19 juin 2019
19 juin 2019
Temps de lecture : 3 minutes
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La parité dans la Tech passe-t-elle par les fonds des grands groupes ?

Les femmes sont quatre fois plus nombreuses au sein des corporate venture capitalists que dans l'ensemble de la Tech. Mais cela suffira-t-il pour rendre l'investissement paritaire ?
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Les corporate venture capitalists (CVC) montent en puissance et c'est une bonne chose... pour la parité ! En effet, selon l'étude annuelle réalisée par Deloitte et Orange Digital Ventures Les Corporate Venture Capitalists en France, ces structures sont étonnamment féminisées par rapport au secteur tech : un tiers des effectifs des CVC sont des femmes, contre 8% des entrepreneurs... Or l'accès au financement est précisément une des pierres d'achoppement des femmes qui entreprennent. "En 2018, les femmes ne recevaient que 2,2% des financements des fonds de capital risque dans le monde. En France plus de 97% des financements alloués par les 10 principaux fonds français l’ont été à des hommes", rappelaient ainsi en avril dernier un collectif d'investisseurs. Ils exprimaient alors leur soutien à l'initiative de Sista, autre collectif mais d'entrepreneures qui a lancé en décembre dernier un appel aux fonds d'investissement à davantage miser sur des femmes. Les CVC pourraient-ils montrer la voie ?

Pour l'instant, ils contribuent au dynamisme de l'ensemble de l'écosystème, en misant de plus en plus de tickets - sept par an en moyenne - et de plus en plus d'argent - 6,2 millions d'euros en moyenne par ticket, soit une augmentation de 45% en deux ans seulement. Et la tendance n'est pas à la baisse, loin de là : 71% des CVC sondés prévoient d’augmenter leurs investissements en valeur en 2019. Et pour cause, les grands groupes se concentrent pour l'instant sur les tours de séries A et B. Respectivement 83% et 67% des CVC ont investi à ces stades-là, contre 8% en pré-amorçage, 38% en amorçage et 17% en série C. Et le bond de la participation des CVC aux tours de série B (plus de 100% d'augmentation lors de la dernière année) corrélé à la baisse de leur présence en pré-amorçage atteste que les structures d'investissement des grands groupes se concentrent désormais sur des sociétés matures.

Objectif infusion d'innovation

Au fur et à mesure de leur expérience avec les startups, les corporate venture capitalists ont visiblement gagné en humilité. Ainsi, alors que la moitié d'entre eux disaient l'an dernier vouloir être investisseur principal des tours auxquels ils participaient, ils sont cette année 62% à privilégier le fait de compléter le tour de table. Ce qui s'explique par le fait que les investisseurs corporate ont désormais d'autres objectifs en tête que le retour sur investissement - 21% seulement des CVC disent avoir un objectif purement financier lorsqu'ils investissent. 79% des CVC estiment ainsi que le financement de l'innovation fait partie de la démarche d'open innovation de leur entreprise.

Ce positionnement est visiblement apprécié et bénéfique pour les startups qui choisissent de faire confiance aux grands groupes pour les accompagner dans leur croissance. Ainsi, plus de la moitié des tests que grands comptes et jeunes pousses ont réalisé ensemble ont débouché sur des partenariats commerciaux. Et un CVC français sur cinq a conduit jusqu’à l’IPO au moins l’une des startups de son portefeuille au cours des cinq dernières années. Seul bémol : il s'agissait bien souvent de pépites médicales (telles qu'Ascendis Pharma, Cellnovo ou MyoKardia). Charge donc aux CVC de reproduire ces premières réussites dans d'autres secteurs... et de contribuer à la parité de l'investissement ?

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