Urban Odyssey, c’est avant tout l’histoire d’une expérimentation interne réussie. Avant de lancer le startup studio en 2019, les équipes Innovation d’Icade avaient déjà entamé un travail pour dénicher de nouveaux projets dans le but de soutenir les métiers du groupe (bailleur, constructeur, promoteur, etc). Et c’est grâce à cette veille interne et externe attentive qu’a pu voir le jour “Cycle Up”, initiative intrapreneuriale, issue d’une collaboration entre les groupes Egis et Icade, lancée en 2018. Mené par des équipes d’intrapreneurs des deux groupes, le projet est aujourd’hui devenu une startup indépendante spécialisée dans le réemploi de matériaux de construction (un des besoins du groupe immobilier), riche d’une équipe de 15 personnes et se déployant sur le marché de la construction et de l’immobilier.
“L’initiative a du sens parce qu’elle vient d’acteurs du domaine, et qu’elle peut ensuite se déployer directement sur le marché. C'est ce qui nous a amené vers Urban Odyssey. Le startup studio permet d’associer les entrepreneurs et la force de frappe et de déploiement d’un acteur comme Icade.” souligne Nicolas Bellego, Directeur Innovation et du start-up studio chez Icade.
Un cru 2019 réussi
C’est après la réalisation de ce premier projet que les équipes innovation d’Icade ont décidé de mettre sur pied en bonne et due forme un startup studio, afin de co-construire des projets entrepreneuriaux orientés autour de la ville de demain. “C’était un pari, un test fait l’année dernière. On lançait l’initiative, pour co-créer cinq ou six startups après le projet Cycle Up. On était assez ouverts sur la façon dont les projets nous venaient - de l’interne pour les passer en mode startup, ou de l’externe, qui ont besoin de soutien d’un grand groupe,” souligne le Directeur de l’innovation.
Si les équipes innovation d’Icade ont décidé de poursuivre l’aventure en 2020, c’est parce que la première année d’Urban Odyssey fut plutôt fructueuse. Au total, après la réception de centaines de candidatures, un été de travail, de meetups et de rencontres avec les équipes métiers, six projets furent conservés en phase de validation de “product market fit”, ou plus simplement, pour entrer sur le marché.
Trois des six projets portés l’an passé sont aujourd’hui devenus des startups indépendantes qui se déploient sur leur marché cible : Vertuo, qui traite par exemple la question des eaux de pluie dans les immeubles grâce au végétal, est d’ores et déjà installée sur la rue de Rivoli à Paris, et a reçu le label Solar Impulse et le soutien du programme TIGA – Investissement d’avenir. Dans un tout autre registre, le startup studio a développé la solution d’Ambustage, qui permet aux établissements de santé de suivre les patients de manière plus efficace notamment lors des processus de chirurgie ambulatoire. La solution, implantée avec succès au sein d’une clinique pour une première expérimentation grandeur nature, s’apprête à être développée dans de nouveaux établissements.
Les problématiques RSE renforcées sur 2020
Cette année, les thématiques chères à Icade autour de la ville de demain sont de nouveau mises au coeur de l’appel à projets : bas-carbone, conservation de la biodiversité, mieux-vivre en ville et chez-soi. Des enjeux conservés, et renforcés, au vu de la crise que le pays vient de traverser. La transformation des usages s’est accélérée à marche forcée, et il faut d’ores et déjà penser les lieux de demain, qui devront offrir à la fois “mixité des usages et intensité sociale”, explique Flore Jachimowicz, membre du Comex d’Icade en charge de l’innovation et RSE chez Icade.
Concernant les critères d’éligibilité, les équipes sont ouvertes à toute sorte de projets en phase amont: la seule condition est l’implication nécessaire d’Icade dans la création de la startup, non seulement par le biais de la prise de participation, mais surtout par le déploiement de la solution sur les marchés d’Icade. Néanmoins, le groupe immobilier souhaite laisser de la place à d’autres acteurs dans le financement du projet : “On n’interdit pas aux autres investisseurs de rentrer au capital, et nous veillons d’ailleurs à ne pas prendre trop de place dans notre première prise de participation. C’est pour cela qu’au board d’Urban Odyssey, vous trouverez quatre membres d’Icade, et quatre autres investisseurs (Axeleo, BPI sur la branche cleantech, la Caisse des dépôts, et la direction de l’incubateur d’HEC)”. souligne Nicolas Bellego.
Développer, et industrialiser
Le programme, afin de s’adapter au mieux aux besoins de chaque projet, a été pensé et séquencé en deux temps. La première phase vise à accompagner le développement du product market fit le plus rapidement possible. Pour cela, Icade investit dans le projet à hauteur de 200 000 à 300 000 euros en equity, dès la phase amont afin que les porteurs de projets puissent se concentrer sur le volet " business " en priorité.
Parallèlement, grâce à un partenariat avec l’incubateur d’HEC situé à Sation F, les projets sont incubés pendant 6 à 9 mois, et bénéficient ainsi de l’aide et des conseils du réseau d'experts d’HEC et d’Icade. L’accompagnement est renforcé sur la partie business : chaque équipe rencontre régulièrement les équipes métiers pour tester la validité de leur projet, et est parrainée par un membre du comité exécutif, à la fois mentor et garant du déploiement de la solution une fois celle-ci viable.
Car l’objectif, pour les équipes innovation d’Icade, est clair : “Notre objectif, et enjeu, est d’industrialiser, pour que ces initiatives puissent avoir un réel impact sur la ville. Si on veut que ça change, nous devons industrialiser” souligne Flore Jachimowicz. “C’est d’ailleurs pour cela que ce dispositif ne vise pas forcement la rupture; nous souhaitons accompagner l’évolution des modèles et des usages, ce qui est déjà un défi de taille”.
Maddyness, partenaire média d’Icade