En 2009, Videdressing profite de l'essor de l'économie collaborative pour lancer une plateforme de vente de vêtements entre particuliers. Très vite, les utilisateurs et les investisseurs se bousculent, à tel point que l'entreprise ne peine pas à s'imposer parmi les leaders de son secteur. Retour sur ces 8 années de succès avec Laura Peccia-Galletto, codirectrice de Videdressing.

Pour comprendre les origines de Videdressing, il suffit d’ouvrir son placard et de jeter un œil à sa garde-robe : il est probable que vous n’en portiez réellement qu'une infime partie, 20%, en moyenne. Parallèlement, d'après l'Insee, le budget consacré chaque mois à l’habillement diminue d’année en année pour atteindre 7% aujourd’hui. Enfin, de plus en plus de consommateurs et consommatrices souhaitent s’inscrire dans une démarche plus responsable. Ce courant n’a pas épargné l’industrie textile, la deuxième industrie la plus polluante après la pétrochimie.

Forte de ces constats, et alors qu'elle cherchait elle-même une plateforme pour revendre les vêtements et accessoires dont elle voulait se séparer, Meryl Job a créé Videdressing en 2009. À l’époque, les solutions disponibles sont peu nombreuses : seules quelques plateformes généralistes sans garantie ou les dépôts-vente traditionnels avec une commission élevée existent. Dès le début, la plateforme fera de ces deux éléments le coeur de sa stratégie marketings’attachant à réconcilier celles et ceux qui veulent renouveler leur garde-robe sans sacrifier leur style, leur budget ou leurs convictions, en leur offrant la plateforme la plus adaptée et la plus sécurisée possible.

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Sur Videdressing, les acheteuses économisent environ 65% par rapport au prix boutique tout en bénéficiant des mêmes garanties que chez un e-commerçant classique (authenticité, garantie satisfait ou remboursé), tandis que les vendeuses gagnent en moyenne 500 euros par an grâce à une commission qui figure parmi les plus faibles du marché (15% contre 50% en moyenne dans les dépôt-vente).

"La force de Videdressing est d’avoir participé à l’essor d’une aspiration qui ne s’est jamais démentie depuis : celle d’une économie plus collaborative où les biens et services ne doivent plus profiter qu’à leur seule propriétaire. Et tout le monde s’y retrouve : les amoureux de la mode, les smart shoppers, les chercheurs de trésors, les consommateurs soucieux de préserver l’environnement, ceux qui veulent faire de la place dans leur dressing" se félicite Laura Peccia-Galletto, codirectrice de Videdressing.

100 000 utilisateurs au bout d'un an

Et ça marche : dès 2011, Videdressing dépasse les 100 000 utilisateurs, et assoit sa position de leader sur le marché français. Pour la renforcer, elle signe l'année suivante la Charte de Lutte contre la Contrefaçon sur Internet en France. Mais très vite, Videdressing a des envies d'ailleurs, qu'une deuxième levée de 5 millions d’euros lui permet d'assouvir. Réalisée en 2013 auprès de DN Capital, Earlybird, Piton Capital et Generis Capital,celle-ci accompagnera son développement à l’international, entériné en 2013 et 2014 avec le déploiement de la plateforme sur les marchés anglais, allemand et italien.

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La plateforme peut compter sur la bonne santé du secteur de la mode française (estimé à 34 milliards d'euros) et sur sa popularité à l'étranger : les acheteurs viennent en effet de plus de 100 pays dans le monde. L'année suivante, Videdressing met le cap sur le mobile, grâce une levée de 7 millions d’euros. Une stratégie payante puisque le mobile concentre aujourd'hui 60% de leur trafic (1,5 million d’adeptes et 30 millions de visiteurs uniques par an).

"Nous sommes très fiers de mettre les articles de luxe à la portée de tous : 87% de nos clients trouvent que Videdressing rend le luxe accessible"

Laura Peccia-Galletto, co-directrice de Videdressing

2015 marque aussi le passage du pallier d'un million d’utilisateurs, séduits par les valeurs de la plateforme et les collaborations prestigieuses qu'elle met en place : une collection capsule autour de l’upcycling avec la créatrice Gaëlle Constantini en 2014, une opération caritative avec Margherita Missoni en 2015, la création d’un foulard en édition limitée avec la maison Castelbajac en 2016, et enfin une collaboration avec l’illustratrice Margaux Motin au profit de la fondation Yann Arthus-Bertrand en 2017.

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2017, année de tous les records

Après avoir dépassé les 200 000 fans sur Facebook en 2016, Videdressing aborde 2017 dans les starting-blocks, avec en tête une volonté de tout changer. En juin, leur transformation est soutenue par une levée de 6 millions d’euros qui leur permet de prendre le virage stratégique de la FashionTech : "la performance d’un produit digital alliée à une analyse pointue des tendances et la satisfaction de nos utilisateurs" détaille Laura Peccia-Galletto. 2017, c'est aussi l'année de tous les records pour la plateforme : celui de la plus belle vente jamais effectuée (un sac Birkin Hermès en octobre à 39 000 euros) et celui du plus grand nombre de ventes sur une journée à l'occasion du Black Friday 2017. 

"Avec plus de la moitié de nos effectifs consacrés à la technologie, il nous est apparu comme une évidence que Videdressing n’était plus seulement une marque mode, “fashion”, mais résolument FashionTech"

Laura Peccia-Galletto

Ce changement de paradigme est marqué par la nomination d’une direction tripartite composée de Jeremy Delorme, Hervé Lourdin et Laura Peccia-GallettoCette co-direction, adepte du lean startup et du management bienveillant a pour ambition d’inscrire Videdressing dans une démarche 100% customer centric à travers l’amélioration continue de la plateforme. Sur le plan marketing, l’arrivée de cette co-direction se traduit également par un nouveau positionnement, passé d’un site mode où le luxe se taillait la part belle à une plateforme décomplexée prônant le "mix and match"… et la bienveillance. 

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Réalité augmentée et machine learning au service de la mode

Aujourd'hui, Videdressing travaille à l’amélioration continue de la plateforme, en développant de nouvelles fonctionnalités pour faire la différence. "Il reste encore beaucoup à faire sur le marché de la seconde main, en France comme à l’international" tempère Laura Peccia-Galletto. Mais l’économie collaborative est en plein essor, comme en témoigne l’émergence de nouveaux acteurs : gageons que la prise de conscience qui s’opère depuis quelques temps augure de belles années pour Videdressing.

Il en va de même pour la FashionTech, où de nombreuses innovations ont déjà un impact concret dans l’expérience utilisateur. "Avec un catalogue riche d'un million d’articles (uniques pour la plupart), il nous faut impérativement faciliter la recherche et la recommandation personnalisée. C’est la raison pour laquelle nous œuvrons activement à l’amélioration de l’expérience de recherche sur la plateforme" ajoute Laura Peccia-Galletto.

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Dans un futur proche, Videdressing espère ainsi pouvoir compter sur la reconnaissance d’image pour faciliter la recherche et la mise en vente des articles (à la manière d’un Shazam de la mode), sur la réalité augmentée pour pallier le manque de projection qui fait souvent défaut aux achats en ligne, ou encore sur le machine learning pour renforcer la lutte anti-contrefaçon. "Nous nous intéressons de près à ces technologies de pointe, toujours dans l’objectif de proposer une mode bienveillante, accessible à tous et abordable" conclue Laura Peccia-Galletto.