Si Qwant a multiplié les annonces de partenariats stratégiques ces derniers mois, comme avec Samsung ou encore Huawei, derrière les rideaux du marketing se préparent d'autres annonces bien moins positives pour le moteur de recherche français.
Et ce sont nos confrères et consoeurs de la Lettre A qui l'ont divulgué ce matin dans un article, Qwant va se séparer d'une trentaine de personnes sur les 120 que compte son équipe, principalement dans ses bureaux d'Epinal, Ajaccio et Paris. Les fonctions support sont les plus touchées par ce plan qui a été annoncé au Comité Social et Economique (CSE), la semaine dernière. Les bureaux d'Epinal, dans lesquels seuls 5 employé·e·s subsistent après une précédente vague de licenciements menée par l'ancien PDG et fondateur Eric Leandri est également en procédure prud'homale contre le moteur de recherche. À Ajaccio, c'est la filiale Qwant Music qui subit une suppression d'une dizaine de postes, tandis qu'à Paris, les licenciements concernent les "doublons administratifs" selon la Lettre A.
Depuis le départ d'Eric Leandri et de Tristan Nitot en début d'année, les rênes de l'entreprise sont entre les mains de Jean-Claude Ghizzoni, précédemment directeur général adjoint chargé des ventes et du marketing, qui a été missionné pour monétiser les services de ce qui a longtemps été l'espoir français pour lutter contre la toute-puissance des géants américains. Espoirs déçus pour Qwant qui ne parvient pas à s'imposer (les sites Statscounter et Similar Web lui attribuant des parts de marché autour de 1%) et dont le chiffre d'affaires est resté sous la barre des 10 millions d’euros en 2019, loin des 30 millions d’euros que prévoyait Eric Leandri à la mi-2018.
Les licenciements qui vont intervenir dans les prochains mois devraient permettre à Qwant de réduire ses coûts et de se concentrer sur son principal service : le moteur de recherche, en mettant en pause ou en abandonnant certaines applications annexes.