Actus par Maddyness, avec Sopra Steria
3 décembre 2020
3 décembre 2020
Temps de lecture : 6 minutes
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Le Prix Entreprendre pour demain recherche des solutions pour les oubliés du numérique

Le numérique a transformé notre société et a permis de grandes avancées technologiques. Mais il a aussi creusé les inégalités. Afin de remédier à ce problème, la Fondation Sopra Steria-Institut de France a lancé un appel à projets dédié aux initiatives numériques solidaires et inclusives, dans le cadre de la 18e édition de son Prix Entreprendre pour demain.
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Depuis vingt ans, la Fondation Sopra Steria-Institut de France soutient des projets numériques solidaires en accompagnant des ONG et des associations. Son objectif est de mettre les technologies du numérique au service de l'humain et de l'environnement. Depuis sa création, elle a soutenu une centaine d'associations et a lancé en parallèle le Prix Entreprendre pour demain qui récompense des projets d'innovation numérique au service d'enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.

Les organisateurs ont souhaité consacrer cette 18e édition du concours à la thématique "Numérique et fragilités humaines : quelles solutions innovantes pour répondre aux besoins des oubliés du numérique?" , avec comme parrain Frédéric Bardeau. Ce dernier est le cofondateur de Simplon.co, une école gratuite qui forme les éloigné·e·s de l'emploi et du digital aux métiers techniques du numérique. Concrètement, son entreprise - sociale et solidaire donc - entend faire du numérique un véritable levier d’inclusion pour révéler des talents différents peu représentés dans ces métiers. Un parrainage qui fait sens, puisque Frédéric Bardeau oeuvre lui-même au quotidien pour répondre aux besoins des oubliés du numérique.

Découvrez le contexte dans lequel s’inscrit ce Prix, et tentez de faire émerger votre projet en déposant votre candidature.

Accompagner et rendre visibles les oubliés du numérique : l’enjeu de cette édition 2021

Le numérique nous permet de communiquer d’un bout à l’autre de la Terre, d’aller chercher des informations très facilement, de simplifier certaines démarches… Mais il n’est pas accessible à tout le monde. Selon une enquête réalisée en 2018 par l’Institut CSA, 11 millions de Français rencontrent des difficultés avec le numérique. Pour Dominique Lambert, déléguée générale de la Fondation Sopra Steria-Institut de France, et Frédéric Bardeau, il y a donc urgence à utiliser le meilleur du numérique pour renforcer la solidarité et rendre le numérique accessible à tous.

Pour illustrer ce manque à gagner, Frédéric Bardeau raconte par exemple que "seulement 6 % des sites internet en France sont accessibles aux personnes en situation de handicap" . Par ailleurs il considère que "ce n’est pas parce qu'on est jeune qu’on maîtrise forcément le digital" . Selon lui, de nombreux jeunes sont encore éloignés du numérique. Une situation qui peut être vécue comme une honte quand il s’agit d’un acquis social pour leurs camarades. Dominique Lambert considère que "c’est effectivement une idée reçue. À titre d’exemple 17 % de la population serait touchée par l’illettrisme numérique" . C’est en ce sens qu’est employée l’expression "les oubliés du numérique" : il s’agit de populations qui, à certains moments de leur vie, n'ont pas accès à une solution numérique adaptée à leur situation personnelle. Et les catégories de personnes concernées sont nombreuses. On peut par exemple inclure les personnes éloignées de l'emploi, les travailleurs précaires, les individus sans domicile, les femmes victimes de violence, les personnes âgées isolées… La liste est longue.

En conséquence, les inégalités se creusent : "C’est en effet la double peine pour les oubliés du numérique, explique le cofondateur de Simplon, car ces derniers sont souvent des personnes vulnérables. En étant exclues, elles sont encore plus fragilisées socialement” .

Et l'urgence de répondre à ces enjeux s’est largement intensifiée avec le confinement. C’est d’ailleurs ce qui a poussé la Fondation Sopra Steria-Institut de France à traiter cette problématique. "On était en plein dans la crise quand on réfléchissait à la thématique du Prix 2021, et on a bien vu qu’il y avait un réel enjeu autour de l'inclusion numérique. Tout le monde ne pouvait pas télétravailler. De nombreux jeunes ont rencontré des difficultés pour continuer leur formation, des personnes isolées, tels que des SDF, des personnes âgées, ou encore des personnes sans emploi, le sont devenues encore plus" , explique Dominique Lambert.

Quand le numérique sert des causes sociales

Selon Dominique Lambert et Frédéric Bardeau, les territoires regorgeraient de talents proposant des solutions numériques, mais cette intelligence collective ne serait pas assez utilisée au profit de la société dans sa globalité. Pourtant, un numérique inclusif pourrait au contraire réduire ces inégalités. "Nous soutenons par exemple l’association Adiléos, témoigne Dominique Lambert, qui a créé des coffre-forts numériques, faciles d’utilisation, à destination des personnes sans-domicile fixe. Il s’agit en effet d’une population qui n’a pas toujours d’endroit où sauvegarder en toute sécurité ses documents administratifs et personnels. En ce moment, l'association met également en place une application mobile permettant de faciliter le lien avec les accompagnants sociaux. Et pour que ce soit possible, ils installent des bornes Wifi dans des structures sociales pour que les bénéficiaires aient accès à internet”.

Cet exemple d'initiative, incluant une mise en relation avec des acteurs sociaux, soulève un point important selon elle : "Il faut garder à l'esprit qu’il est nécessaire de garder un contact humain, mais aussi qu'on ne peut pas mettre du numérique partout" . Par exemple, certaines personnes seront plus à l’aise pour effectuer des démarches administratives auprès de structures dédiées, ce que la dématérialisation exclut.

Par ailleurs, il y a un véritable enjeu quant à la régulation et la politique publique, car "c’est l’Etat qui choisit les règles du jeu” , remarque Frédéric Bardeau. Pour lui, s'il y a une convergence des luttes, c'est-à-dire que de nombreux acteurs se saisissent du sujet ensemble (Etat, entreprises, associations…), alors ils pourront agir de façon efficace.

Un Prix qui vient récompenser les jeunes entrepreneurs investis sur le sujet de l’inclusion numérique

Pour l’édition 2021 du Prix, la Fondation recherche donc des solutions innovantes pouvant répondre aux besoins des oubliés du numérique. Elle récompensera deux catégories de porteurs de projet : les étudiants et les jeunes entrepreneurs qui sont en phase d'idéation de leur initiative. Ces derniers peuvent ainsi déposer leur dossier de candidature jusqu'au 8 mars. Un jury interne se réunira ensuite pour choisir les finalistes, soit trois équipes par catégorie. Ces dernières présenteront leur projet devant le Grand Jury qui sélectionnera les deux lauréats, annoncés lors de la remise de prix fin septembre 2021.

Ces deux équipes lauréates remporteront une dotation financière (5 000 euros pour le projet "Etudiants" et 10 000 euros pour l’initiative "Jeunes Entrepreneurs") et un accompagnement par Vianeo, structure experte dans la conception de la stratégie. Elles bénéficieront également du soutien d'un parrain ou d'une marraine (un·e collaborateur·rice de Sopra Steria) pour les épauler lors de la phase de réalisation de leur projet. L’initiative lauréate dans la catégorie "Jeunes Entrepreneurs" accédera par ailleurs à un accompagnement à l’amorçage de leur projet pendant 6 mois avec l’incubateur solidaire Planetic Lab.

Frédéric Bardeau, en tant que parrain de cette édition, explique que son rôle est de participer à la notoriété du Prix, partager son expertise sur le sujet, et aider les membres du jury dans leur décision. "Lors des débuts de Simplon.co, nous avons aussi candidaté à ce type de Prix, et c'est par ce biais que nous nous sommes fait connaître et que nous avons grandi. Je compte donc à mon tour faire tout mon possible pour accompagner les lauréats et faire émerger leur projet" , conclut-il.

Postuler au Prix Entreprendre Pour Demain

Maddyness, partenaire média de Sopra Steria. 

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