9 octobre 2018
9 octobre 2018
Temps de lecture : 3 minutes
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Cybersécurité : les startups françaises plus nombreuses... mais moins innovantes ?

Le nombre de startups tricolores de la cybersécurité a crû de près de 30% depuis l'an dernier. Mais les nouvelles venues se lancent sur des segments déjà prisés et peinent à proposer des offres différenciantes.
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La cybersécurité, nouvel eldorado des startups françaises ? C'est ce que laisse penser le dernier panorama réalisé par le cabinet Wavestone, qui recense 129 startups tricolores dans ce secteur. Soit une hausse de près de 30% par rapport à l'an dernier ! Un essor qui a un impact direct sur l'emploi, puisque la filière représente plus d'un milliers d'emplois directs. Et des emplois souvent très qualifiés, avec des domaines d'expertise variés mais surtout très pointus : "grâce au vivier intellectuel et technologique et à la présence de formations de pointe en France, les startups dédiées à la cybersécurité ont réussi à développer une expertise sur les sujets les plus pointus tels que celui de la blockchain mais aussi miser sur des sujets porteurs en terme de business (solutions SSI, RGPD...)", note le cabinet.

Effet RGPD ou non, les technologies liées à la confidentialité des accès et à la vérification de l'identité de l'utilisateur concernent plus d'une quarantaine de startups, le vivier le plus important du secteur. Juste derrière, la sécurité des données draine plus d'une trentaine de jeunes pousses. La blockchain cristallise évidemment les ambitions de toute une kyrielle d'entreprises mais celles-ci se répartissent équitablement entre les différentes verticales du secteur, qui dépendent de l'application de leur solution.

 

Un développement paradoxal

Le cabinet souligne pourtant le paradoxe de ce foisonnement d'entreprises... innovantes ? Car si elles sont nombreuses à se lancer sur le créneau de la cybersécurité, peu réinventent vraiment le secteur. "Sur les 129 startups cybersécurité recensées en France, 70% d’entre elles ont pris le parti de réinventer des solutions qui existent déjà sur le marché. Seulement 19% se risquent à créer de nouvelles solutions en matière de cybersécurité et les 11% restantes se dédient à sécuriser les nouveaux usages comme l’IoT", explique Wavestone.

Un manque d'originalité qui a une incidence directe sur les financements que les entreprises du secteur parviennent à attirer : que les méga-levées bouclées par Ledger ou Stratumn ne trompent pas, "les investissements ne sont pas encore au rendez-vous", tranche le cabinet. "Contrairement aux jeunes pousses qui bénéficient de fonds importants dès leur début, les startups plus matures se voient souvent priver de financements alors même qu’elles sont arrivées à des stades déterminants de développement."

Pour Wavestone, la réponse à cette problématique est à trouver dans deux axes de croissance : d'une part dans un rapprochement entre grands groupes et startups du secteur pour multiplier les cas d'usage et affiner l'offre mais aussi bénéficier de synergies financières ; d'autre part un développement plus international, alors que moins d'un quart des startups du panel ont aujourd'hui une activité hors des frontières françaises. "Il est dommage que beaucoup de nos startups limitent leurs ambitions à la France, regrette Gabriel Amirault, en charge de la thématique innovation cybersécurité au cabinet Wavestone. L’internationalisation nécessite certes des efforts mais c’est là d’où viendront les vrais gains."

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