Les discussions en vue du rachat par Altice de Molotov, la plateforme française de télévision en ligne, pourraient tomber à l'eau du fait de l'opposition de certains actionnaires de celle-ci, ont indiqué lundi à l'AFP des sources concordantes, confirmant une information des Echos. Fin janvier, Altice, le groupe de télécoms et médias de Patrick Drahi (SFR, BFMTV, RMC, Libération...), avait annoncé être entré en négociations exclusives en vue d'acquérir 60% du capital de Molotov. Cette startup aux plus de 7 millions d'utilisateurs permet de visionner des programmes de télévision en ligne via une application, sur des téléviseurs ou d'autres écrans, et veut jouer un rôle majeur dans le basculement vers le numérique de la télévision.
Mais ce lundi, le quotidien Les Echos a rapporté que l'affaire pourrait capoter, du fait de l'opposition à cette transaction de certains investisseurs de Molotov. Des informations que ni Molotov ni Altice, interrogés par l'AFP, n'ont souhaité commenter. "Tant que l'affaire n'est pas enterrée, ce n'est pas complètement mort, mais c'est très mal engagé", a cependant confirmé à l'AFP une source au fait des négociations, précisant que "deux actionnaires très minoritaires de Molotov bloquent ce projet depuis plusieurs semaines". Selon une autre source, qui a également requis l'anonymat, ces derniers souhaiteraient récupérer leur mise de départ dans Molotov, ce qui n'est pas envisagé par le projet de rachat en cours de discussion qui prévoit l'entrée d'Altice au capital de la plateforme, au côté des actionnaires actuels.
De son côté, le quotidien L'Opinion a avancé qu'en cas d'échec des négociations, un autre magnat des télécoms, Xavier Niel, le fondateur d'Iliad/Free, pourrait participer à une augmentation de capital. Car l'entreprise cofondée en 2016 par Jean-David Blanc, Pierre Lescure et Jean-Marc Denoual, toujours déficitaire malgré le développement de services payants, aura besoin tôt ou tard de lever des fonds.