22 avril 2020
22 avril 2020
Temps de lecture : 3 minutes
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Confinement, semaine 6 : les investisseurs français hésitent entre prudence et optimisme

La cinquième édition du baromètre réalisé par Chausson Finance auprès des fonds d'investissement laisse entrevoir un tiraillement entre principe de réalité et résilience.
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Six semaines de confinement... et le début d'un retour à la normale du côté des investisseurs ? C'est ce que laissent penser les levées à plusieurs dizaines de millions d'euros annoncées par Alan et Vestiaire Collective en début de semaine. Pourtant, du côté des investisseurs, la tonalité est un peu différente. La cinquième édition du baromètre VC-Covid 19 réalisé par Chausson Finance dévoile une réalité plus nuancée : certes, les investisseurs se montrent rassurants mais la prudence reste de mise.

À compter du côté positif, 9 fonds sur 10 se disent ouverts à de nouveaux dossiers. La France est un peu en retrait (85%) par rapport aux fonds britanniques (93%) et allemands (100%) de l'échantillon. Mais cela démontre que les investisseurs, après s'être concentrés sur la gestion de leur portefeuille, sont à nouveau à même de mener de nouveaux investissements.

Toujours à mettre au crédit des financiers français, un optimisme qui n'est pas contagieux : pour 44% d'entre eux, l'analyse de ce deal-flow devrait revenir à la normale d'ici deux mois maximum (alors que 36% parient sur plus de deux mois). Au contraire, leurs voisins allemands sont une majorité à parier sur une reprise plus lente (50% visent plus de deux mois), tout comme les investisseurs internationaux (38%, contre 33% entre un et deux mois). Excès d'optimisme ou meilleure gestion de la crise ? L'avenir le dira.

Une difficile adaptation au confinement

Si l'on s'arrêtait là, l'image d'Épinal d'investisseurs solides et résilients serait parfaite. Mais voilà, ce n'est pas tout, loin de là. Plusieurs autres questions laissent planer le doute sur cette apparente façade positive. Ainsi, s'ils se disent prêts à traiter de nouveaux dossiers, deux tiers (64%) des investisseurs français estiment ne pas avoir encore retrouvé leur fonctionnement business as usual. C'est largement plus que leurs homologues allemands (proportion inverse, seulement un tiers n'ont pas retrouvé leur fonctionnement habituel), internationaux (41%) et a fortiori britanniques (14%).

Et pour cause : 43% des investisseurs tricolores pensent que l'économie n'a pas encore atteint son point le plus bas que l'on est toujours en chute libre. Une proportion là aussi plus élevée que la moyenne (35%) qui démontre que les Frenchies sont plus pessimistes - ou attentistes ? - que leurs voisins allemands (33%) ou britanniques (21%), dont plus de la moitié des répondants estiment au contraire que la situation est en phase de redressement, contre seulement 43% des Français interrogés.

On pourrait se rassurer en voyant que les investisseurs de l'Hexagone comptent parmi ceux qui évaluent le retour au stade pré-crise au plus tôt (16 semaines, pour une moyenne de 17 semaines), alors que leurs collègues britanniques se montrent plus circonspects sur ce point (19 semaines). Mais, et c'est bien là que le bât blesse, c'est peut-être parce que les fonds tricolores n'ont pas réussi à s'adapter aux contraintes de l'investissement au temps du confinement : une courte majorité (55%) se dit prête à boucler des opérations uniquement en visioconférence ou s'y est déjà essayée, alors que les investisseurs internationaux (70%), allemands (75%) et britanniques (89%) disposent d'une longueur d'avance en la matière. Vivement la reprise ?

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