À l’occasion du MIPIM 2018, Maddyness et Paris&Co s’associent pour donner la parole à des startups du secteur de l’immobilier. Chacune d’entre elle donne sa vision de l’immobilier de demain et de la manière dont il doit se transformer pour évoluer. Toutes font le même constant : un secteur rigide, lent au changement bien que preneur d’innovation dont il a plus que jamais besoin ! Pour cette seconde tribune, découvrez le point de vue de Grégory Van de Velde, fondateur de Owwi.
L’immobilier de demain devra proposer des logements qui répondent aux nouvelles exigences de modularité, portées tant par nos changements de modes de vie, que par les projections gouvernementales récentes. En effet, à compter du vote de la future loi Logement, prévue dans le courant de l’année 2018, « 100% des logements neufs devront désormais être évolutifs ». Les raisons ? On ne vit plus aujourd’hui comme il y a 30, 40 ou 50 ans : les besoins en espaces, le pouvoir d’achat, les usages individuels, les transformations sociétales,... tout a changé. L’immobilier se doit d’en faire de même.
Le logement comme miroir des usages sociétaux
Depuis plus de 40 ans, la hausse des prix de l’immobilier n’a cessé de faire réduire la taille des logements, eux mêmes transformés par l’émergence des normes de construction, notamment en matière d’accessibilité. Résultats : des espaces de passage agrandis, des séjours et des chambres rétrécies et des cuisines désormais ouvertes pour compenser ces pertes. Pour autant qu’elles soient indispensables à garantir un accès à tous au logement, elles relèvent toutefois d’une forme de standardisation de l’immobilier.
À relire : Immobilier de demain : Le locataire doit être replacé au cœur de l’habitat !
Et ce, alors même que la société toute entière et dans tous les secteurs est aujourd’hui plus que jamais en demande d’adaptabilité et d’immédiateté. Nouveaux foyers, avènement de la société du partage, nouvelle gestion des espaces intérieurs, capacités d’investissements inférieures,... Comment faire évoluer les logements aux besoins d’aujourd’hui, et mieux aux besoins de demain ? Quels seront mêmes ces usages et peut-on les anticiper ? Autant de questionnements qui doivent impérativement guider et nourrir la construction immobilière désormais.
La personnalisation comme levier économique
Smartphones, voitures, vêtements ou sodas, mais aussi expérience d’achat, de voyage ou de divertissement de manière plus globale...qu’il s’agisse de produits, comme de services tous les secteurs ont pris (et compris) le pli de la personnalisation. Et pour cause ! Le potentiel de marché est immense à l’heure où le tout personnalisé gagne le quotidien. Et pourtant, le logement, au cœur même du quotidien de chacun semble encore échapper au phénomène. En cause, un modèle économique qui, au mieux limiterait la rentabilité des promoteurs, et au pire pourraient avoir des conséquences financières majeures en cas d’erreurs. Dès lors, c’est à l’origine même de la construction que la personnalisation doit se jouer, via un nouveau modèle économique en partenariat étroit avec les promoteurs, permettant d’imaginer des surfaces libres de toute contrainte, garantissant une distribution comme une personnalisation du logement sur-mesure et sur-demande (via le déplacement, l’ajout ou le retrait de cloisons, laissé à la seule appréciation de l’utilisateur-acquéreur).
Un nouveau modèle au bénéfice tant du futur propriétaire, désormais capable d’investir à la mesure de ses moyens pour un espace construit en cohérence avec ses besoins et usages, mais également au bénéfice des promoteurs dont l’augmentation de la valeur du logement est aisément imaginable...