Il est incroyable de voir combien, face à la crise inédite que nous traversons, nos startups et entreprises innovantes restent dynamiques, créatives et, surtout, focalisées sur le bien-être des citoyens. Elles sont l’incarnation de notre résilience, d’une créativité au service du collectif. La mobilisation générale de ces entreprises – qui selon Cédric O, secrétaire d’État chargé du numérique, représentaient déjà en 2018 un tiers des créations nettes d’emplois – est un signal positif et une exhortation à rebondir.
Accès libre aux plateformes de téléconsultation, accès gratuit à certains sites d’enseignement à distance, de télétravail comme Klaxoon, etc. Les exemples sont légions et les entreprises qui rejoignent le mouvement de plus en plus nombreuses et inventives. Pourtant, face aux dangers d’une économie mise à l’arrêt par la pandémie de Covid-19, startups et entreprises innovantes restent parmi les plus exposées et les plus fragiles. Moteur du dynamisme économique d’aujourd’hui et de demain, il est donc essentiel de tout faire pour les aider et de les protéger pendant ces quelques semaines qui nous séparent encore de la sortie de crise, d’un monde qui ne sera ni tout à fait le même, ni tout à fait nouveau.
L’État ne peut pas tout
Indéniablement, en quelques jours et quelques annonces, les pouvoirs publics ont beaucoup fait pour rassurer. Report du paiement des impôts et de taxes, garantie bancaire, prise en charge d’une part conséquente des salaires de nos collaborateurs, etc. Et ce n’est sans doute qu’un début.
De son côté, Bpifrance, fidèle à son engagement aux côtés des startups, TPE et PME de notre pays a annoncé nombre de décisions qui cherchent à accompagner et à amortir une situation compliquée pour beaucoup d’entre nous. C’est notamment le cas avec son plan d’urgence qui vise à garantir jusqu’à 90 % des crédits ou propose des crédits de trésorerie à hauteur de 30 % de volumes de factures. On le voit, la réponse est à la hauteur de l’enjeu.
Pourtant, en l’état, cela ne suffira pas. Startups et entreprises innovantes portent en elles des forces qui sont aussi leurs faiblesses. Agiles, réactives, créatives, elles sont aussi souvent naissantes et fragiles, tout comme dépendantes de leurs clients comme de leurs partenaires et investisseurs.
Les grands groupes peuvent beaucoup
Certains grands groupes et investisseurs ont d’ores et déjà pris pleinement conscience du rôle essentiel qu’ils ont à jouer pour protéger et apporter un soutien essentiel aux startups et entreprises innovantes françaises. C’est le cas par exemple du directeur général de Crédit Mutuel Innovation, Julien Coulon, qui dans un tweet récent affirmait que son entreprise restera derrière les startups et qu’il ne faut surtout pas rajouter " la crise à la crise " . Son passé d’entrepreneur à succès y est certainement pour beaucoup.
Nous-mêmes, fondateurs de quatre startups de la tech, savons pouvoir compter sur des investisseurs qui sont avec nous sur le long terme. Idem pour nos partenaires du monde assurantiel et mutualiste avec qui nous accompagnons quotidiennement et durablement des millions de Français. Cependant, notre situation n’est pas celle de toutes les startups. Nombre d’entre elles, naissantes et innovantes, sont d’ores et déjà à la croisée des chemins. Face aux difficultés qui s’annoncent, certains préfèrent suspendre voire interrompre les contrats et engagements en cours. Levées de fonds en suspens, prêts bancaires refusés ou remis à plus tard, paiements et signatures reportés, etc. La liste est longue et parfois fatidique.
Grands groupes, investisseurs et banquiers, c’est le moment de vous engager aux côtés des startups et entreprises innovantes. Il en va de leur survie et, parfois, de la vôtre. Votre engagement et votre soutien sont la clé d’un écosystème dynamique et résilient à la sortie de cette crise du Covid-19. Et puis, en cette période de choc et de tétanie dans beaucoup de grandes entreprises – souvent démunies face aux challenges immenses du télétravail et des infrastructures à déployer pour y faire face – il est sans doute intéressant d’aller puiser dans les startups ce surplus d’âme, d’agilité et d’engagement qui doit permettre à tous de sortir grandi de cette crise, passagère, mais qui fera date.
Virgile Delporte, Président et co-fondateur de Testamento, Anne-Béatrice Sonnier et Emma Berger, co-fondatrices de Coorganiz, Franz Fodéré, Président fondateur de Zaion.ai, Louis Larret-Chahine, Directeur Général de Prédictice