Navya va désormais proposer d'aider des industriels à rendre des véhicules autonomes et passer au second plan son activité de construction de navettes automobiles sans conducteur, face à un marché qui tarde à décoller. La mobilité autonome "demeure en phase d'expérimentation puisque l'autonomie complète n'est pas encore atteinte, la réglementation n'est pas encore établie uniformément et les modèles économiques continuent d'évoluer. Nous avons décidé de faire évoluer notre modèle : ainsi, nous apportons désormais notre technologie aux industriels souhaitant rendre leurs véhicules autonomes (transports de biens et transports de passagers)", explique Étienne Hermite, le nouveau président du directoire de Navya, à l'occasion de la publication du chiffre d'affaires semestriel.
La société basée à Villeurbanne, dans la métropole de Lyon, a réalisé au premier semestre 2019 un chiffre d'affaires de 6,1 millions d'euros, contre 9 millions un an plus tôt, soit un effondrement de plus de 30%. En conséquence, l'entreprise, qui misait sur une activité annuelle de 30 millions lors de son entrée en Bourse il y a un an, reconnaît aujourd'hui qu'elle ne pourra pas tenir ses objectifs initiaux. En décembre, le fondateur du groupe avait été évincé.
Au total, l'entreprise, créée en 2014, a commercialisé plus de 130 navettes autonomes dans le monde. Il y a quelques jours, l'entreprise a essuyé un revers à la Défense. L'établissement Paris-La Défense jugeait que
l'expérimentation des navettes Navya dans le quartier d'affaires depuis deux ans n'avait pas été satisfaisante, notamment en raison de la lenteur du véhicule qui n'a pas réussi à "rendre le service attractif". À l'ouverture de la Bourse de Paris, l'action plongeait de plus de 10% à 1,46 euro.