Alors que le salon des micro-entreprises se tenait au début du mois à Paris, l'Agence France Entrepreneur (AFE) dévoilait de son côté les premiers résultats de l’Indice Entrepreneurial Français 2018 (IEF), qui quantifie, analyse et décrypte le dynamisme entrepreneurial et son évolution. Son but : identifier les freins et les leviers permettant de stimuler la culture entrepreneuriale et favoriser la création d’entreprises.
Pour cela, l’IEF a eu recours à deux séries d’indicateurs : la chaîne entrepreneuriale (futurs entrepreneurs, porteurs de projets, chefs d’entreprise et anciens dirigeants) et la culture entrepreneuriale des Français (sensibilisation à l’entrepreneuriat et perception de la création d’entreprise et du métier de chef d’entreprise).
Il en ressort que 30% des Français de 18 ans et plus se sont engagés à un moment ou un autre dans une dynamique entrepreneuriale : près de 20% ont pensé à créer ou reprendre une entreprise durant l'année écoulée, parmi lesquels 7 % ont engagé des démarches et 13% ont créé ou repris une entreprise qu’ils ont depuis vendue ou fermée. Quant au nombre de créations (hors micro-entreprises) en France, il n’a jamais été aussi haut depuis 1987, avec 349 000 entreprises classiques créées en 2017. Le nombre de créations de micro-entreprises dépasse lui les 240.000, soit 7% de plus qu’en 2016. Au total, les Français sont 12% à se déclarer entrepreneurs.
"Ces chiffres confirment que la création d’entreprise offre pour beaucoup de véritables opportunités professionnelles. Il traduit plus largement une mutation culturelle et sociétale profonde qui s’est opérée en France ces dernières années : le développement du désir d’entreprendre."
D'après l'IEF, les Français auraient globalement une vision favorable de la création d'entreprise et plus largement du métier de chef d'entreprise : la moitié d’entre eux considèrent que c'est le choix de carrière le plus intéressant. Ils estiment également en majorité (70%) que la création d’une entreprise doit se faire par passion d'un métier.
Être indépendant, s'épanouir et gagner plus d'argent
La spécificité de cette édition de l’Indice Entrepreneurial Français, c'est d'inclure un zoom sur les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Et de relever que pour les "intentionnistes" de ces territoires, les trois principales motivations pour entreprendre sont les mêmes que pour les habitants hors QPV : être indépendant, s'épanouir/réaliser un rêve, gagner plus d'argent.
Toutefois, ils mettent plus fréquemment en avant le fait de ne pas ou ne plus être salarié (27% contre 14%) et le fait de saisir une opportunité (21% contre 13%). Moins fréquemment incités par leur entourage à créer leur propre entreprise (20% contre 28%), ils sont de fait moins souvent inscrits dans une dynamique entrepreneuriale (14% contre 30%).