Décryptage par Maddyness, avec la Caisse d'Epargne
22 janvier 2019
22 janvier 2019
Temps de lecture : 4 minutes
4 min
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L’innovation médicale peut-elle (vraiment) changer notre vie ?

De la thérapie cellulaire à l’impression de tissus en 3D, l’innovation médicale connaîtrait-elle un nouvel âge d’or ? Elle suscite espoirs et promesses mais se heurte à une problématique triviale : le financement de cycles de développement particulièrement longs, à l’ère d’un capital-risque qui impose au contraire un retour sur investissement aussi rapide que la croissance des startups.
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Pendant que certains inventent la dernière application à la mode et le font bruyamment savoir, d’autres œuvrent plus discrètement à une toute autre ambition : la révolution de la médecine. L’objectif ? Changer la manière dont nous nous soignerons demain. Il s’agit à la fois de mieux soigner certaines maladies, grâce à des interventions ou des traitements moins invasifs, par exemple, mais également de pouvoir traiter des pathologies qui ne présentent aujourd’hui aucune solution médicale.

Thérapie cellulaire, médecine régénérative, auto-diagnostic… Les pistes d’innovation sont légion dans le domaine de la santé. Et ne sont pas l’apanage de grands groupes pharmaceutiques. Les startups se mobilisent elles aussi pour porter des projets qu’on pourrait qualifier de futuristes s’ils n’étaient pas en passe de devenir réalité. L’entreprise dijonnaise NVH Medicinal fait partie de ces innovateurs. Elle développe du collagène de synthèse, miniaturisé de sorte qu’il puisse être injecté dans les tissus. “Le collagène va jouer le rôle d’activateur plaquettaire afin d’aider au contrôle d'un saignement ou d’accélérer la régénération des tissus”, explique David Vandroux, CEO de la Biotech.

Le produit est d’abord destiné aux professionnels, à la fois médicaux et de premiers secours. “Il a un intérêt pour les hémorragies non accessibles à la chirurgie, comme les hémorragies intra-crâniennes, souligne-t-il. Mais aussi pour les accidents de la route, de sorte que les secouristes puissent gagner du temps avant que le patient ne soit pris en charge à l’hôpital.” Une innovation radicale, qui sauvera véritablement des vies.

Les banques, actrices majeures du financement de l’innovation médicale

Mais pas demain, ni même après-demain, car produire un nouveau traitement prend “entre 12 et 15 ans et beaucoup de ressources”, précise David Vandroux. Si l’entreprise est déjà bien avancée dans son projet, qui est en phase pré-clinique, elle a cependant dû diversifier ses activités pour pouvoir financer son développement. “Le modèle d’affaires est difficile pour les biotechnologies, constate l’entrepreneur. Nous avons choisi de valoriser notre technologie en lançant une gamme de cosmétiques utilisant un collagène de synthèse. Cela permet de crédibiliser notre technique de miniaturisation.

Le financement est ainsi l’un des points noirs des startups biotech, dont les recherches nécessitent un financement conséquent et présentent un retour sur investissement uniquement à (très) long terme. Un modèle qui s'accommode mal des attentes des fonds traditionnels et oblige les innovateurs à multiplier les sources de financement, comme en atteste le capital de NVH Medicinal composé de pas moins de 90 actionnaires ! Une kyrielle de soutiens qui ont permis à la startup de prétendre à une autre manne financière : celle des banques.

Avoir déjà levé 3 millions d’euros nous a autorisé à chercher de la dette”, se rappelle David Vandroux. Encore faut-il trouver le bon interlocuteur, ce qui est loin d’être une mince affaire pour un projet aussi pointu que celui de la startup dijonnaise. L’entrepreneur a trouvé une oreille attentive auprès de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche Comté, qui a mis en place une offre d’accompagnement dédiée aux entreprises innovantes, Néo Business. “Les experts bancaires de la Caisse d’Epargne connaissent les spécificités de l’innovation, se réjouit le CEO de NVH Medicinal. Ils savent intégrer la temporalité des cycles de développement et faire une lecture exhaustive du bilan financier qui reflète la démarche de notre société.

Soigner mieux mais pour moins cher ?

Le financement est un sujet d’autant plus crucial que l’enjeu est important pour les sociétés de biotechnologies qui doivent résoudre une équation de taille : “le télescopage entre le coût de développement et le coût de vente d’un traitement”. Que la facture soit prise en charge par les acteurs publics - comme c’est le cas en France avec le système de remboursement de certains médicaments par la Sécurité sociale - ou par les patients directement, les concepteurs gardent en tête que les coûts doivent être compressés au maximum.

Pas facile lorsque les entrepreneurs doivent financer 15 années de recherche et le dépôt d’une soixantaine de brevets, comme cela est le cas pour NVH Medicinal. D’autant qu’une fois les recherches validées, les entreprises de biotechnologies font face “à des problématiques industrielles ou comment fabriquer un produit à grande échelle pour un coût minime”. Une partie de la réponse se trouve dans la médecine personnalisée : prescrire le bon traitement au bon patient au bon moment. Un principe qui justifierait des prix de vente élevés et éviterait une surproduction et une sur-prescription tendant à tirer les tarifs vers le bas et à brader la recherche. Le futur de la santé passe ainsi autant par l’innovation produit que par l’audace de nouveaux modèles économiques qui restent à inventer.

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Maddyness, partenaire média de Caisse d’Epargne. 

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