C'est loin d'être nouveau mais c'est loin d'être terminé. Les écarts de salaire entre l'Île-de-France et les régions sont toujours impressionnants. Selon l'étude annuelle publiée par le cabinet de recrutement Urban Linker, les profils tech sont en moyenne rémunérés 20% de moins en province qu'en région parisienne et l'écart peut même frôler les 30% pour certains postes.
En cause ? La guerre des talents, qui fait rage à Paris et épargne relativement certaines métropoles. 95% des recrutements sont réalisés dans les villes de plus de 200 000 habitants et seulement 1% dans des villes de moins de 130 000 habitants. Mais la donne pourrait changer. "Nous avons observé un vrai phénomène de migration “régions vers Paris” mais surtout “Paris vers régions” , souligne Urban Linker. Qui précise que si Lyon, Bordeaux, Nantes ou Lille constituent des marchés particulièrement dynamiques - ce qui se traduit par des salaires plus hauts que dans d'autres capitales régionales - Strasbourg, Dijon ou Saint-Etienne affichent des chiffres moins mirobolants.
Des métiers plus porteurs que d'autres
Parmi les profils les plus prisés, on trouve les data ingénieurs, rémunérés entre 43 000 et 48 000 euros bruts annuels en début de carrière en région parisienne - un profil atypique puisque peu présent en région. Du côté des développeurs, ce sont les devs Ruby qui tiennent la dragée haute, avec de premiers salaires compris entre 39 000 et 46 000 euros bruts annuels à Paris (38 000 à 45 000 en région), jusqu'à 55 000 à 67 000 euros bruts annuels pour des profils senior (45 000 à 55 000 pour des leads en région). Parmi les postes qui proposent le plus d'évolution salariale, les développeurs .Net peuvent faire grimper leur brut annuel en passant lead : en moyenne, la différence est de 10 000 euros (2500 euros en région) entre un lead dev et un développeur senior.
Enfin, les développeurs mobiles présentent des salaires un peu moins élevés que la moyenne. "Cela s’explique par un marché légèrement moins tendu. En effet, les développeurs mobiles sont souvent des fan boys (and girls ?, NDLR) très passionnés et cherchent à travailler uniquement dans du développement d’applications mobiles, alors que le nombre d’offres est moins important" , note Urban Linker. Mais cela pourrait bien changer avec l'arrivée dans les startups de la techno React Native. "C’est un des marchés les plus pénuriques que nous connaissons – peut-être même le plus pénurique pour les profils les plus confirmés. En effet, la techno est récente (2015) et les profils experts, très rares, font souvent le choix de travailler en freelance" , analyse ainsi le cabinet de recrutement.