Repéré
La Suède, la Hollande, le Brésil, la Corée ou même Bahrein... Au Web Summit, on voyage sans quitter la Feira Internacional de Lisboa. Tous les pays - et même quelques régions comme le Centre Val de Loire ou la Sicile voire des villes comme Budapest - ont leur stand, cherchant à attirer les entrepreneurs et les investisseurs. Deux pays se distinguent pourtant : le Qatar et le Canada. Si le premier a pris le parti d'implanter une énorme réplique d'une maison traditionnelle qatarie en plein coeur du pavillon 4 (avec drapeaux, photographies de l'émir et meubles orientaux) et s'est ainsi assuré une visibilité de fait, le second a misé sur la convivialité en transformant son stand en... bar présentent une sélection des meilleures bières produites dans des brasseries canadiennes. Malins, ces Canadiens.
Nous sommes tous des influenceurs en puissance. Et ça, le Web Summit l'a bien compris. Partout dans les quatre pavillons sont disséminés des stands à selfies. Devant des azulejos, motifs traditionnels portugais, ou devant des panneaux aux couleurs de l'événements, il n'y a plus qu'à faire son choix ! Mais ils sont souvent désertés...
Les Frenchies de Nam.r savent attirer le chaland : en installant une grande construction en Lego qu'on peut scanner pour découvrir des infos sur les bâtiments, la startup a misé sur l'insolite pour attirer le regard. Et ça marche ! Le stand est pris d'assaut par les geeks qui retombent en enfance le temps de l'expérience. Et prennent ensuite le temps de découvrir cette solution qui agrège diverses données immobilières pour créer des plateformes utilisables dans les domaines de l'énergie ou de l'éducation. Smart.
La French Tech est à l'honneur au Web Summit ! Plus de 130 startups tricolores sont disséminées dans les allées de l'événement, Business France a un stand présentant une dizaine de startups, la French Tech a son propre stand juste en face et celui de la French Tech Centre Val de Loire est installé quelques mètres plus loin. Mounir Mahjoubi et Kat Borlongan ne pouvaient pas louper l'occasion de venir saluer le dynamisme de l'écosystème frenchie, particulièrement bien représenté à Lisbonne ! Le temps d'écouter les pitches de quelques startups, de faire une photo de famille et de serrer les mains d'admirateurs - français comme étrangers !
Entendu
Clap clap clap clap clap clap clap clap clap clap clap... Dans une Arena chauffée à bloc et prompte à réagir aux injonctions de Paddy Cosgrave, CEO du Web Summit, l'ambiance était digne d'un concert lors de l'ouverture de l'événement, lundi soir. Applaudissements, hurlements, portables brandis pour filmer les idoles... les plus de 20 000 spectateurs étaient dé-chaî-nés.
"La France est le premier pays à signer le pacte For The Web de Tim Berners-Lee !" L'auto-satisfaction de Mounir Mahjoubi était palpable, lundi soir, lors de l'ouverture du Web Summit. Et pour cause : le secrétaire d'État en charge des questions numériques faisait écho à l'initiative du fondateur du Web, qui venait de plaider dans une Arena pleine à craquer pour une utilisation davantage bienveillante des Internets.
"C'est difficile de faire du business en France, alors on écluse les rendez-vous internationaux." Ce startupper, qui préfère garder l'anonymat, a confié à Maddyness son désarroi face à la longueur des cycles de vente en France alors que les acteurs d'Europe du Nord mais aussi américains sont bien plus prompts à manifester concrètement leur intérêt pour les solutions et produits français.
"On mérite tous une petite part de soleil dans notre vie." Ce joli adage est signé Manon Le Padellec, fondatrice de la startup Les Cartons installée au Portugal depuis trois ans, pour expliquer sa volonté première de s'expatrier.
"That's the French minister of digital... I guess." Les visiteurs étrangers se demandent quel est cet attroupement soudain autour du stand Business France. Et proposent quelques pistes... sans grande certitude !
"Nous ne voyons aucune contradiction dans le fait de défendre la protection de la vie privée et le respect des règles, la liberté de parole et de vivre dans un monde numérique." La conférence de la commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager a fait le plein.
"Pour l'instant, les gens viennent surtout nous voir pour des goodies." Sur le stand de la French Tech, les tote-bags ont un succès immédiat. La pile de brochures, elle, a plus de mal à s'écouler.
"Ce n'est pas que la Tech bouge trop lentement mais la société change tellement rapidement..." Ben Van Beurden, le CEO du pétrolier Shell a résumé le problèmes des entreprises qui ont du mal à réinventer le présent et à imaginer l'avenir.
De l'inclassable
Improbable, ce petit coin de prairie. De la (fausse) pelouse qui a fait le bonheur de quelques dizaines de (vrais) participants qui en ont profité pour s'étaler sous les néons du pavillon 3 comme s'ils étaient dans un parc au soleil.
La boule de cristal a été (elle aussi) disruptée ! C'est le cabinet de conseil Innowave qui est responsable de cette capsule temporelle capable de prédire le futur. Au programme pour les entrepreneurs ? Une analyse de leur idée, réalisée à partir d'une série de réponses à des questions plutôt basiques : dans quel secteur le projet se situe, combien de personnes travaillent dessus, des investisseurs se sont-ils déjà montrés intéressés, etc. À la fin du "voyage", un score censé déterminer la valeur de l'idée. À la clé ? Un investissement dans les trois projets les mieux notés. Madame Irma, sors de cette cabine !
On ne le dira jamais assez : pour espérer prospérer, une innovation doit répondre à un vrai problème. À en croire la file d'attente devant le stand, ce dispositif doit - a minima - régler le problème de la faim dans le monde. Loupé : grâce à une caméra "intelligente", un logiciel analyse l'humeur de l'utilisateur et lui propose... un cocktail personnalisé. Révolutionnaire... ou pas.