Article initialement publié en décembre 2019
Pourquoi se restreindre à l'investissement en actions quand on peut financer la croissance des entreprises de tant de façons différentes ? Obligations convertibles, dette mezzanine ou senior... Autant d'outils qui permettent de répondre aux problématiques de plus en plus variées des entreprises en développement. C'est aussi toute la gamme d'expertises regroupées au sein de Capza, anciennement Capzanine, société d'investissement créée en 2004. Elle investit dans des "entreprises en croissance, qui ont fait la preuve d'un modèle économique rentable" , précise Laurent Bénard, managing partner basé à Paris. L'idée est de pouvoir financer de manière flexible des entreprises, y compris celles qui ont pu avoir des accidents de parcours via un fonds dédié (le fonds Transition), mais restent rentables.
Avec plus d'une trentaine d'opérations dans la Tech - à l'instar de ses opérations dans Recommerce ou Datawords - et quelque 600 millions d'euros investis, la société peut se targuer d'un joli track record, qui affiche sur la partie equity un multiple de 2,5. "Nous avons accumulé de l'expérience, nous savons quel chemin une entreprise doit prendre pour que sa croissance crée un maximum de valeur mais aussi quelles sont les attentes des industriels" , vante Laurent Bénard.
Le fonds vient de renforcer cette expertise en faisant l'acquisition de la société d'investissement Time for Growth, spécialisée dans les entreprises en croissance et qui a notamment soutenu Oodrive ou Oslo. Une accélération dans le positionnement tech de Capza, qui lancera dans quelques mois un fonds dédié aux entreprises technologiques dont le modèle économique est rentable. Christophe Karvelis-Senn, président de Capza, souhaite ainsi " poursuivre la mise en œuvre de notre stratégie qui consiste à s’appuyer sur notre connaissance du marché des petites et moyennes capitalisations pour identifier les besoins en financement non satisfaits. Nos expertises combinées sur le secteur du numérique nous permettront d'identifier les opportunités et de répondre, avec un fonds spécialisé, aux besoins des entreprises technologiques en croissance ".
Accompagner les opérations de croissance externe
Une expérience non négligeable puisque Capza apprécie tout particulièrement les entreprises B2B, que peu de fonds d'investissement adressent de façon spécifique. "Certains entrepreneurs n'ont pas ou plus envie d'être financés par des VCs avec une perte de contrôle du capital à la clé ou la tentation de brûler trop de cash" , souligne l'investisseur. D'autant que, dans la chaîne de l'investissement, de nombreuses sociétés qui tombent dans l'escarcelle de Capza sont déjà passées par la case fonds d'investissement et dilution.
Capza met un point d'honneur à accompagner ses participations dans leurs projets de croissance, notamment en matière de fusions et acquisitions. "Nous ne sommes pas des sachants technologiques, mais grâce à notre réseau d’experts et notre track-record, nous avons un regard critique sur le modèle économique et sommes capables d’accompagner nos entreprises, notamment dans leurs opérations de croissance externe et leur développement à l’international ; nous leur apportons la méthodologie pour cela" , résume Laurent Bénard.
Une expertise complémentaire de celle des VCs ou des grands groupes qui peuvent déjà être présents au capital des participations. De quoi donner aux entrepreneurs toutes les cartes en main pour croître sereinement et de manière pérenne. Comme des licornes ? Pas forcément car comme le rappelle l'investisseur "une entreprise peut présenter une croissance soutenue sans être forcément une licorne" . Pendant que certains courent après les animaux mythologiques, Capza, tel le Saint-Thomas de l'investissement, ne croit que ce qu'il voit !