La French Tech en Côte d'Ivoire s'implique pour favoriser l'émergence de l'écosystème numérique au pays des éléphants. Avec une cinquantaine de membres à son actif, la French Tech Abidjan constitue un relais de choix pour Paris concernant les échanges économiques entre la France et la Côte d'Ivoire. Co-fondée en 2016 par Fabrice Piofret, le PDG de la startup Veilleur des médias' est fier du chemin parcouru: " Depuis notre première labellisation, nous avons participé et contribué à l'émergence du numérique et de la transformation digitale en Côte d'Ivoire grâce à nos expertises ", analyse-t-il.
Depuis sa création, la French Tech a trouvé une oreille attentive auprès des entrepreneurs ivoiriens..Mais aussi auprès des représentants de la diplomatie française sur le volet économique. " les French Tech établies dans le monde entier assurent la promotion du savoir-faire français à l'international " , insiste Denis Motte, président de la French Tech Abidjan dont le label a été renouvelé en mars 2019 pour trois ans. Il faut dire que durant ces cinq dernières années, Paris est passée à l'offensive. Emmanuel Macron avait annoncé, lors de Vivatech en 2018, un fonds de plus de 60 millions d'euros géré par l'AFD avec la création du label Digital Africa.
La Côte d'Ivoire attire les entrepreneurs français
Les entrepreneurs tricolores sont de plus en plus nombreux à tenter l'aventure entrepreneuriale en Côte d'Ivoire. Selon les chiffres de Business France, 700 entreprises ou filiales tricolores sont implantées dans le pays. D'après les chiffres provenant de l'agence nationale pour la promotion des entreprises en Côte d'Ivoire, les entreprises tricolores auraient investi près de 120 millions d'euros tout secteur d'activité confondu. La principale raison de cet attrait : c'est le taux de croissance de la Côte d'Ivoire avoisinant la barre des 8%. De plus, l'émergence d'une classe moyenne pousse les entrepreneurs français à franchir le cap. Et ils sont bien aidés par l'amélioration de la formation professionnelle en Côte d'Ivoire ces dernières années. : " Au-delà des nouvelles formations autour du numérique, de nombreux autres programmes viennent compléter les offres existantes en rapport avec les besoins exprimées par les entreprises à l'instar du mouvement 10 000 codeurs fondé par Douglas Mbiandou. L'association She is the code, fondée par Jean Patrick Ehouman rempli également le même objectif avec un focus sur les femmes entrepreneures ", indique Julien Cangelosi, fondateur de la startup YesWeCange spécialisée dans la communication digitale. Pourtant l'accès aux financements demeure toujours compliqué " La plupart des porteurs de projets démarre en fonds propres et n'ont pas les moyens de franchir le scale-up " , détaille Fabrice Piofret, membre de la French Tech Abidjan.
Les entrepreneurs de la tech ivoirienne tire profit
Si la Côte d'Ivoire attire les acteurs de la Tech française, les entrepreneurs issus du pays des éléphants bénéficient également de ce regain d'intérêt pour leur pays. Evariste Akoumian, fondateur de Solarpak a bénéficié d'un coup de projecteur ces dernières années attirant plusieurs investisseurs autour de son projet. " Les médias internationaux ont été des relais formidables pour notre entreprise. Je me souviens même qu'un fonds d'investissement américain avait tenté de racheter notre concept pour un million de dollars. Une offre que nous avons décliné " , explique-t-il. Puis il ajoute : " En France, nous rencontrons souvent des fonds d'investissements intéressés par notre entreprise. En Europe, d'autres Etats ont manifesté leur intérêt comme le Danemark où nous irons peut-être nous incuber d'ici septembre ".
À l'instar du fondateur de Solarpak, les entrepreneurs ivoiriens pourraient être nombreux à bénéficier des programmes mis en place par Paris comme le French Tech Visa. Il est désormais possible pour une startup ivoirienne de se faire incuber en France après qu'elle a été sélectionnée puis intégrée dans un programme d'accompagnement dans l'Hexagone. A ce rythme-là, les relations économiques et technologiques devraient encore s'amplifier entre la France et la Côte d'Ivoire dans les prochaines années.