12 novembre 2018
12 novembre 2018
Temps de lecture : 4 minutes
4 min
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La France, principal investisseur européen (en volume) des startups early stage

Cocorico : la France prend le leadership de l’early stage en Europe. Telle est la conclusion du rapport publié par Stripe, Tech.eu et Techstars. Porté par le succès des Fintech et des Medtech, elle dépasse largement le Royaume-Uni, leader historique du vieux continent.
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À l’occasion du Web Summit qui s'est tenu toute la semaine à Lisbonne, Stripe, Tech.eu et Techstars ont publié le premier d'une série de trois rapports visant à mieux comprendre où en est l’écosystème technologique européen. Alors que les prochains concerneront les startups en phase d’hyper croissance (growth stage) et les scaleups (late stage technology), celui-ci se concentre sur les startups en phase d’early stage.

Premier constat : la scène tech européenne s’est considérablement renforcée. Le capital total investi dans la technologie en Europe est ainsi passé de 14,3 milliards d'euros en 2016 à 19 milliards d'euros en 2017, soit une augmentation de 36%. Au cours des trois dernières années, les investissements dans les startups early stage (moins de 5 millions d'euros levés) ont connu une croissance sans précédent tant en montant total qu’en volume d’investissements : le niveau d’investissement trimestriel a quadruplé sur cette période, passant de 875 millions d'euros à plus de 3,6 milliards d'euros.

"L’explosion des montants investis dans les startups early stage est une excellente nouvelle pour la vitalité de l’économie européenne. Nous assistons aujourd'hui à la naissance d'une nouvelle génération d'entreprises technologiques compétitives à l'échelle mondiale, notamment en France, en Allemagne, et en Suède. Le Royaume-Uni n'est plus seul", se félicite Guillaume Princen, Directeur général Europe Continentale de Stripe.

La France sur la première marche du podium

Depuis 2016, la France a pris le leadership européen en matière d'investissement dans les startups technologiques à ce stade de maturité. À l'origine de près d'un quart (24,04%) des transactions early stage en Europe, juste derrière le Royaume-Uni, à 24,59%, la France a toutefois, en volume, financé davantage de startups (1340) que les Britanniques (1147).

Une bascule d'autant plus nette depuis 2017 : si on comptait en moyenne 35 tours de tables par trimestre avant 2017, la France réalise désormais 150 opérations par trimestre en moyenne. De même, depuis le premier semestre 2017, le montant total investi en France en early stage dépasse largement celui investi au Royaume-Uni, et l’écart continue de se creuser.

Autre enseignement de ce rapport : la diversité des écosystèmes technologiques européens avec l’émergence d’écosystèmes early stage en Espagne (3,9% de l’investissement total au cours des 3 dernières années), en Italie (1,92%) ou au Portugal (0,26%). De quoi renforcer encore le poids du vieux continent dans l'économie mondiale de la tech, avec l'émergence d'un leader international d'ici quelques années ?

Fintech et Medtech mènent la danse

Si cela doit arriver, ce sera certainement un acteur de la finance ou de la santé. Car l’étude révèle que les Fintech telles que Monzo ou N26, et les Medtech à l'instar de Doctolib sont celles qui ont le plus bénéficié de l'afflux d'investissements. La raison de ce succès ? Ces plateformes qui coûtent peu en développement rivalisent d’attractivité pour les investissement en early stage. Ces deux secteurs ont reçu respectivement 2,3 milliards d'euros et 2 milliards d'euros au cours des trois dernières années, surpassant de loin le secteur du SaaS (System as a Service), qui a tout de même attiré plus de 800 millions d'euros sur la même période.

Enfin, les auteurs du rapport notent qu'en dépit de la menace du Brexit, le Royaume-Uni continue d'attirer les investissements vers les Fintech, avec 829,9 millions d'euros investis, loin devant le deuxième plus grand marché, l'Allemagne (402,2 millions d'euros), au cours de la même période.

"Au moment où nous avons lancé Tech.eu il y a cinq ans, l’activité des startups technologiques en Europe était en train d’éclore. Ce rapport montre que le dynamisme de l’époque n'a fait qu'augmenter depuis : des hubs clés comme Londres, Paris, Berlin et Stockholm se sont progressivement constitués, grâce à la maturité des écosystèmes en Europe et à un terrain favorable, prêts à accueillir une nouvelle génération d'entrepreneurs ambitieux", conclut Robin Wauters, cofondateur de Tech.eu

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