Virginie Delalande, une leçon de courage et de persévérance
Parmi les nombreuses interventions de ces Sommets, le témoignage de Virginie Delalande a été sans conteste le plus émouvant : il s’est conclu par une longue standing ovation. Sur la scène du cinéma de La Clusaz, cette jeune entrepreneure a délivré une leçon de courage et de persévérance. Sourde de naissance, elle est parvenue à apprendre à parler, à raison de trois séances d’orthophonie par semaine.
En février 2019, son passage dans le concours d’éloquence de France 2, “Le Grand Débat” l’a propulsée sur le devant de la scène. Alors que tout le monde lui disait qu’elle n’arriverait jamais à parler, à mener des études ou à trouver un travail, elle a démontré qu’il était possible de surmonter tous les obstacles, puisqu’elle est parvenue à devenir la première avocate sourde de France.
Désormais coach et conférencière, elle a lancé son entreprise, Handicapower, et s’est donnée une mission : changer le regard de la société sur le handicap. Elle explique notamment que “dans un monde qui change extrêmement vite, vous devez avoir dans vos équipes des gens qui sont capables de s’adapter extrêmement vite” : et qui, davantage que les personnes en situation de handicap, a développé ces capacités ?
Thierry Dusautoir : une leçon d'humilité
Ancien joueur de l’équipe de France de rugby, Thierry Dusautoir a mis fin à sa carrière sportive en mai 2017. Il aurait alors pu choisir la facilité, en opérant une reconversion dans le sport, en tant que coach ou entraîneur. Il a préféré repartir de zéro, pour mener une carrière d’entrepreneur et de business developper…
Actionnaire de longue date de la société AllMySms (une plateforme d’envoi de SMS en masse) il en a pris la direction commerciale en 2017. “Le plus dur a été de passer d'une position d'expert dans mon domaine, à celle d'apprenti, sur un poste où je devais faire mes preuves. Quand on n’est pas habitué à ça, ça peut être déstabilisant” explique-t-il.
Sa motivation désormais : retrouver une place d’expert, dans son nouveau domaine. Quant à l’adrénaline, il avoue avoir fait une croix dessus : il estime qu’aucune aventure entrepreneuriale ne lui permettra de retrouver les sensations propres à l’entrée dans un stade de 40 000 personnes. “J’ai vécu une période très intense et j’ouvre maintenant la porte sur une autre période. Je ne suis plus à la recherche de ce que j’ai vécu dans ma vie d’avant : j’essaye de vivre de nouvelles aventures.”
Général Pierre-Joseph Givre : une leçon d’écoute terrain
Le Général Pierre-Joseph Givre commande depuis 2018 la 27e Brigade d’infanterie de montagne (BIM), qui regroupe 6 500 hommes et femmes. Auparavant, de 2016 à 2018, il était conseiller stratégie militaire, innovation et transformation digitale à l’Etat-major des armées. À son nouveau poste, le sujet de la digitalisation de l’armée lui tient toujours autant à coeur, mais il adopte une approche “terrain”.
Depuis Varces, où il est basé, il conçoit des outils innovants pour ses soldats, en collaboration avec le CEA et l’Université Grenoble Alpes. “Je mets les sciences humaines à égalité avec la technologie : on décloisonne. Ensemble, on travaille sur les usages et on recherche des ruptures dans le domaine de la montagne” explique-t-il.
Parmi les travaux en cours, la conception d’applications mobiles dans les domaines de la sécurité en montagne, l’information et l’e-learning, ou le développement de solutions énergétiques portables et renouvelables, correspondant aux besoins des troupes en montagne. Ces dernières sont d’ailleurs directement impliquées dans la rédaction des spécifications techniques.
“Il y a eu des cas très concrets où les soldats n’ont pas pris les systèmes militaires français, car ils préféraient les équipements civils” regrette le Général, qui défend cette écoute “utilisateur”, pour s’assurer que les innovations décidées par l’Etat-Major soient effectivement adoptées sur le terrain. Et de conclure : “en montagne, l’homme est clé. La technologie ne peut pas se substituer à l’homme, vous devez absolument compter sur lui.”