Lancé juste avant les grèves de fin d'année dans les transports en France, le projet de vélo urbain connecté Angell, qui entend proposer de nouveaux standards de sécurité grâce à des logiciels innovants, a rencontré un succès très supérieur aux attentes alors qu'il n'est encore qu'au stade de prototype, selon son fondateur Marc Simoncini.
La pandémie de Covid-19, qui pousse de nombreux urbains à délaisser les transports en commun pour privilégier notamment le vélo, a provoqué une flambée de la demande et rendu nécessaire un partenariat. "C'est un projet digital. Mais à un moment donné, il faut bien le fabriquer. On s'est retrouvé face à un mur industriel", a expliqué le co-fondateur d'Angell. "On va vendre beaucoup plus de vélos que ce qu'on avait prévu", a-t-il affirmé, tablant désormais sur 10.000 unités la première année contre un objectif initial de 1 500, et environ 60 000 sur les trois premières années. "Depuis le confinement, on a multiplié nos volumes de commandes par trois."
Le vélo, vendu près de 2 700 euros, revendique les deux tiers de sa valeur faite en France, dont la partie logiciels. Il sera assemblé dans l'usine Seb d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or), à environ 25 km au nord de Dijon. L'objectif est de pouvoir livrer en une dizaine de jours à partir de septembre. Le projet pourrait représenter dans une première phase une cinquantaine. d'emplois pour la production et une quinzaine de personnes pour la partie logiciels, sans compter la sous-traitance.
Dans un marché largement dominé par les fabricants asiatiques, "cela nous paraissait intéressant de pouvoir contribuer à garder et développer un savoir-faire industriel en France", a déclaré Thierry de La Tour d'Artaise, PDG du groupe Seb qui compte une trentaine d'autres marques d'électroménager (dont Tefal, Rowenta, Moulinex, Krups) et onze usines dans l'Hexagone. Ce partenariat se traduira aussi par une prise de participation minoritaire de Seb dans Angell qui se chiffrera "en millions d'euros", a indiqué M. de La Tour d'Artaise. "C'est un projet qui est porteur d'avenir et de sens", a-t-il estimé, évoquant "un changement de vie des consommateurs dans leur mode de locomotion".