Tout plaquer pour changer de vie ou, au moins de job. Beaucoup en rêvent, 9 salarié·e·s sur 10 selon le sondage la Nouvelle vie pro, mais peu le font réellement. Seuls 24% osent franchir le cap. Pourquoi ? Parce que l’inconnu fait peur. Magali Perruchini et Marjorie Llombart, en savent quelque chose. La première a quitté la salariat pour l'entrepreneuriat et tient un blog sur l'artisanat tandis que la seconde est conseillère en reconversion. Ensemble, elles ont écrit 180° reconversion, réussir le virage de l’entrepreneuriat. Imaginé comme un guide, l'ouvrage est découpé en une dizaine de chapitres qui retracent les grandes étapes par lesquelles les entrepreneurs·euses doivent souvent passer. Au fil des pages, les autrices distillent des conseils, font intervenir des experts et proposent un exercice d'introspection à la fin de chaque unité.
Tout le monde n'a pas vocation à devenir entrepreneur
Dès le début de leur ouvrage, les deux autrices annoncent la couleur : "Nous ne sommes pas la pour vendre du rêve" . L'aventure entrepreneuriale renvoie souvent l'image de la liberté faisant parfois oublier le poids des responsabilités qui pèsent sur les entrepreneurs·euses.
Si "tout le monde peut entreprendre, à plus ou moins grande échelle" , une telle reconversion est un "véritable travail sur soi" qui nécessite un profond engagement. "Entrepreneur·euse est un métier en soi qui demande certaines aptitudes et traits de caractère innés" comme la persévérance, la motivation ou encore l’adaptabilité. Si vous ne les possédez pas toutes, pas de panique. "On peut tout à fait déléguer ou s’associer avec une personne complémentaire. Quant aux compétences, qui elles sont le fruit de l’apprentissage, on peut toujours se former ou apprendre en chemin" , poursuite Magali Perruchini.
La route est longue
Le premier chapitre de l'ouvrage s'attelle d'abord à sonder votre véritable motivation entrepreneuriale. En avez-vous seulement marre des critiques de votre patron ? Etes-vous prêt·e à prendre des décisions et à endosser la posture d'un·e chef·fe d'entreprise ? Des témoignages viennent ponctuer et renforcer les interrogations avancées durant le chapitre. Ce dernier se conclut par un questionnaire qui permet de faire le bilan et d'analyser ses motivations.
Si vous cochez les cases, la suite de l'ouvrage s'offre à vous. Diverses questions sont abordées : l’idéation, l'accompagnement et l'argent, les pièges à éviter, la culture de l'échec; l'état d’esprit et la fédération d'une communauté. Les autrices tentent de conseiller leurs lecteurs et leurs lectrices en leur indiquant les structures dont disposent la France ou les aides possibles. "Nous ne conseillons pas un type d’accompagnement spécifique car tout dépend du projet et de la personne. En revanche, nous sommes favorables à un accompagnement dès le début du projet. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seule une entreprise sur deux est encore en activité 5 ans après sa création ; accompagnée, ce taux passe à 70%" , explicite Magali Perruchini.
La dernière partie de l'ouvrage laisse la parole à 9 entrepreneurs·euses connu·e·s comme Inès Leonarduzzi, (Digital for the planet), Thomas Huriez, (1083) ou encore Julien Sylvain (Tediber). Chacun·e livre un témoignage sincère et un aperçu sans filtre des épreuves qu'il·elle a dû subir pour en arriver là où il·elle est. De quoi donner aux entrepreneurs·euses en herbe un aperçu de ce qui les attend.