Les travailleur·se·s indépendant·e·s restent au cœur de l’attention. Alors qu’une étude mettait récemment en avant le flou dans lequel cette catégorie de professionnel·le·s se trouvait en France, voilà qu’un nouveau rapport* pointe les effets de la crise. Avec l’aide du Boston Consulting Group (BCG), la plateforme Malt – qui permet aux entreprises de trouver des freelances du numérique selon une mission donnée – dresse un état des lieux alors que la fin du second confinement demeure encore incertain. Son premier constat : ces restriction sont délétères pour leur activité au même titre que le reste de l'économie. Près des trois quarts (72 %) des personnes interrogées affirment avoir perdu au moins une mission... mais 84 % indiquent toutefois ne pas vouloir renoncer à ce statut dans un avenir proche.
Des signaux positifs pour les indépendants
Les professions liées à la création (graphistes et directeur·rice·s artistique) sont celles qui ont le plus souffert de la crise. Les activités de conseil, de communication et de marketing ont, elles, connu une chute de près de 80 % au cours de la première vague. La situation tend toutefois à s’auto-réguler, note l'étude. "Les freelances ont bel et bien connu un fort ralentissement de leur activité ces derniers mois, mais nous constatons un rebond depuis la fin du confinement du début d’année, relève Vincent Huguet, président et co-fondateur de Malt. Cela est notamment dû aux efforts soutenus réalisés par les entreprises dans le but d'accélérer leurs projets de transformation numérique."
Les professionnel·le·s concernés doivent s'accrocher à cette tendance qui pourrait se renforcer selon le rapport. Alors que la pandémie a eu raison du travail en présentiel, encourageant le développement massif du télétravail, les travailleur·se·s indépendant·e·s pourraient tirer leur épingle du jeu. "Les freelances sont particulièrement aptes à s’adapter aux nouveaux modes de travail, puisqu’ils opèrent déjà en très grande majorité à distance" , souligne Vinciane Beauchene, directrice associée au BCG.
La prudence des entreprises, qui devraient limiter les vagues de recrutement ces prochains mois, devrait également jouer en faveur de ces professionnel·le·s. Les entreprises pourraient, en effet, porter leur choix sur des missions ponctuelles au regard du contexte économique. Selon Gartner Research Circle, quand un recrutement en interne et en externe prend du temps (9 et 6 mois respectivement), celui d'un·e indépendant·e ne demande qu'un mois et demi en moyenne. "Les sociétés qui cherchent à développer une culture numérique et à entraîner leurs équipes en interne en ce sens ont beaucoup à tirer de l'expérience des freelances" , estime ainsi Vinciane Beauchene.
Selon les données d’Eurostat, 1,028 million de Français·es opèrent aujourd’hui sous le statut de freelance – soit une hausse de 92 % depuis 2009. L’étude diligentée par Malt tente de dresser le portrait-robot de ces derniers. Âgés de 37 ans en moyenne, ils vivent en ville (55 % en Île-de-France) et disposent la plupart du temps d’un diplôme de l’enseignement supérieur (une licence pour 77 %, voire un master pour 54 %). Leurs domaines d’activité sont relativement divers, puisqu’ils peuvent aussi bien être développeur·se·s (29 %) que graphistes (29 %) ou spécialistes de la communication et du marketing (23 %).
* L’étude a été menée auprès de 2 324 indépendant·e·s évoluant dans le secteur du numérique et utilisant les services Malt en France, Espagne et Allemagne.