Tesla, Navya, Ford, Mercedes, BMW ou encore Apple se sont lancés depuis plusieurs années dans la voiture autonome. Fer de lance de la smarticty et des nouvelles formes de mobilités qui se dessinent, cette technologie est l’objet d’une guerre qui devrait bientôt arriver sur nos routes. Mais malgré des avancées positives, les freins restent encore nombreux pour les industriels comme les utilisateurs. Encore inimaginable il y a quelques années, la technologie a rattrapé le rêve pour devenir une réalité qui se dessine lentement mais surement dans l’avenir des Français.
La voiture autonome, adoptée... mais à long terme
En phase de test dans quelques villes et à Transpolis, la voiture autonome n’a pas encore réellement fait son apparition sur les routes et autoroutes de l’Hexagone. Pourtant, les Français l’ont (presque) adoptée. Selon l’étude Global Autonomous Vehicles , 7 français sur 10 seraient prêts à l’utiliser au cours de leur vie ; un chiffre qui tombe à 37% à l’échelle des 5 prochaines années.
L’appétence des jeunes générations pour ces nouvelles technologies est, encore une fois, la plus grande. Plus de 80% des 18-35 ans sont prêts à utiliser ce mode de transport au cours de leur vie alors que la moitié des plus de 65 ans s’y refuse catégoriquement. Les millennials, adeptes des nouvelles technologies, deviennent aussi des acteurs engagés de la transition énergétique. Ils pourraient ainsi voir dans les véhicules autonomes une solution pour lutter contre la pollution et le désengorgement de villes où la voiture diesel est d’ors et déjà condamnée à disparaître.
Si les Français ont donc compris l’inéluctable arrivée des véhicules autonomes dans leur futur quotidien, les industriels doivent encore combattre leurs réticences pour les convaincre de les utiliser.
La technologie, un frein persistant
Les derniers accidents rencontrés par la voiture autonome au printemps dernier par Tesla et Uber, ont renforcé les craintes des utilisateurs. La technologie, érigée comme un gage de confiance et de sécurité, n’a pas encore convaincu tous les Français et figure parmi les premiers freins à l’usage de ces véhicules (50%). Vient ensuite le piratage des voitures (47%), beaucoup plus facile à hacker que les avions pour les Français. La crainte des autres conducteurs arrivent en troisième position (29%) avant le plaisir de conduire ou la supériorité de l’humain sur la technologie.
Plus de 7 Français sur 10 ont déjà accepté que l’IA et les logiciels autonomes seraient des conducteurs plus sûrs qu’eux d’ici les dix prochaines années.
Nombre d’entre eux reconnaissent même volontiers que les premiers outils d’autonomisation de leur véhicule sont un allié dans leur quotidien. Dans une étude réalisée par l’institut Megacities en octobre 2018, plus de 2/3 des utilisateurs de système d’assistance à la conduite comme le régulateur de vitesse ou le freinage d’urgence en sont satisfaits et désirent les retrouver dans leur prochain véhicule.
" Pour faire de la voiture autonome une réalité commerciale, il faut convaincre les consommateurs que les algorithmes des véhicules sont capables d’offrir une conduite plus sûre qu’un humain. Cela requerra de très nombreux tests en simulation afin d’enrichir les données compilées sur les centaines de millions de kilomètres déjà parcourus. ", reconnaît Sam Abuelsamid, Analyste de recherche principal chez Navigant Research.
Un marché en demi teinte pour les industriels
Des chiffres optimistes qui devraient pousser les industriels à investir dans ces technologies. D’autant plus que le cabinet Allied Market Research annonce un marché de 54,23 milliards en 2019, qui pourrai être multiplié par 10 en à peine 7 ans.
Pourtant, dans cette guerre commerciale, certains baissent déjà les bras. PSA a baissé les armes dans cette guerre commerciale en annonçant, en mars 2018, se limiter à la recherche sur la voiture semi-autonome de niveau 3 conservant un conducteur. Il faut avouer que le coût de la technologie n’est pas négligeable et malgré les bénéfices espérés par certains, le recours à la voiture entièrement autonome reste encore en questionnement. La navette Navya, testée sur le parvis de la Défense pendant deux ans, n’a pas réellement convaincu. L’expérimentation a pris fin en juillet dernier, la technologie n’étant pas capable de s’adapter à un environnement changeant et complexe (marché de noël, concert, etc).
L’acceptation de la voiture et plus globalement des véhicules autonomes en France comme à l’étranger est une réalité. Mais si les industriels veulent les vendre, ils devront encore renforcer leurs essais et améliorer leurs technologies pour les rendre plus efficiente, plus sur et plus adaptable. Le potentiel du marché est là, les clients aussi mais la technologie reste encore à la marge.