Vivre de l'économie collaborative relève (pour l'instant) du mythe mais le profil des utilisateurs des plateformes du secteur fait lui aussi de croyances tenaces. Qui sont-ils vraiment ? Une enquête de l'Ifop pour France Digitale donne quelques indications sur ces adeptes de l'économie du partage.
Ainsi, de plus en plus de Français ont déjà utilisé une ou plusieurs plateformes, en tant qu'utilisateur ou en tant que pourvoyeur d'un bien ou d'un service. Mais les Françaises sont plus nombreuses à se laisser tenter : 30% des interrogées s'étaient déjà laissées séduire, contre seulement 24% des hommes. Cette différence n'est pas visible parmi les utilisateurs qui mettent un bien ou un service à disposition des autres mais est particulièrement marquée dans l'utilisation des services (25% des femmes, soit une femme sur quatre, contre 19% des hommes, soit moins d'un sur cinq). Les hommes sont également légèrement plus nombreux (50% contre 48% pour les femmes) à ne pas souhaiter utiliser une plateforme collaborative.
Des utilisateurs très diplômés et plutôt favorisés
Si l'âge des utilisateurs de l'économie collaborative varie grandement, ce sont bien les jeunes qui dopent le secteur, à la fois en matière d'offre et de demande. 41% des moins de 35 ans ont déjà eu recours à l'économie collaborative, contre seulement 22% des plus de 35 ans. Et, sans surprise, ce sont les plus de 65 ans qui se montrent les plus réfractaires à l'économie du partage, 63% d'entre eux assurant ne pas vouloir tester, contre une moyenne de 49% parmi l'ensemble des répondants.
Les étudiants sont d'ailleurs de grands consommateurs d'économie collaborative : près d'un sur deux (49%) y a recours ! Le taux d'utilisation des services de l'économie du partage grimpe ensuite selon le diplôme : si seuls 15% des personnes sans diplôme ou seulement titulaires d'un BEPC ont déjà utilisé une plateforme, 36% des diplômés de 2ème et 3ème cycles du supérieur ont eux tenté l'expérience.
Sans surprise, ce sont donc les cadres qui ont les plus largement adopté l'économie collaborative, 47% d'entre eux ayant déjà utilisé une plateforme. Les professions intermédiaires arrivent derrière avec un taux d'adoption de 38%, suivis par les travailleurs indépendants et les employés (29% tous les deux), devant les ouvriers (18%). Parmi les inactifs, les retraités ne sont que 15% a avoir déjà testé une plateforme, contre 30% des autres inactifs parmi lesquels on trouve notamment les étudiants.
Paris, fer de lance
Enfin, l'économie du partage reste aujourd'hui cantonnée aux grandes aires urbaines, Paris en tête. 34% des résidents de l'agglomération parisienne disent avoir déjà essayé une plateforme, tout comme 27% des habitants des aires urbaines de province. Tandis que seuls 21%, soit un peu plus d'un habitant sur cinq des communes rurales, se sont laissés tenter.
La région parisienne reste un terreau fertile pour l'économie du partage, 33% de ses habitants ayant déjà utilisé une plateforme. En-dehors, toutes les régions (Sud, Est, Nord, Ouest) présentent un taux d'adoption de 25% ou 26%, preuve que la consommation collaborative est une tendance de fond qui ne reste pas seulement localisée dans la capitale.