Pierre Esparsa s'est installé à Londres il y'a un peu plus d'un an pour travailler pour une startup dans la fintech. De fil en aiguille, l'idée de centraliser les outils pour les voyageurs et expatriés se développait dans son esprit et au bout d'un an d'apprentissage des étapes de la création d'une entreprise, il a décidé de se lancer.
Quel a été votre constat de départ ?
A travers mes différents voyages et déménagements successifs, l'idée de KitNations est venue naturellement. Comment faire en sorte que l'arrivée ailleurs soit plus simple, plus rapide, et surtout, cette question qui revient sans cesse : comment répondre au mieux à ce sentiment mêlé d'excitation et d'angoisse face à l'inconnu qui nous attend ?
Lors de mes déplacements à l'étranger, pour un mois ou un an, j'ai senti que les entreprises qui organisaient mes départs manquaient d'un élément essentiel lorsqu'elles nous faisaient bouger : elles ne créaient pas la confiance nécessaire à une arrivée optimale, ni ne prenaient en compte certains aspects centraux du mouvement qui vont au-delà du simple déménagement.
Curieusement, mon installation à Londres a été plus compliquée que prévue (le Brexit n'aidant pas...) et ça été le déclic : pourquoi ne pas mettre en place un kit d'arrivée ?
Quelle est votre solution ?
Le principe de KitNations, comme l'indique son nom, c'est d'accueillir un employé, un client ou même un étudiant avec un kit physique reçu chez eux ou à leur arrivée et qui centralise tous les éléments d'informations nécessaires (astuces logement, sorties, administration, transports, argent, culture, réductions, informations de l'entreprise ou de l'école...).
Centralisés dans une plateforme avec accès unique avec les outils physiques utiles (carte bancaire prête à activer, carte SIM, adaptateur, guide synthétique, carte de réductions sur des lieux uniques...), il inclut tous les ingrédients pour créer une expérience d'arrivée unique, tangible et excitante.
Nous nous posons comme les spécialistes du processus d'arrivée et de l'expérience physique qui y est attachée. Nous créons aussi pour nos partenaires un geste fort : notre welcome pack résonne comme un cadeau de bienvenue utile et comme un moyen de positionner sa marque, son esprit et son contenu. Notre Kit fonctionne sur déjà Londres (en Français et en Anglais) et nous sommes assaillis de demandes pour créer la même solution pour d'autres destinations.
Nous avons pour ambition depuis le début d'ouvrir notre solution à l'international en surfant sur des commandes d'opportunités : notre processus de création du kit à Londres est posé et nous permettra de proposer rapidement d'autres destinations dans le monde. Paris, Singapour, Los Angeles, Montreal, les opportunités sont nombreuses.
Quel est votre business model ?
Nous nous sommes placés en B2C dès le début pour une raison très simple : il fallait tester le Kit avec des clients qui avaient payé pour notre solution et pour comprendre leurs besoins en détails. Cette étape nous a permis de gagner beaucoup en maturité sur notre produit, et une légitimité essentielle dans un marché très compétitif.
Puis nous avons été contactés au bout de quelques semaines par des acteurs B2B qui désiraient accueillir leurs employés, étudiants ou leurs clients sur place. En sondant l'opportunité qui nous était offerte, nous avons alors choisi de nous concentrer sur le service d'accueil des acteurs B2B comme les agences, les écoles et les entreprises.
Dans un monde sur-digitalisé, nos clients voient KitNations comme un moyen unique de remettre l'expérience physique au coeur de la relation avec leurs employés ou leurs clients. Notre produit séduit réellement et constitue un élément d'identité forte pour ces acteurs.
Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startupper ?
Le moment fort de ces sept derniers mois, je pense, a été le jour du lancement sur les groupes Facebook de French Startups et des expatriés français à Londres : notre produit tout jeune et tout nouveau a immédiatement attiré l'attention et nous nous sommes retrouvés débordés de messages d'encouragement et de "super idée" "pourquoi on n'y a pas pensé avant ?" "Faites le même Kit là ou ic i!": ces soutiens nombreux résonnent encore dans nos têtes aujourd'hui et nous motivent pour toujours faire mieux.
Quelle a été votre plus grosse galère ?
Un problème de site internet qui ne trouvait pas de solution pendant au moins une semaine : loin d'être assez clair sur la valeur ajoutée de notre produit, le site faisait chuter nos ventes. Heureusement, ce souci a été réglé assez rapidement et nous sommes repartis de plus belle le jour suivant.
Recherchez-vous actuellement des fonds ?
Oui, je recherche des investisseurs qui voudraient investir à hauteur de 150 000 livres. Je cherche aussi à créer une discussion avec un maximum d'écoles et d'entreprises françaises qui envoient leur étudiants et employés à l'étranger pour leur délivrer une solution sur-mesure. Faites passer le mot !