Si certaines entreprises ont subi la crise de plein fouet, d’autres ont bénéficié d’une certaine mise en lumière. C’est le cas d’iObeya, spécialiste du management visuel digital pour grandes entreprises. Depuis janvier “iObeya a connu une augmentation exponentielle des demandes de 400%” , explique Cyril Daloz, son fondateur. Pour poursuivre sur cette lancée, la startup vient de réaliser une seconde levée de fonds de 15 millions d’euros, portant ainsi à 17 millions son financement total. L’opération, portée par Red River West, a également bénéficié de la participation d’Atlantic Bridge Capital et de Fotorino Capital.
IObeya qui possède déjà deux-tiers de ses clients à l’étranger, profitera de ce capital pour ouvrir un premier bureau aux États-Unis et renforcer ses effectifs. “Nous travaillons avec une équipe américaine en France depuis trois ans et nous avons recruté Tim McCracken, qui a travaillé chez Cisco, pour diriger la future unité américaine” , confie Cyril Daloz. L’entreprise prévoit également de recruter “50 personnes, en France, aux États-Unis et en Tunisie sur la partie commerciale, le marketing mais aussi des métiers techniques” . Déjà implantée dans une centaine de pays chez Airbus, Thales, Volvo, Philips, Axa, Eli Lilly, Cartier, Western Digital ou encore Sanofi, la startup semble avoir trouvé une recette qui marche.
Un outil adapté aux besoins réels des entreprises
La solution logicielle imaginée par iObeya s’inspire d’une méthode développée par Toyota. “L’entreprise réunit régulièrement ses équipes dans des obeya (grandes salles en japonais) pour des réunions courtes et ritualisées au cours desquelles un point est fait sur l’avancée des projets” , explique Cyril Daloz. Des cartes et des notes repositionnables sont utilisées comme outil visuel. L’entrepreneur a décidé de numériser ce concept en prenant soin de conserver les méthodes utilisées par les grands groupes et les industriels. La solution a d’ailleurs été réalisée en partenariat avec PSA.
La solution imaginée par iObeya reprend donc les codes d’une salle de réunion "virtuelle" et peut accueillir jusqu'à 200 collaborateur·rice·s et 40 tableaux en même temps. Des mémos, des notes, des cartes peuvent être ajoutés et déplacés simplement pour mettre en valeur les avancées, les points d’échauffement et adapter les stratégies quasiment en temps réel. Pensée pour les grandes organisations ayant des équipes multi-localisées, cette solution permet également de casser les silos en faisant remonter les informations du terrain, jusqu’en haut, sans avoir à passer par toute une chaîne hiérarchique. “Les utilisateurs et utilisatrices disposent d’une expérience immersive avec un large éventail d'outils virtualisés et totalement configurables afin de reproduire et “augmenter” sans impact leurs réunions papier-post-it-ableau blanc. Grâce au numérique, les équipes collaborent ainsi dans des espaces de partage et de co-construction hérités du réel, sans les limites du papier” , explique Cyril Daloz.
Un panel d’outils adaptés aux différents challenges des entreprises
Pour offrir une solution complète aux entreprises, iObeya a développé quatre programmes différents. Chacun d’entre eux s’attaque à une problématique précise et propose des outils variés (rétro planning, indicateurs de performance, gestion des tâches…) pour répondre à chaque besoin. On trouve ainsi :
- Industry 4.0 : permet de structurer des indicateurs de performance, de les suivre grâce à un tableau modulaire et de réaliser des actions correctives.
- Lean Entreprise : permet de créer des plannings dynamiques, d’affecter des tâches et d’élaborer des prévisions.
- Agile@Scale: vise à favoriser l’intégration des méthodes agiles dans l’entreprise.
- Digital workplace : facilite les réunions collectives et le brainstorming grâce à un Kaban sur lequel chacun peut intervenir.
À travers sa solution, iObeya vise à faire évoluer le management visuel au sein des équipes afin d’améliorer la circulation de l’information, l’implication des collaborateur·rice·s et, par effet boule de neige, la productivité et la performance des équipes. “Aujourd'hui, plus de 10 000 utilisateurs quotidiens bénéficient d’une unique plateforme d’entreprise pour leurs pratiques de management visuel” , confie Cyril Daloz. En lui permettant de se lancer sur le marché américain, cette levée de fonds de 15 millions d’euros devrait lui ouvrir les portes de nombreuses autres entreprises.