26 septembre 2019
26 septembre 2019
Temps de lecture : 5 minutes
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Dernière ligne droite pour le French Tech Tremplin, nouveau dispositif dédié à la diversité

Le French Tech Tremplin remplace l'expérimentation French Tech Diversité, dont la méthode a été jugée peu concluante. Avec une feuille de route élargie, ce nouveau dispositif doit amorcer un changement fondamental dans la Tech française.
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Exit French Tech Diversité, bienvenue French Tech Tremplin ! L'objectif reste le même : diversifier les profils des entrepreneur·e·s de la tech française. Mais le nom change - on passe d'une sémantique très évidente à une allégorie - et la méthode est radicalement différente. Là où le précédent dispositif mettait l'accent sur l'accueil des néo-entrepreneur·e·s avec un réseau d'incubateurs partenaires, French Tech Tremplin mise davantage sur l'accompagnement et la formation de publics peu rompus aux codes de l'entrepreneuriat.

"On loupe des potentiels énormes" en passant à côté de ces profils, estime Moussa Camara, fondateur de l'association Les Déterminés qui a travaillé avec la French Tech sur le dossier. "Il faut rendre la French Tech accessible à tous et toutes." Que manque-t-il à ces entrepreneur·e·s en puissance pour passer le cap de la création d'entreprise et transformer l'essai ? "Du financement, de l'accompagnement et du réseau", tranche l'entrepreneur.

Cibler des personnes étrangères au monde de la Tech

C'est justement ce que promet d'offrir le nouveau dispositif French Tech Tremplin aux 100 à 120 entrepreneur·e·s qui en bénéficieront dès la fin de l'automne. Avec une bourse de 17 000 euros, une formation dispensée par des organismes partenaires et un système de mentorat mettant en relation parrains et lauréats, les entrepreneur·e·s en devenir seront étroitement accompagné·e·s dans leur projet. Contrairement aux 45 000 euros de French Tech Diversité, qui devaient servir à couvrir les premières dépenses de l'entreprise, 5000 euros sont ici prévus pour assurer les dépenses courantes de l'entrepreneur·e, les 12 000 restants étant ventilés entre le coût de la formation, à régler au partenaire, et les dépenses pour le projet entrepreneurial.

Une différence notable qui s'explique par l'élargissement des critères de sélection des entrepreneur·e·s par rapport à l'expérimentation French Tech Diversité, centrée sur les quartiers prioritaires de la ville (QPV). Cette fois, les candidat·e·s doivent remplir une des trois conditions : être résident·e d'un QPV, bénéficier des minima sociaux ou être étudiant·e boursier·e ou avoir obtenu le statut de réfugié·e. Ce pécule dédié aux dépenses courantes devrait contribuer à "rééquilibrer les chances entre les personnes habituées à la Tech et les personnes moins aisées, parfois en difficultés sociales importantes", souligne la French Tech.

Difficile néanmoins de démarcher ces profils, qui ne traînent pas sur LinkedIn ni dans les cafés des coworking après une conférence de la startup nation. "Il a fallu mailler le territoire et le principal niveau du maillage, ça a été le quartier, précise la French Tech. Des associations partenaires ont été mobilisées mais aussi Pôle emploi, Simplon, Schoolab et les capitales French Tech." Une grande mobilisation des acteurs locaux qui a permis de recueillir, déjà, près de 200 candidatures. D'autres devraient encore affluer, alors que la date de fin de dépôt des candidatures est programmée dans quelques jours, le 30 septembre.

Les mentors au coeur du dispositif

À ce volet financier s'ajoutent donc une formation tout au long des six mois que dure cette "prépa" et le parrainage d'entrepreneur·e·s chevronné·e·s. "On sait tous comment fonctionnent les choses, dans ce milieu plus qu’ailleurs. Aucune formation, aucun diplôme, aucune subvention ne peut avoir le même impact qu’une rencontre avec la ou les bonnes personnes", estime Kat Borlongan, directrice de la French Tech. C'est donc pour pallier cette absence de réseau sur lequel s'appuyer que ce volet a été particulièrement travaillé à l'occasion de ce nouveau dispositif.

L'écosystème s'est amplement mobilisé, à Paris comme en région et les mentors ont été choisis pour leur disponibilité - ils doivent assurer un point hebdomadaire par semaine avec leurs protégés. "Ils ne procèderont pas simplement à des mises en relation, martèle la French Tech. Ils accompagneront les entrepreneur·e·s sur l'acquisition de compétences, notamment en matière de soft skills et de management." Ils auront aussi un rôle de garant financier, puisqu'ils valideront la ventilation du budget alloué aux entrepreneur·e·s.

L'incubation, pour transformer l'essai

Cette "prépa" de six mois est en fait la première étape qui doit mener les entrepreneurs vers un deuxième temps d'accompagnement : l'incubation. Ce dispositif reprend en partie les principes de l'expérimentation French Tech Diversité : une bourse de 30 000 euros dédiée aux premières dépenses de l'entreprise, une place dans une structure d'accompagnement partenaire ainsi qu'un suivi de bpifrance sur la partie administrative et financière. Tous les entrepreneurs de la "prépa" n'ont cependant pas vocation à intégrer cette deuxième phase, seuls les projets les plus matures seront sélectionnés. Et des entreprises qui n'ont pas bénéficié de la "prépa" mais remplissent les critères sociaux initiaux pourront, elles, intégrer la promotion au printemps prochain.

Mais la French Tech a déjà un coup d'avance. Pour la deuxième promotion, une attention particulière sera portée "aux territoires péri-urbains et ruraux", détaille la French Tech. Car si le French Tech Tremplin est un pas important pour la nécessaire diversité de la Tech française, il reste un premier signal à confirmer. Car le chemin est encore long.

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Légende photo :
Benedikt Geyer