Du côté des chiffres
Deezer a levé 160 millions d'euros auprès d'investisseurs saoudiens
L'info : le géant français du streaming musical a fait exploser les compteurs financiers du mois d'août avec une levée de 160 millions d'euros, bouclée auprès de Kingdom Holding Company et Rotana, sous la direction de Son Altesse Royale le Prince Al-Waleed bin Talal bin Abdulaziz Al Saud, Access Industries, Orange et LBO France.
Pourquoi c'est important : d'abord parce que cette opération valorise l'entreprise à plus d'un milliard d'euros et en fait ainsi une nouvelle licorne française. Elles sont suffisamment rares pour que cela mérite votre attention ! Ensuite parce qu'elle ouvre à Deezer grand les portes du Moyen-Orient, un marché en plein développement sur le front du divertissement. En effet, en parallèle de la levée, l'entreprise a signé un accord avec le groupe Rotana visant à distribuer son catalogue de contenus audio et vidéo en exclusivité sur la plateforme dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Un beau coup pour le concurrent direct de Spotify, donc.
Remade Groupe a emprunté 125 millions d'euros pour financer son internationalisation
L'info : le spécialiste du reconditionnement de smartphones, fondé en 2013, s'est vu accorder un prêt de 125 millions d'euros par les investisseurs LGT European Capital, Idinvest Partners et Swen Capital Partners. Une opération sept fois plus importante que sa dernière levée de fonds (17 millions d'euros en 2017) qui doit permettre à Remade de développer son activité aux États-Unis et au Maroc.
Pourquoi c'est important : parce que le marché du reconditionnement est à la fois en pleine expansion et en pleine structuration. Plusieurs acteurs français se disputent une place au soleil et attirent l'appétit des investisseurs : Recommerce a levé 50 millions d'euros en février et Back Market 41 millions en juin. Mais la loi du marché laisse penser que tous ne pourront survivre, comme en témoigne l'exemple de Save, placé en redressement judiciaire après avoir levé plusieurs millions et qui a finalement été racheté l'année dernière par... Remade.
Du côté des lettres
BlaBlaCar a racheté son concurrent russe BeepCar
L'info : le géant du covoiturage a annoncé le rachat de BeepCar, auparavant détenu par le poids lourd de l'Internet Mail.ru. La licorne française en profite pour nouer un partenariat avec son ancien concurrent russe afin de promouvoir les offres de covoiturage via les plateformes opérées par Mail.ru, leader national en termes d'audience.
Pourquoi c'est important : parce que la Russie est l'un des plus gros marchés de BlaBlaCar et le plus prometteur en termes de croissance. BlaBlaCar compte 15 millions de membres dans le pays, sur 65 dans l'ensemble de ses marchés. C'était aussi l'un des écueils à la monétisation du service, BeepCar proposant un service gratuit. La voie est désormais libre pour le géant français, qui devrait trouver en Russie une source conséquente de revenus.
Click&Boat a mis la main sur Captain'Flit
L'info : la plateforme de location de bateaux entre particuliers Click&Boat reprend les actifs de la startup normande Captain'Flit, en liquidation judiciaire et qui ne comptait plus aucun salarié. " Du fait du manque de moyens pour le développer, notre projet se termine, a commenté Étienne Blondet, cofondateur de Captain'Flit. De ce fait, il nous a semblé que Click&Boat avec sa rigueur et ses moyens était la société la plus à même de proposer des solutions à notre précédente clientèle pour continuer à lui offrir un service le plus en adéquation avec nos valeurs. " Pour Click&Boat, l'opération permet de renforcer la présence locale de la marque.
Pourquoi c'est important : parce que le marché est très concurrentiel et qu'il se structure petit à petit. Click&Boat a levé 4 millions d'euros en juin et a notamment conclu récemment un partenariat avec Zodiac, poids lourd du secteur nautique. Avec la disparition de Captain'Flit, le nombre d'acteurs français qui se disputent le segment de la location collaborative de bateaux se restreint un peu plus. Qui sera le dernier survivant ?
MSR a annoncé la fin de son activité
L'info : MSR, ex-MonShowroom.com, ferme ses portes. C'est ce qu'a annoncé la marque dans un email envoyé à ses clients, mi-août : "à partir du 1er septembre, nous allons cesser notre activité et nous concentrer sur un nouveau projet en collaboration avec Sarenza", stipule le courriel. Une fin sans gloire pour l'ancien fleuron de l'e-commerce.
Pourquoi c'est important : parce que cela témoigne d'un changement stratégique du groupe Casino, propriétaire de l'enseigne depuis 2012, pour ce qui concerne sa galaxie de sites e-commerce. Placé sous l'égide de Monoprix, autre marque du groupe, le site a bien tenté de se maintenir au faîte de sa gloire puis de se relancer en se positionnant sur un segment haut de gamme. Mais cela n'a visiblement pas suffi. En choisissant d'élargir les activités de Sarenza, qu'il a racheté au printemps, le groupe Casino a clairement choisi le cheval sur lequel il préfère miser. Et c'est MSR qui en fait les frais.
Du côté des cartes
L'Hyperloop a débarqué dans le Limousin (ou presque)
L'info : c'est à Droux, un petit village du Limousin, que la startup canadienne TransPod veut installer une piste d'essai pour son Hyperloop. Un permis de construire a été déposé pour ce qui doit être la plus longue piste au monde, à savoir 3 kilomètres le long d'une ancienne voie ferrée. Mais le projet ne devrait pas voir le jour avant 2019, au mieux. Et la première ligne commerciale est à objectif 2030.
Pourquoi c'est important : parce que c'est une étape cruciale dans le développement de ce train du futur. Mais surtout parce que cette décision positionne un peu plus la France comme une terre d'accueil privilégiée des projets Hyperloop. En effet, l'un des concurrents de TransPod, Hyperloop TT, a déjà installé un centre de recherche à Toulouse et doit réaliser ses propres essais, également l'année prochaine, dans la région occitane.
Heetch s'apprête à se lancer à Toulouse
L'info : c'est le 31 août que le service de VTC Heetch se lance dans la ville rose. La septième ville où la marque sera présente, après s'être déjà implantée à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille et Nice.
Pourquoi c'est important : parce qu'on ne le dira jamais assez, Heetch est un vrai phénix. Au bord du précipice il y a moins de 18 mois quand elle avait été condamnée par la justice, l'entreprise a su se réinventer pour se relancer. Avec succès : elle a su trouver un positionnement atypique (le VTC "à la cool") qui parvient à la différencier de ses (nombreux) concurrents et lui assure les faveurs du jeune public qu'elle cible plus particulièrement. Son lancement à Toulouse, connue pour sa population estudiantine et son sens de la fête, en atteste.