5 mars 2019
5 mars 2019
Temps de lecture : 4 minutes
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Que Font Les Fonds : le portrait d’Atomico

Dans le paysage de plus en plus foisonnant de l’investissement, les fonds se multiplient… et ne se ressemblent pas. Parce qu’une levée, ce n’est pas simplement encaisser de l’argent et surfer sur une bonne occasion de communiquer, nous avons décidé de brosser le portrait des fonds investissants en France pour aider les entrepreneurs à s’y retrouver et à choisir le bon investisseur. Au tour d'Atomico !
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À Paris pour conclure, il faut boire un café. D’où l’importance d’être présent physiquement, un enjeu que le fonds d'investissement Atomico, lancé par Niklas Zennström, cofondateur de Skype, a bien intégré. Le fonds basé à Londres, qui ambitionne de devenir la première plateforme d’investissement technologique en Europe, a décidé d’envoyer sur place l’un de ses associé senior, Adam Lasri. Le jeune homme, fraîchement promu, qui prendra officiellement ses nouvelles fonctions le 1er avril est le deuxième salarié basé en dehors du Royaume-Uni, la première est à Stockholm depuis deux ans.

Envoyer un collaborateur développer une activité en dehors des frontières d’origine de l’entreprise n’est pas une décision facile, mais le choix de Paris s’est imposé. En Europe c’est la ville qui compte le plus de développeurs ainsi que le plus d’investissements, derrière Londres (source : State of European Tech '18). " Nous investissons plus de 80 % de notre fonds - doté de 765 millions de dollars - sur le continent, au vu de l’écosystème parisien et français nous avons évidemment vocation à être présent ", explique Adam Lasri.

La culture du face à face

D’autant plus qu’à Paris le " physique " est primordial. " Ailleurs on fait des "conf call", ici il faut se rencontrer, c’est une vraie culture du face à face ", s’amuse l’associé senior d’Atomico. Avec l’un des siens sur le terrain, le fonds compte créer des connexions plus tôt avec les startups, pour arriver à une relation de partenaire plutôt que de simple investisseur.

" Ce que je compte faire à Paris, c'est être present pour l'écosystème et lorsqu'une startup est particulièrement intéressante, faire en sorte que l'un de mes partners puisse la rencontrer ", glisse Adam Lasri. Atomico jouit d’une solide base de spécialistes. Parmi eux, d’anciens seniors managers de grosses entreprises du secteur tech -  Facebook, Uber, Skype, Supercell, Spotify, Virgin ou encore Google - sont regroupés au sein de la " Growth acceleration team ". " Quand je me présente à un entrepreneur, avoir ce genre d’équipe derrière moi m’apporte du crédit ", assure le porte-étendard du fonds en France.

Au-delà de sa capacité d’investissement, Atomico séduit en effet les fondateurs avec sa faculté à conseiller sur des points aussi précis que variés comme embaucher et conserver les meilleurs talents, réussir son entrée sur le marché, nouer les bons partenariats, gérer la croissance des utilisateurs, etc. " Nous pensons avoir une réelle offre différenciée grâce a laquelle nous pouvons apporter à nos partenaires une réelle analyse sur comment une jeune pousse peut s’accroître et devenir globale ", s'enorgueillit Adam Lasri.  

À la recherche du prochain Skype

" C’est dans notre ADN d’investir en Europe ", affirme l’associé senior. " Notre ambition est de faire émerger de nouveaux Skype (fondé en Estonie, NDLR), qui réussissent par eux-mêmes, sans tout de suite essayer d’être rachetés par des Américains ", poursuit-il. Au-delà de cette volonté affichée et revendiquée, Atomico se veut " assez agnostique " en ce qui concerne la sélection des startups dans lesquelles investir. " On recherche avant tout des fondateurs visionnaires, avec des ambitions globales et/ou avec un produit ou service disruptif, dévoile Adam Lasri, nous essayons de constituer un vivier d’entrepreneurs ayant des profils différents. "

Un leitmotiv qui trouve écho en France. " On voit beaucoup de fondateurs ambitieux qui ont une vision globale, dès la série A ils ont une conception expansionniste et internationale de leur business ", constate l’infiltré français d’Atomico. " La qualité des startups invite vraiment à s’intéresser à l’écosystème français ", poursuit-il.

Si Atomico se renforce dans l’Hexagone avec une présence physique, le fonds n’en était jusqu’à maintenant pour autant pas absent. Les Britanniques ont récemment investi chez Oh Bibi, un éditeur français de jeux sur smartphones. " C’est une startup à très forte croissance, positionnée sur un secteur que l’on connaît bien puisque nous y avons déjà eu de grands succès avec les studios finlandais Rovio et Supercell, à l'origine des cartons planétaires Angry Birds et Clash of Clans. On a dirigé la série B de OhBibi. Ils lancent leur jeux flagship dans les deux à trois semaines ", se félicite Adam Lasri.

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