Le manque de femmes au sein des directions d'entreprises n'a rien de nouveau. Mais l'étude publiée par le Boston Consulting Group et France Invest cette semaine éclaire d'un jour nouveau le problème. Les deux entités se sont penchées sur les entreprises accompagnées par le capital-investissement afin de savoir si elles s'en sortaient mieux que les autres en la matière. Et la conclusion est sans appel : pas du tout !
Les investisseurs sont ainsi loin d'encourager la mixité : seules 9% des TPE du portefeuille de France Invest ont une femme à leur tête, contre... 28% des autres TPE. Et si l'écart se réduit à mesure que la taille de l'entreprise augmente, il n'en reste pas moins problématique. L'étude témoigne aussi du plafond de verre que connaissent les femmes qui progressent vers les fonctions de direction dans ces entreprises accompagnées par les investisseurs. Ainsi, si 23% des membres de des organes de gouvernance et 26% des comités de direction sont des femmes, seuls 8% des présidents de ces mêmes organes et 7% des PDG ou DG le sont également...
Effet de la politique de quota imposée par la loi Copé-Zimmermann ou non ? Les conseils d'administration des groupes du CAC 40 sont plus féminisés (44% de femmes) que ceux des TPE (19%) ou PME (22%), mauvaises élèves en la matière. Mais ces dernières se rattrapent sur les fonctions de direction, puisque 9% des PDG ou DG de TPE sont des femmes, contre 4% dans les ETI et 3% dans le CAC 40.
Autre motif de grogne, quand les femmes accèdent effectivement à des fonctions de direction, c'est en général... dans les RH (33%), le marketing (22%) ou la finance (19%). Même tarif pour ce qui concerne les postes de PDG et de DG : les femmes qui y accèdent dirigent le plus souvent une entreprise dans les secteurs des biens et services de consommation (44%), alors même que ce secteur ne représente que 20% des entreprises... Espérons que la charte Sista puisse faire bouger les lignes !