L’histoire entrepreneuriale des “André” débute à Montélimar en 1932 lorsque le grand-père de Delphine monte une affaire de transport: le Groupe Charles André Transport et Logistique. En quelques années, il en fait une société d’envergure mondiale, qui sera par la suite reprise par son fils. Connu comme un homme discret, ce dernier se fait rare dans les médias, tout comme sa fille qui maîtrise à la perfection sa discrète communication. Aujourd’hui à la tête du groupe familial, marcher dans les traces de son père n’était pas une évidence.
De juriste à PDG d’un grand groupe
Enfant, Delphine André est passionnée de sport et pratique beaucoup le ski. Ses parents l’imaginent même choisir cette voie pour son avenir professionnel mais elle préfère se tourner, non pas vers le management, mais vers le droit. Elle intègre l’université d’Aix-Marseille où elle obtient un magistère en droit des affaires, fiscalité et comptabilité et débute sa carrière de juriste dans un cabinet. Au décès accidentel de son père en 1991, elle intègre l’entreprise familiale en qualité de juriste et lance, quatre ans plus tard, son propre cabinet d’avocat pour exercer en libéral.
Sept ans plus tard, elle rachète finalement les parts de son oncle et de ses soeurs et prend intégralement les rênes du groupe. Âgée d’une trentaine d’année, elle se retrouve à la tête d’une entreprise employant 5800 salariés et réalisant un chiffre d’affaires de 640 millions d’euros. Si elle avoue ne jamais s’être sentie “rejetée parce qu’elle était une femme”, elle reconnaît avoir été testée, confie t-elle dans un entretien au site L'Hôtellerie Restauration.
Investir, toujours plus loin
Challenge réussi haut la main pour l’entrepreneure qui ne se contente pas de suivre les traces de son père mais développe de nouvelles branches. L’entreprise tournée vers le transport élargit son pouvoir sur toute la chaîne logistique et se lance dans des secteurs comme l’alimentation, l’aéronautique, le BTP, la chimie ou encore l’environnement. En moins de 20 ans, elle double le chiffre d’affaires du groupe (à 1,3 milliard d’euros) et réalise plus de 3000 recrutements.
Mais la cheffe d’entreprise ne s’arrête pas là et se lance, dès 2003, dans le rachat d’hôtels de luxe. En moins de deux ans, elle en acquiert trois. Un chiffre qu'elle doublera rapidement. Une de ses prises les plus connues est sans doute l’Hôtel Les Barmes de l’Ours, à Val d’Isère. Si elle s’attèle toujours à assurer la rentabilité des projets dans lesquels elle investit, elle reconnaît que ces lieux sont aussi des “créateurs de liens” explique t-elle dans la même entrevue à L’Hôtellerie Restauration.
Mais l’entrepreneuriat n’est pas son seul terrain de jeu. Pendant deux ans, elle prend la tête de l’UMS Montélimar Football, preuve de son amour pour le sport.
Investir dans des projets qui ont du sens
Depuis le début de l’émission “Qui veut être mon associé”, l'investisseure a apporté sa contribution à 8 des 35 projets présentés. Parmi les startups qu’elle va accompagner figurent Embal’Vert, Sunday, la Tête Dans Les Nuages et Constant et Zoé. Autant de projets qui répondent à des enjeux sociétaux comme l’isolement, le handicap ou l’environnement.