En 2018, Owkin, Convargo, Assessfirst et Feed faisaient partie des startups à suivre. Alors, à qui le tour en 2019 ?
InnovaFeed
Utiliser des farines d’insectes pour nourrir les poissons d’élevage... Si InnovaFeed n'a pas été la seule à y penser, la startup française semble avoir aujourd'hui toutes les cartes en main pour se positionner rapidement parmi les leaders mondiaux.
Pourquoi on la suit : Parce que l’Union européenne a fait un énorme pas en avant en juillet 2017 en autorisant les fermes aquacoles à nourrir leurs poissons avec des protéines issues de larves d’insectes. Des farines qui se substituent à celles à base de poissons, et permettent de limiter la surpêche. Parce que, dans un même temps, 80% des protéines que nous consommons en Europe sont importées. Et parce que les actualités d'InnovaFeed en 2018, parmi lesquelles deux levées de fonds de 15 et 40 millions d'euros et la construction d’un nouveau site de production, sont la preuve que le marché est en pleine ébullition, et que les investisseurs y croient, eux aussi, dur comme fer.
Ses objectifs, eux aussi, ont aussi de quoi faire rougir : atteindre une capacité de production de plus de 10 000 tonnes par an (contre 300 actuellement), tripler ses effectifs d’ici fin 2019, et se lancer à l'international à partir de 2022. Rien que ça.
Wingly
Le coavionnage prendrait-il enfin son envol en France ? C'est en tout cas ce que laisse entendre Wingly, la startup lancée en 2015. On y croit, et on a envie de les voir avancer en 2019.
Pourquoi on la suit : d'abord, parce qu'après avoir passé trois ans à batailler pour exercer en France (pour rappel, après avoir signé, fin mars 2017, la charte de sécurité mise en place par l’agence européenne pour la sécurité aérienne afin d’exercer en toute légalité sur le territoire européen, Wingly s’était retrouvée face à une fin de non-recevoir de la France, l’empêchant ainsi de pouvoir exercer sur son propre territoire), Wingly a enfin réussi à se faire une place dans l'Hexagone, auprès du grand public (150 000 utilisateurs) et des investisseurs.
La jeune pousse, qui levait 2 millions d'euros en mars dernier et remportait la finale du Techcrunch Battlefield à Vivatech, vise désormais l'ouverture de nouveaux pays pour élargir sa présence en Europe. L’Espagne, l’Italie et la Grèce sont sur sa feuille de route 2019.
SpaceTrain
Lancée par Émeuric Gleizes, SpaceTrain promet de remettre au gout du jour l'aérotrain de Jean Bertin. Sa promesse : un Paris-Le Havre en 17 minutes. Rien que ça.
Pourquoi on la suit : parce que la mobilité est l'un des plus importants enjeux des prochaines années en France. Parce que cet objet hybride, ni train ni avion, promet une absence de rejets de particules fines grâce à l'absence de friction, et ça, ça n'est pas négligeable par les temps qui courent. Enfin parce que la startup, qui trois ans après sa création compte 15 salariés et développe aujourd'hui un premier prototype de navette d'une quinzaine de mètres de long, est soutenue par plusieurs conseillers régionaux (Région Centre), convaincus de la faisabilité de son projet. Et enfin, parce qu'on a hâte de voir si son objectif de lancer ses premiers essais grandeur nature d'ici 2021 seront atteints.
Cityscoot
Lancée en juin 2016 dans la capitale française, l'entreprise propose une flotte partagée de scooters électriques à la location, assurance et casque inclus.
Pourquoi on la suit : on ne le dira jamais assez, la mobilité devrait être un enjeu majeur du développement des villes dans les prochains mois et les prochaines années. En témoigne le bouillonnement de projets plus ou moins réalisables (trains supersoniques, taxis volants sur la Seine, véhicules autonomes...). En parallèle, des solutions de mobilité bien concrètes, elles, fleurissent dans les rues de Paris : vélos électriques ou non et trottinettes en libre partage, VTC à tous les coins de rue, sans parler du remplacement d'Autolib qui ne devrait tarder. Au milieu de tout ça, Cityscoot a déjà fait son trou : près de 4000 de ses scooters sont en circulation dans Paris. Et avec les 40 millions d'euros empochés lors de sa dernière levée de fonds, en février 2018, la startup a les moyens de ses ambitions.
Yuka
Yuka, c'est l'application qui aide les consommateurs à s'y retrouver dans les rayons de leur supermarchés et à y faire les bons choix. Lancée en janvier 2017 par Benoît Martin, François Martin et Julie Chapon, l'app indique un score sur 100 et utilise un système de feux de couleur pour informer sur la nocivité ou les bénéfices des aliments scannés.
Pourquoi on la suit : Malgré les biais relevés par certains scientifiques, Yuka est hyper simple à utiliser et donne un indicateur précieux au consommateur. Du coup, évidemment les industriels se sont dit que ce serait bien de lancer la même chose et ils ont ainsi créé leur propre base de données, à laquelle ils font payer l'accès à des apps tierces, comme Yuka par exemple, qui pour le moment, se nourrit principalement des infos d'Open Food Facts, le wikipedia de l'alimentaire. Une bataille s'annonce, encore, autour de notre assiette.
Hari&Co
Hari&Co développe une gamme de produits bio composée de steaks et de boulettes élaborés uniquement à base de légumineuses cultivées en France. Une alternative aux protéines animales, tout en ne cherchant pas à imiter le goût de la viande.
Pourquoi on la suit : Parce que l'alimentation n'a jamais tant été au coeur des préoccupations des Français. Les produits bio, locaux, et respectueux de l'environnement sont de plus en plus plébiscités, et les consommateurs tendent à réduire la part allouée à la viande dans leur alimentation. Parce que le marché des substituts de viande ne cesse, justement, de prendre de l’ampleur. Sa croissance est estimée à près de 14% par an d’ici à 2024 selon le cabinet américain Lux Research.
De son côté, Hari&Co a bouclé une levée de fonds de 2,3 millions d'euros en mars 2018, afin d'accélérer le développement de ses produits en France, mais aussi à l'international puisqu'une équipe dédiée à l'export a d'ores et déjà été constituée.
Respire
Un déodorant naturel, made in France, vegan et recyclable. C'est la promesse de la marque Respire, qui lançait fin 2018 une campagne de crowdfunding destinée à financer la production de 300 premiers flacons.
Pourquoi on la suit : Parce que les produits naturels font, depuis quelques années, un retour en force sur le marché français. Parce que Respire avait déjà pré-vendu 500 déodorants en quelques heures de campagne, puis 10 000 en 15 jours et enfin 21018 à la fin de sa campagne, réalisant ainsi 7000% de son objectif initial. Parce que les premiers produits devraient être livrés en février prochain.
DNA Script
Soigner un cancer, guérir des maladies orphelines, éradiquer purement et simplement les maladies génétiques, c’est ce que laisse entrevoir la pépite française DNA Script. Celle-ci développe en effet une technologie permettant de fabriquer un ADN de synthèse plus rapidement et avec de meilleurs résultats qu’avec les techniques employées jusque-là.
Pourquoi on la suit : Parce que comme l'alimentation, la mobilité et l'écologie, la santé est l'un des secteurs où des technologies de rupture sont les plus attendues dans les prochaines années. Parce qu'en seulement un an, DNA Script a porté son niveau de financement total à 23 millions d’euros, obtenu deux brevets, déposé 5 nouvelles demandes de brevets et atteint un effectif de 35 personnes. Parce que la startup a annoncé en octobre et novembre dernier avoir d'une part fabriqué le premier fragment d’ADN de 150 nucléotides jamais synthétisé de novo à l’aide d’une méthode enzymatique, mais aussi s'être implantée aux États-Unis. Et ça, ça nous donne envie de voir la suite comme jamais.
Margo Bank
Fondée en 2017 par Jean-Daniel Guyot, cofondateur de Captain Train, ainsi que quelques anciens de la startup de transport, Margo Bank se présente comme une nouvelle banque dédiée aux petites et moyennes entreprises.
Pourquoi on la suit : Parce que les banques dédiées aux entrepreneurs et offres dédiées à ces derniers se sont multipliées ces dernières années. Parce qu'au milieu de toute cette nouvelle jungle FinTech, Margo Bank a réussi à boucler un tour de table de 6,4 millions d'euros avant même d'avoir été lancée, et que ça nous interroge sur la valeur ajoutée de la startup, qui a réussi à séduire daphni et plusieurs business angels de renom parmi lesquels Xavier Niel (Iliad), Marc Simoncini (Meetic / Sensee), Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com), Thibaud Elzière (eFounders), Franck Le Ouay (Criteo), Rachel Delacour (Zendesk), Thierry Petit (Showroom Privé) et Alex Lebrun (Virtuoz, Wit.ai). On attend donc de voir ce que nous prépare Jean-Daniel Guyot.
Mobile Club
C'est la dernière pépite couvée par Damien Morin, le fondateur de feu Save. Le concept ? Louer des smartphones haut de gamme à prix mini.
Pourquoi on la suit : d'abord parce qu'elle entre parfaitement dans la tendance zéro déchet qui fait rage actuellement. Les consommateurs veulent être plus responsables mais ne sont pas tous prêts à troquer leur iPhone pour les pigeons voyageurs simplement pour réduire leur empreinte carbone. Louer plutôt qu'acheter (et surtout racheter tous les ans...) est un bon début ! Ensuite parce que Mobile Club est le rebond de Damien Morin, après l'échec retentissant de Save. Alors, l'entrepreneur a-t-il appris de ses erreurs ? Affaire à suivre !