D’ici 2050, 70% de la population mondiale sera citadine. Si toutes les métropoles se posent aujourd’hui la question cruciale de l’espace, notre capitale, Paris, fait figure de cas d’école.

A date, la réponse des collectivités s’articule principalement autour d’un élargissement de la zone urbaine qui permette à ses habitants de jouir des opportunités professionnelles et culturelles de la ville, tout en regagnant de la place, chez eux, dans la rue, comme sur leur lieu de travail. Un nouveau souffle certes nécessaire à leur qualité de vie, mais qui pourrait également être donné intra-muros, avec une meilleure optimisation des infrastructures existantes comme une meilleure incitation à de nouveaux réflexes désormais nécessaires à la Cité.

Réinvestir les espaces inoccupés

Les espaces vacants dans les villes sont historiquement nés de leur désindustrialisation progressive. Aujourd’hui, les chiffres sont éloquents : on estime notamment que le taux de vacance des commerces est supérieur à 10% dans plus d’une ville de taille moyenne sur deux. Plus incroyable encore, 622 000 m2 de bureaux étaient inoccupés à Paris en 2015, tandis que l’Ile-de-France comptait 140 hectares de friches industrielles en 2016 (source : Codra). Du côté des logements privés, l’Atelier parisien d’urbanisme en référençait 205 000 vides en août 2017… A l’heure où l’on repousse inlassablement les frontières de la capitale, il est de la responsabilité des pouvoirs publics d’aménager et d’optimiser ces milliers de mètres carrés, en y permettant l’installation de lieux culturels ou de loisirs, d’hébergement aux plus démunis, ou encore d’espaces de travail adaptés aux contraintes modernes. Sans oublier les toits, parfaitement adaptés à l’accueil d’espaces cultivables !

Mutualiser les espaces habités

Indéniablement, les démarches sont plus nombreuses en ce sens, d’ailleurs souvent impulsées par des entrepreneurs dans une démarche de rationalisation des frais de bureaux : la France compterait ainsi plus de 600 espaces de coworking aujourd’hui, et de nombreuses plateformes permettent également de sous-louer des salles de réunion de l’entreprise voisine. Mais en dehors de l’univers du travail, l’économie du partage, si chère à Jeremy Rifkin, ne demeure pour l’heure qu’à l’état de « concept ». Prenons le co-living, par exemple, version moderne de la colocation, qui permet de partager des pièces à vivre, ou des jardins, avec ses voisins. Ce marche demeure un segment de niche en France, pour une élite informée, très souvent des entrepreneurs qui poussent le concept du coworking plus loin encore. Sans parler du co-voiturage qui, au-delà des grands trajets, peine à trouver sa place dans le quotidien. Si certains freins peuvent s’avérer culturels, tous les acteurs s’accordent à dire que seule une réelle mécanique d’incitation de nos Villes (information, facilitation, et pourquoi pas défiscalisation) permettra un partage à grande échelle.

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Optimiser les espaces encombrés

Enfin, faire de la place, c’est aussi apprendre à mieux organiser ses biens personnels. Difficile dans une ville comme Paris, où plus d’un logement sur 2 n’excède pas 2 pièces (source : Clameur) ! Solutions souvent les plus évidentes : donner et/ou recycler. Mais si ces deux réflexes répondent parfaitement à un impératif économique, social et environnemental de seconde vie des objets, ils ne sont malheureusement pas toujours possibles, ou même désirés. Aussi, particuliers comme professionnels en viennent régulièrement à … déménager ! C’est pour ces derniers que sont nées il y a quelques mois les solutions dites de « stockage à la demande », bien plus avantageuses économiquement. Alliant rationalisation des déplacements, des coûts comme des contraintes, ce réflexe demeure encore marginal en Europe.

Là encore, il faudra multiplier les efforts de pédagogie pour faire de ce nouvel usage un réflexe supplémentaire pour mieux gérer sa vi(ll)e.

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mk