Qui a dit qu'il fallait être sexy pour réussir ? Sûrement pas Matooma : la startup, experte dans la connexion et la gestion des objets connectés, fournit des cartes SIM mono et multi-opérateurs permettant de connecter les objets dans le monde entier, ainsi qu'une plateforme de services. Un secteur qui, s'il est loin de faire rêver, rapporte et explose. La preuve : la jeune pousse montpelliéraine a enregistré pour sa 5ème année d’existence une croissance de 48% — 4 fois plus forte que celle du marché — en réalisant 8 millions d’euros de chiffre d’affaires et un résultat net d'un million d’euros !
Mais il n'en a pas toujours été ainsi. À ses débuts, le marché du machine to machine (communication des objets et devices entre eux) peine à convaincre les opérateurs BtoC, dont il ne représente que 1% du chiffre d'affaires. Il n'est donc pas considéré comme stratégique au regard du faible revenu moyen par usager, un critère qui compte encore beaucoup dans leur notation financière.
"Aujourd’hui, les opérateurs ont compris que l’effet valeur est lié à l’effet volume et qu’apprécier la valeur par SIM n’est pas un indicateur clé de performance adapté pour ce marché"
Frédéric Salles, cofondateur et président de Matooma
D'autant qu'il existe un vrai besoin industriel lié à la croissance du marché des objets connectés dans le secteur industriel et BtoB (alarme, télésurveillance, santé, etc.). Un argument que Matooma saura faire valoir dès sa création en 2012, sous l'impulsion de Frédéric Salles, John William Aldon et Nadège Salles avec la création d'une sim multi-opérateurs qui facilite grandement la vie des usagers. Depuis une levée de fonds d’amorçage réalisée en 2014, Matooma a su convaincre et s'est ainsi vu remettre de nombreuses distinctions : Fast 50 Deloitte, renouvellement pour la seconde fois du « Pass French Tech », Classement FT 1000, Prix Start-up de l’année EY, etc.
Expert de l'IoT industriel en France, mais pas que
La force de Matooma, c'est de s'adresser à l’ensemble des entreprises, quelque soit le secteur d’activité ou la taille. Elle oeuvre ainsi sur tous les secteurs clés de l’IoT industriel tels que la santé (boîtier de téléassistance, défibrillateur connecté, télé-santé, etc.) où elle couvre 90% du marché de la téléassistance en France. Elle propose également ses services dans les secteurs de la sécurité (alarmes professionnelles et résidentielles, protection du travailleur isolé, télésurveillance…), la télémétrie (panneaux photovoltaïques, gestion des parkings, borne de recharge électrique…), la télématique (géolocalisation) ou la monétique (terminal de paiement, horodateur, borne d’encaissement mobile…).
Une expertise que Matooma décide rapidement d'exporter, avec l’ouverture de la filiale Matooma Espagne en 2016, qui compte aujourd’hui 40 entreprises clientes dont Telefonica. Un an plus tard, elle confirme son ambition d'être l'interlocuteur principal des opérateurs avec la signature d’un accord de partenariat avec Vodafone, le premier opérateur mondial de machine to machine. Mais la startup montpelliéraine ne s'arrête pas là, avec des clients sur plus de 10 pays, des accords avec les opérateurs internationaux, et le projet sous 24 mois d'étendre le développement de ses filiales à l’ensemble des pays européens frontaliers (Suisse, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Italie, Portugal).
"Nous sommes décidés à imposer Matooma comme le 1er challenger européen du machine to machine et de l’IoT industriel, avec l’ambition de proposer LA meilleure offre du marché"
Frédéric Salles, cofondateur et président de Matooma
Avec 40 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros, Matooma fait partie des success stories de la French Tech. "L’année 2017 a été encore une fois très positive, notamment grâce au succès de l’offre Matoowan qui répond aux problématiques de sécurisation et de télégestion des objets connectés. Pour accompagner notre croissance, nous avons accueilli un directeur général chargé de structurer nos services, digitaliser nos process et mettre en place une plateforme de commercialisation transactionnelle internationale", explique Frédéric Salles.
Prendre le virage de la 5G
Ces 9 derniers mois, Matooma a en effet entrepris de mettre en place vaste chantier visant à revoir son organisation, dans une démarche d’amélioration de la satisfaction de ses clients. Pour ce faire, de nombreux projets ont été lancés du recrutement de nouvelles compétences et expériences, à l’évolution de son système d’informations via l'intégration des meilleurs outils actuels (Salesforce, Zendesk, C3X, Docusign…).
Une structuration de la société et une l’industrialisation des process qui participent à l'évolution actuelle de Matooma du statut de startup à celui de "PM’Up"."1000 nouvelles entreprises nous ont fait confiance l'année dernière, dont 10% à l’international et 10% dans le secteur public. Nous sommes prêts à répondre aux grands défis de 2018 avec l’arrivée des offres bas débits alternatives de types Sigfox et Lora, et à réaliser les premiers projets pilotes sur le réseau 5G", conclut Frédéric Salles.