Depuis l'affaire Harvey Weinstein, les voix se sont multipliées pour dénoncer les violences auxquelles font face les femmes. Les hashtags #balancetonporc et #balancetonstage ont permis à certaines d'entre elles de dévoiler leurs craintes et les agressions qu'elles ont subies. Mais malgré tout, de nombreuses femmes ont encore et toujours la peur au ventre quand il s'agit de rentrer tard le soir, d'aller courir dans un parc ou simplement de rentrer chez elles face à un compagnon violent. Convaincue que chaque femme peut contribuer à mener ce combat pour plus de liberté et de respect, Priscillia Routier Trillard a développé l'application The Sorority qui aide les femmes à se protéger entre elles.
Ne plus jamais laisser une femme seule
Comme son nom l'indique, The Sorority fait référence à la sororité et aux valeurs de bienveillance et d'entraide qui vont avec. Son objectif est double : protéger et créer un lien de confiance entre les femmes. L'application fonctionne grâce aux données des utilisatrices qui permettent de les géolocaliser en temps réel. Si l'une d'entre elles se sent en danger, si elle a le sentiment d'être suivi ou subit une agression dans la rue, dans son établissement scolaire ou chez elle, elle peut appuyer sur un bouton d'alerte. Les autres femmes à proximité reçoivent alors une notification. Elles peuvent alors appeler la victime, discuter avec elle par chat, la géolocaliser et joindre les autorités.
D'autres options de sécurité ont été développées comme un bouton alarme dont le but est de dissuader d'éventuels agresseurs ou encore la possibilité d'écrire un message géant d'appel à l'aide sur son écran de téléphone. Il est également possible d'appeler directement les autorités pour leur demander d'intervenir.
Une application d'entraide et de soutien
The Sorority ne se contente pas d'être une application de sécurité. Priscillia Routier Trillard l'a également conçue comme un réseau social. Réservée aux femmes et aux minorités de genre, une photo de la carte d'identité avec un selfie sont demandées en même temps. Dans leur profil, les utilisatrices peuvent indiquer leur métier et leurs hobbies mais aussi si elles acceptent d'héberger des femmes en danger. L'application vise aussi à aider les femmes à mieux se protéger au quotidien grâce à des conseils et des astuces.
Développée par Adrien Saulnier et Thibaud Dervily avec l'aide de Fanny Chevalier, graphiste, The Sorority a seulement été lancée en septembre dernier et comptabilise déjà plusieurs milliers d'utilisatrices. Pour payer les frais d'hébergement et de fonctionnement de l'application et s'exporter dans d'autres pays, la fondatrice vient de lancer une nouvelle campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank. En contrepartie, les participants peuvent assister à des conférences sur la sexualité, le harcèlement, le burn out ou encore la confiance en soi.