Le fonds britannique Balderton Capital annonce avoir levé 375 millions de dollars lors d'une série de closings entamée au printemps pour abonder son sixième véhicule d'investissement. L'objectif ? Dénicher et faire émerger les futurs Gafa européens.
Le fonds britannique Balderton Capital devrait renforcer sa présence dans l'écosystème français. Il annonce ce lundi avoir levé 375 millions de dollars (environ 315 millions d'euros), au travers d'une série de closing entamée en mai, pour son sixième véhicule d'investissement destiné à alimenter les tours de Série A des startups européennes. "On ne fait pas de late stage ou de seed, appuie Bernard Liautaud, associé chez Balderton Capital. Nous cherchons des startups qui ont déjà trouvé leur market fit et ont un début de traction. Notre ambition est de transformer les premiers succès en une entreprise solide et pérenne."
Les investisseurs sont "plutôt attirés par une équipe que par une thématique", explique-t-il. Pas question donc de se limiter à un secteur plutôt qu'un autre, Balderton promet d'être sur tous les fronts, pourvu qu'ils en vaillent la chandelle. Bernard Liautaud reconnaît toutefois que certains domaines ont le vent en poupe. "Notre cinquième fonds a financé un certain nombre de FinTech. Pour le sixième, nous regardons du côté de l'intelligence artificielle, la réalité virtuelle mais aussi les télécoms."
D'autant que l'Europe et la France ont des atouts à faire valoir en la matière. "Les ingénieurs français se font embaucher partout dans le monde parce qu'ils sont de très haute qualité, souligne Bernard Liautaud. On excelle en matière d'intelligence artificielle ou de science des données. Plus largement, l'Europe est historiquement bonne en musique, dans le gaming mais aussi en matière de messagerie."
Aider les startups à créer leur marque
Pour aider à mener ses protégés sur le chemin du succès, Balderton mise sur la puissance de son réseau et l'accompagnement qu'il est capable d'apporter à ses pépites. "On les aide à créer leur marque, résume Bernard Liautaud. Cela passe aussi bien par des conseils sur leurs recrutements qu'un soutien en matière de création de contenus. Notre valeur ajoutée réside dans notre réseau, grâce auquel nous sommes capables d'organiser des ateliers de travail avec des entrepreneurs et des experts."
" La meilleure qualité pour aider les entrepreneurs est l'empathie "
Bernard Liautaud, associé chez Balderton Capital
Le fonds travaille avec un certain nombre d'incubateurs et d'accélérateurs, dans lesquels les startups qu'il finance sont souvent passées... avant de voler de leurs propres ailes. Et le positionnement post-seed de Balderton lui évite d'avoir à materner ses ouailles. Au contraire, c'est l'expertise opérationnelle de ses associés que le fonds met en avant. "Nous avons nous-mêmes été entrepreneurs, on a été dans la même situation que les CEO que nous rencontrons et on a fait - parfois - les mêmes erreurs qu'eux, sourit Bernard Liautaud. Nous connaissons les challenges que leurs entreprises vont rencontrer et les choix compliqués qu'ils vont avoir à faire en matière d'organisation, d'internationalisation, de pivot..."
Et c'est forts de ces connaissances partagées que Balderton et ses pépites espèrent montrer que l'Europe n'est pas une succursale de la Silicon Valley. "Je crois fermement au succès futur des entreprises européennes, martèle Bernard Liautaud. L'Europe a besoin d'avoir elle aussi ses Facebook, Amazon, Uber... et je pense qu'ils sont tout juste en train d'être créés."