Actus par Maddyness, avec MINI
7 mars 2019
7 mars 2019
Temps de lecture : 5 minutes
5 min
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Le numérique, allié ou ennemi de la vie de quartier ?

Des centaines d'amis sur Facebook, des milliers de followers sur instagram, des centaines vues sur la dernière vidéo Youtube… Notre réseau est plus étendu que jamais, et les nouvelles technologies nous donnent le moyen d’être avec n’importe qui, n’importe quand. Mais cet immense entourage nous empêche-t-il de nous sentir seul(s) ?
Temps de lecture : 5 minutes

Véritable fléau dans notre société, nous sommes hyper-connectés et en même temps très déconnectés de ce qui se passe en bas de chez nous, dans notre quartier et dans notre ville. Aujourd’hui, plus une ville est grande, plus ses habitants se sentent seuls. Face à ce problème, de plus en plus d’entreprises, petites et grandes, cherchent des solutions innovantes et souvent technologiques pour remettre les relations humaines au centre de nos priorités, et ce surtout en zone urbaine…

Le lien social : un véritable besoin...

Les relations sociales sont importantes, voire vitales, mais à quel point ? Il n’y a qu’à parcourir les nombreuses études menées sur le sujet pour comprendre l’utilité de se lier aux autres. A Harvard, le bonheur a été étudié pendant 75 ans, ce qui a montré que les liens sociaux représentent  les principaux déterminants du bonheur chez l’Homme. A cela s’ajoute l’analyse de la psychologue Susan Pinker, qui affirme que la longévité de notre durée de vie est directement impactée par nos liens du quotidien. Par ailleurs, les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale Heart montrent qu’il semblerait que les personnes socialement isolées soient deux fois plus susceptibles d'avoir un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque. Or, selon la Fondation de France, en 2016 plus de 5 millions de français était en situation d’isolement. Si la solitude touche essentiellement les personnes âgées, il s'agit d’un phénomène grandissant chez les jeunes, l'émergence du numérique étant clairement pointée du doigt. On parle alors de solitude connectée : plus connectés que jamais certes, mais avec un sentiment de solitude permanent et des échanges réels de plus en plus rares. Car même si nous sommes plus connectés que jamais, que l’on peut parler quand on veut, où on veut, et à n’importe qui, il n’empêche que le sentiment de solitude grandit et les échanges réels diminuent.

… qui peut être satisfait grâce au numérique.

Le numérique est-il donc la cause de notre isolement aujourd’hui  ? Sans lui, serions-nous plus heureux et en meilleure santé ? On peut lui attribuer de nombreux maux de notre société, mais faut-il seulement le blâmer ?

La startup OurHub, co-créée par Caroline de Francqueville Hansen et Peter Just, tente de nous prouver que non : les outils digitaux sont aussi une merveilleuse opportunité pour la ville de demain. Ces deux associés ont constaté que les acteurs urbains cherchaient à utiliser les espaces publics pour y installer des équipements de sport et de jeu (terrains de basket et de pétanque, tables de ping-pong….), mais qu’ils n’y intégraient pas le matériel associé (raquettes, ballons, boules de pétanque…), ce qui limitait leur utilisation. Ils ont donc souhaité combler ce manque en y intégrant tout le matériel nécessaire. Pour créer du lien social et permettre un passage à grande échelle de ce type d’initiatives, la startup y a associé une application permettant à ses utilisateurs de géolocaliser le mobilier urbain, et d’y rencontrer d’autres personnes. Cette rencontre initialement digitale a donc été pensée avec une finalité belle et bien physique, pour re-créer des espaces publics de rencontre, et pourquoi pas une vie de quartier.

 

FAIRE 2018 DESIGN URBAIN x MINI : OurHub

Paradoxalement, les villes sont à la fois là où la majorité de la population vit et là où la solitude est la plus présente. Découvrez comment la startup OURHUB, lauréate de FAIRE 2018 DESIGN URBAIN x MINI, entend renforcer le lien social.

Publiée par Maddyness sur Mardi 5 mars 2019

 

D’ailleurs, Caroline de Francqueville Hansen l’affirme, “on communique peu sur la technologie en elle-même, car l’utilisation de l’IOT n’est qu’un moyen pour arriver à ce qu’on veut offrir, à savoir du lien social”. Pour que tout cela soit possible, Ourhub a eu la chance de faire partie des lauréats de FAIRE 2018 DESIGN URBAIN, un accélérateur de projets de design urbain lancé par le Pavillon de l’Arsenal et la Ville de Paris, en collaboration avec MINI, acteur privé très engagé sur ce terrain-là. Ce prix a permis à la startup de se faire connaître de façon plus élargie, et d’obtenir une capacité de déploiement de sa solution à Paris bien plus simplifiée, avec les ressources nécessaires pour le faire. OurHub et deux autres lauréats coup de coeur ont eu l’opportunité de se rendre à Brooklyn pour découvrir A/D/O, un espace créatif fondé par MINI dans l'objectif de servir la communauté créative, localement et globalement. Au sein de cet espace, Ils ont pu découvrir URBAN-X, un accélérateur de start-up du constructeur automobile et Urban US, dont la mission est de "réimaginer la vie en ville".

Dans le même registre que Ourhub, de nombreuses startups françaises travaillent à la création de lien social, et ce notamment à l’échelle du voisinage, comme mesvoisins, Smiile, Proxiigen, des réseaux d’entraide de voisinage… partageant toutes cette nostalgie de “l’ancien temps” où la vie de quartier était beaucoup plus présente.

Et demain ?

Caroline de Francqueville Hansen en est convaincue, “la ville du futur doit être vivable, agréable, et jouable. Il faut créer des environnements urbains dans lesquels on peut facilement se rencontrer les uns les autres. Elle ajoute, qu’”en faisant tout cela, on va créer une génération future plus à même d’être sociable”. Selon elle, la société actuelle a pour mission de créer des villes résilientes où l’isolement est exception. Elle défend qu’il faut “pouvoir cohabiter quel que soit l’âge, le milieu, la culture… ce qui est un véritable enjeu car aujourd’hui dans les villes assez hétérogènes, entrer en contact avec les autres reste difficile”.

Malgré ses ambitions sociales pour le monde de demain, elle s’inquiète cependant de certaines initiatives, à contre-courant avec cette volonté, et qui constituent un véritable business. Elle pense notamment à la Chine où l’industrie de la solitude est en pleine croissance et où les technologies offrent de plus en plus de moyens de se passer des véritables relations humaines.

Maddyness, partenaire média de MINI

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