Décryptage par Maddyness, avec Unitec
8 mars 2019
8 mars 2019
Temps de lecture : 6 minutes
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Bordeaux, une ville où l'entrepreneuriat crée de l’emploi ?

Depuis plusieurs années, la ville de Bordeaux a le vent en poupe auprès des entrepreneurs. Climat agréable, océan à proximité, gastronomie et patrimoine viticole… il faut dire que la ville a de quoi séduire. Mais qu’en est-il de son attractivité économique ? Comment se porte l’emploi, et en particulier celui issu de l'entrepreneuriat local ?
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Alors que le nombre d’entrepreneurs se multiplie en France, le fait de lancer son activité à Paris relève de moins en moins d’une évidence. Bien que la capitale française reste le centre d’affaires principal, il devient de plus en plus difficile de s’y faire une place tant la zone est saturée. Certains optent donc pour d’autres régions, qui ont elles aussi de nombreux atouts à faire valoir, et où des emplois sont encore à créer. C’est notamment le cas de Bordeaux, où l’écosystème entrepreneurial bouillonne ces dernières années… Unitec, la technopole bordelaise qui aide les entrepreneurs à monter leurs projets innovants, sort ce mois-ci une étude sur le sujet, en s’appuyant sur un échantillon de startups accompagnées par la structure.

Une région où l’accès au financement est facilité...

Stéphane Rochon, Directeur Général d’Unitec, n’a aucun doute sur la question : “il y a un écosystème d’accompagnement et de financement très riche à Bordeaux. On remarque une réelle volonté de la région Nouvelle-Aquitaine, en tant que structure publique, d’aider les startups”. De nombreuses autres structures de financement et d’appui local y sont aussi très actives, telles que BPI, le Réseau Entreprendre, Aquiti gestion ou encore Digital Aquitaine et French Tech Bordeaux… Selon lui, à Bordeaux il est plus facile qu’ailleurs de trouver des financements grâce à cet écosystème très dynamique. Il soutient par ailleurs que “si le taux de pérennité des startups qu’Unitec accompagne est aussi élevé, à savoir de 86% à 5 ans, contre 60% en moyenne des entreprises tout secteur d’activité confondu selon l’Insee, c’est fortement lié à cette capacité de financement”.

Outre ce point, il estime aussi que ce taux élevé est dû à l’accompagnement dont les jeunes pousses bénéficient, car “une startup accompagnée a quatre à cinq fois plus de chances de survivre, puisque toutes les notions de financement, de BFR, de trésorerie, de stocks, de RH, de gestion, de stratégie... sont abordées avec la structure d’accompagnement afin de gérer les risques le plus tôt possible.”

…, où on peut aisément trouver sa place...

Autre atout de la région : avec moins d’un million d'habitants, la métropole de Bordeaux reste relativement petite. Elle se trouve être très peu saturée et les startups y sont beaucoup moins nombreuses, en comparaison avec Paris où la compétition est beaucoup plus accrue. “On y trouve pour autant des sociétés bien établies telles que Betclic, OVH, Cdiscount, ou des pépites en devenir comme Marbotic, JeStocke, Samboat, MeSoigner, Obvy ou Archidvisor” remarque Benoît Panel, président et cofondateur de Yescapa, une marketplace pour les voyages nomades en Europe. Le revers de la médaille, c’est que beaucoup d’événements se passent à Paris, ainsi les startups bordelaises doivent pour beaucoup y faire de nombreux aller-retours. Cela étant, Stéphane Rochon remarque qu’avec la ligne LGV mise en place en 2017, le trajet Bordeaux-Paris ne prend désormais plus que 2h04, ce qui crée une certaine proximité et n’est plus tellement un frein. Néanmoins, Benoît Panel prévient qu’il reste “imprudent de ne compter que sur l'écosystème local lorsque l'on souhaite monter un tour de financement, car de nombreux partenaires et prestataires potentiels sont situés à Paris”.

Il faut dire que la le cadre de vie offert dans le Sud-Ouest a tout de même un impact direct sur la création d’emplois dans la région. Des entreprises telles que Akewatu, une marketplace communautaire pour les passionnés de surf, miseront par exemple sur son emplacement unique. La startup a d’ailleurs volontairement choisi d’installer ses bureaux sur le bassin d'Arcachon, à quelques minutes des spots de surfs, pour pouvoir en profiter. D’ailleurs, l’étude réalisée par Unitec révèle que 91% des entreprises accompagnées par la technopole restent en Gironde. Ce chiffre particulièrement élevé favorise donc la création d’emplois locaux.

...et où les startups créent de l’emploi.

La région bordelaise connaît une forte augmentation en termes de création d’entreprises. Qu’il s’agisse de sociétés innovantes ou non, une étude de l’Insee révèle qu’en 2012, 12 634 avaient été créés. En 2017, ce sont 17 100 entreprises qui ont vu le jour. Cette dynamique de création ne s'essouffle pas, et tend au contraire à s’intensifier.

A ce jour, et en ne considérant que les startups accompagnées par Unitec, on compte 4221 emplois créés, et ce par 322 entreprises. Cela représente 2569 emplois de plus par rapport à 2014, ce qui montre l’effervescence entrepreneuriale de ces dernières années dans la zone. Dans les 447 entreprises accompagnées depuis 1990, 322 sont encore en activité, un chiffre particulièrement élevé quand on sait que lancer sa startup est toujours une aventure tumultueuse.

Depuis les débuts d’Unitec, les entreprises que la structure accompagne ont créé en moyenne 13 emplois. Concernant les trois filières dans lesquelles la structure est spécialisée, à savoir les sciences de l’ingénieur, le numérique, et les sciences de la vie, la première se démarque avec 46% de la création d’emplois à elle seule. Stéphane Rochon explique que cela est dû à l’ancienneté des sociétés de ce milieu. “Bordeaux est historiquement devenue la deuxième place forte en France de la photonique, une des composantes de la filière. Cela fait presque 20 ans que la structure accompagne ces entreprises, de fait, il y a plus d’emplois qu’ailleurs”.

Parmi les entreprises qui ont créé des postes dans ce milieu, on peut par exemple citer Amplitude Systemes, qui compte aujourd’hui plus de 100 salariés. En revanche, on observe une création d’emplois plus basse du côté du numérique, mais il s’agit d’une tendance qui tend à s’inverser. En effet, dans les années 90 il y avait encore peu de numérique, donc les entreprises ont été créées plus tard, et comptent donc moins de collaborateurs. En revanche depuis 2010 on assiste à une réelle transition digitale, et aujourd’hui 50% des dossiers sur lesquels Unitec travaille concernent le digital, ce qui laisse présager une accélération en termes de création de postes dans le secteur. D’ailleurs, en 2015, selon une étude de la CCI, La Nouvelle-Aquitaine était 4ème du classement des régions créant le plus d’entreprises numériques.

Aujourd’hui, et à en croire l’étude menée par Unitec, tous les feux semblent donc au vert pour les entrepreneurs qui veulent se lancer dans la région bordelaise. Et selon Stéphane Rochon, pour mettre encore plus de chances de leur côté, ils ont tout intérêt à miser sur un accompagnement, “puisqu’un projet accompagné a beaucoup plus de chance de réussir”. Gardons tout de même à l’esprit que cette étude a été menée à l'échelle des startups accompagnées par la technopole, et ne peut donc pas assurer une représentativité régionale.

Maddyness, partenaire média de Unitec.

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