6 juin 2018
6 juin 2018
Temps de lecture : 3 minutes
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Allmecen veut démocratiser l'art grâce à la blockchain

Allmecen est une plateforme de financement participatif qui propose aux créateurs de contenus un moyen de diffuser et de financer leurs oeuvres, grâce au mécénat. Depuis la fin du mois de mai, les dons peuvent se faire en cryptomonnaies : une manière de mêler deux mondes, mais aussi de démocratiser l'art.
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C'est une petite révolution dans le monde très fermé de l'art : la plateforme de soutien à la création allmecen accepte les dons en cryptomonnaies. Depuis la fin du mois de mai, les internautes peuvent ainsi aider financièrement les créateurs et projets de crowdfunding qu’ils apprécient en Bitcoin, Ethereum, et 40 autres altcoins. Lancé en juin 2017 d'après une idée de Clément de Nercy, allmecen est actuellement en version alpha 4, et a déjà enregistré plus de 20 000 euros via 400 dons.

"Clément voulait trouver un moyen pour que les artistes et les créateurs soient rémunérés équitablement, que ça ne soit pas que l'apanage des plus gros. Eux aussi devaient avoir le droit de se consacrer entièrement à leur art,  sans avoir un job alimentaire à côté. Et puis cela permet aux particuliers de découvrir de nouveaux artistes."
Jean Boutros Younes, responsable de contenu chez allmecen

Dès les origines, allmecen se fixe plusieurs règles, qui sont autant de philosophies que la plateforme souhaite promouvoir : elle choisit ainsi de ne pas mettre de pub, ni de cookies, et s'interdit tout usage des données personnelles autre que celles que la loi lui impose de récolter pour vérifier les transactions financières. Du côté des artistes, allmecen promet l’absence de sélection, tout comme l'interdiction de censurer des oeuvres. Enfin, ils font le choix de prélever une commission sur le montant donné par le mécène plutôt que sur la somme récoltée par l'artiste après la transaction comme cela se fait généralement : "nous prenions un petit risque parce que c’est un frein au don, mais c’est aussi beaucoup plus transparent", confie Jean Boutros Younes.

Disrupter le monde de l'art

La transparence, c'est aussi la raison pour laquelle allmecen s'est lancé dans la blockchain. Dès avril 2017, la plateforme organise une exposition sur le thème de "l'art et la génération Y", et y présente des oeuvres achetable uniquement en Ether. L'occasion de tester leur idée, alors qu'ils ont déjà en tête l'envie de lancer une plateforme de soutien accessible aux cryptomonnaies. Et ça marche : plusieurs acheteurs acquièrent des oeuvres en Ether, dont un qui se crée un porte-feuille pour l'occasion.

Cette exposition est aussi l'occasion de faire découvrir la blockchain aux artistes et de les convaincre - même si les sommes qu'eux perçoivent leur sont versées en euros, pour plus de fluidité. Entre ceux qui n'y connaissent rien mais que ça intéresse, et ceux qui sont convaincus que l'offre d'allmecen représente une révolution dans un monde élitiste et fermé, trusté par Christies et les maisons de vente, le succès est total.

"On a entre 25 et 30 ans, on a grandi avec Internet et le choix s’est fait en lien avec tous les aspects positifs des qu’elles permettent : l’anonymat, le respect des données, … On est persuadés que la blockchain va impacter énormément de choses, et pour le meilleur. Ce qu’il manque c’est des usages grand public et c’est ça qu’on essaye de proposer : un usage qui a un sens, qui est facile, même pour quelqu’un qui n’y connait rien."
Jean Boutros Younes

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