12 février 2020
12 février 2020
Temps de lecture : 4 minutes
4 min
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CybelAngel lève 36 millions de dollars pour accélérer aux États-Unis

La startup CybelAngel, spécialisée dans la cybersécurité, boucle un nouveau tour de table de 36 millions de dollars auprès des fonds PrimeVenture, Large Ventures de Bpifrance, TempoCap, Open CNP et d'un groupe d’entrepreneurs qui se sont lancés avec succès aux États-Unis.
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C’est un nouveau coup de maître pour CybelAngel. Après deux levées de fonds en 2017 et en 2018 qui lui avaient rapporté 13 millions d’euros, l’entreprise vient de conclure une nouvelle opération financière de série B de 36 millions de dollars (33 millions d’euros) auprès des fonds Prime Ventures, Large Ventures de Bpifrance, Tempo Cap et Open CNP mais également grâce au soutien d’un groupe d'entrepreneurs basés aux États-Unis, composé notamment des cofondateurs de Datadog Olivier Pomel et Alexis Le-Quoc, mais aussi de Renaud Deraison, cofondateur et CEO de Tenable, Lou Shipley, ancien CEO de Black Duck Software et Stephan Dietrich, cofondateur et ancien CEO de Neolane. De quoi offrir à la jeune pousse, qui vient d'intégrer la première promotion du French Tech 120, une exposition non négligeable sur le marché américain !

“Aujourd’hui, la cybersécurité veut tout et rien dire”, commente le cofondateur et CEO de CybelAngel, Erwan Keraudy. “Il y a quinze ans, la cybersécurité se limitait à la protection des données en interne. Pour cela, on faisait appel à des prestataires et cela ne fonctionnait pas trop mal. Aujourd’hui, avec l'expansion des objets connectés et de l’utilisation du cloud, les données ne sont plus chez nous mais partout. Il n’y a donc plus de périmètre de sécurité.” C’est là qu’intervient CybelAngel.

L’entreprise recherche sur Internet les informations qui ont fuité pour les ramener dans le giron de leur propriétaire. Le point fort de la startup est sa capacité à détecter rapidement ces informations grâce à des scans qui incluent notamment le dark web. CybelAngel peut alors indiquer aux victimes d’où vient précisément la fuite. Chaque information qui a fuité sera exploitée par un hacker et celui-ci n’attend que cela pour trouver une brèche et s’infiltrer. Il faut donc pouvoir être capable d’identifier les informations importantes qui fuient et pouvoir les rendre à leur propriétaire avant leur exploitation par une source tierce.”

Une expansion mondiale

Grâce à ce nouveau tour de table, CybelAngel souhaite pouvoir développer ses ventes en Amérique du Nord. Après sa levée de 2017, l’entreprise avait déjà ouvert des bureaux aux États-Unis pour être au plus proche de sa clientèle, très exigeante. “Actuellement, en France, nous n’avons pas de concurrent. Cela n’est pas le cas aux États-Unis”, explique Erwan Keraudy. “La grosse différence entre le marché américain et le marché français, c'est que les Américains sont beaucoup plus informés sur la question de la cybersécurité et la protection des données.”

Une protection néanmoins beaucoup plus permissive qu’en Europe jusqu’à peu. En effet, avant la loi californienne votée le 28 juin 2018, la cybersécurité des entreprises reposait sur les contrats entre elles et leurs prestataires de sécurité. Néanmoins, la nouvelle loi, entrée en vigueur le 1er janvier dernier, rapproche le modèle américain du règlement européen général sur la protection des données (RGPD). Un véritable avantage pour CybelAngel qui respecte déjà cette norme.

Le second projet de l’entreprise sera de se développer plus globalement. En effet, CybelAngel, déjà présent dans plusieurs pays européen (la France, l’Angleterre, l’Allemagne…) et en Amérique du Nord, voudrait étendre son réseau en s’exportant vers l’Asie et le Moyen-Orient. Cela pourrait se faire grâce à des partenariats. “Jusqu’à récemment, nous n’étions pas ouverts aux partenariats”, explique Erwan Keraudy. Mais l'entreprise a finalement changé d'avis, grâce à des liens concluants. Travaillant avec des entreprises allemandes, la société annonce vouloir prochainement étendre son réseau de partenaires dans le pays.

Enfin, une partie de la levée sera également dédiée à la recherche et au développement (R&D), l’entreprise y consacrant déjà 35% de son chiffre d’affaires. Le but de CybelAngel étant de pouvoir prochainement protéger tous les objets connectés. Il peut s’agir d’objets industriels mais également de clés USB ou même de pacemakers. “Comme le périmètre de sécurité n’existe plus, un attaquant qui cherche tout ce qui fuite par négligence peut hacker toute entreprise ou bien même une ville entière”, conclut Erwan Kerauby. À CybelAngel d'y remédier.

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