Faites sonner le gong ! Chanter le coq ! C’est un nouveau record pour la French Tech : Meero, la plateforme qui vend des reportages photos pour les sites internet de grands clients vient d’annoncer sa troisième levée de fonds d’un montant de 230 millions de dollars - un peu plus de 205 millions d’euros - menée par Eurazeo Growth, le néerlandais Prime Ventures et Avenir Growth qui se sont tous trois joints aux investisseurs historiques - Global Founders Capital, Aglaé Ventures, Alven, White Star Capital et Idinvest.
La jeune pousse, créée en 2014 par Thomas Rebaud et Guillaume Lestrade, réalise aisément le plus grand tour de table de l’année pour le moment en dépassant largement les 150 millions d’euros collectés par Doctolib en mars et, voyant sa valorisation dépasser le milliard de dollars, rejoint le club fermé des licornes. Dans l’histoire de la tech française, seules Parrot et OVH, avec respectivement 300 millions d'euros levés en 2015 et 250 millions en 2016, ont fait mieux, mais les deux entreprises, créées en 1994 et 1999, ne sont plus des startups depuis un moment, alors que Meero a été immatriculée il y a tout juste cinq ans.
La jeune pousse n'a pas trainé puisqu'elle compte déjà Booking, Expedia, Deliveroo, L'Oréal ou encore Louis Vuitton parmi ses clients. Ces groupes ont besoin de photographier leurs produits ou leurs sites dans le monde entier avec un cahier des charges qui soit partout le même. Une requête que Meero s'est mis un point d'honneur à satisfaire en livrant très rapidement des photos homogènes.
1200 salariés d’ici fin 2019
La startup en pleine hyper croissance a déjà collecté 45 millions d’euros l’été dernier et après avoir posé ses valises en Amérique (New York) et en Asie (Shanghai, Bangalore et Tokyo) s’est plus récemment implantée en Océanie en ouvrant de nouveaux bureaux en Australie. Cette levée de fonds devrait lui permettre d'accroître encore sa présence géographique et d’éviter de voir naître d’éventuels concurrents, mais pas seulement : " Quasiment la moitié de l'argent est investi dans des projets qui n'ont pas vocation à générer des revenus, mais plutôt à intensifier l'aide que l'on apporte aux photographes, avec des masterclass par exemple ou la sortie de notre magazine photo édité en plusieurs langues ", détaille Thomas Rebaud, cofondateur et CEO de Meero. Le reste servira entre autres à ouvrir le marché du B2C, qui selon l'entrepreneur devrait être bien plus rémunérateur que le B2B : " Les portraits, mariages et autres photos de bébés représentent les trois quarts de la photographie. C'est toutefois un défi très couteux, il faut cibler les consommateurs et avoir un maillage territorial très développé. Cet apport de fonds nous permet de nous y frotter ".
Autre volonté de Meero : pousser le développement de sa technologie. " Pour réussir à répondre à un maximum de défis sans se disperser, nous avons choisi de verticaliser notre sujet, la photographie. Nous avons 30 chercheurs qui travaillent sur notre intelligence artificielle et qui ont déjà réussi à automatiser la retouche d'image sur la partie 'Food and Travel', pour des clients comme Deliveroo ou Booking. On veut aujourd'hui réussir à faire la même chose sur nos autres verticales ", explique l'entrepreneur.
Dernier point et non des moindres, cette magistrale levée de fonds permet également à Meero de renforcer ses ressources humaines. La startup devrait ainsi salarier 1200 personnes fin 2019, contre 180 il y a tout juste un an. Une équipe qui pourra lui permettre de gérer ses 31 000 clients répartis sur plus de 100 pays, ainsi que les 58 000 photographes présents sur la plateforme qui livre en moyenne un reportage toutes les 25 secondes.