Installer une tiny house dans son jardin pour héberger des personnes réfugiées, c’est l’idée de l'association Quatorze avec le projet "IMBY, in my backyard, in your backyard".
En 2015, environ 25% des demandes d'asile ont abouti : 20 000 réfugiés ont ainsi obtenu la possibilité de s'installer sur le territoire français. Pourtant, pour ceux qui sont arrivés jusque là, rien n'est encore gagné : il s'agit alors de trouver un logement et un emploi, pour s'intégrer pleinement.
L'association Quatorze a décidé d'agir sur le premier volet, en leur fournissant un toit : grâce à IMBY (pour "In My BackYard", soit "dans mon jardin" en VF), les personnes ayant récemment obtenu le statut de réfugié bénéficient d’un hébergement pour une durée d’un an, ainsi que d’un suivi social et psychologique. Les réfugiés peuvent ainsi entamer leurs démarches sereinement, et se reconstruire grâce à l'hospitalité constructive des familles.
Une micro-maison qui voit grand
Le principe est simple : une tiny house ("micro-maison") est mise à disposition gratuitement dans le jardin d'une famille solidaire. Cette dernière s’engage à héberger des réfugiés pendant deux ans, au terme desquels elle peut choisir de continuer l’expérience, ou de l’arrêter. Dans ce cas, soit la tiny house est démontée pour être installée dans un autre jardin soit la famille l'achète si elle le souhaite.
In My BackYard a d’abord été développé sous la forme d'une tiny house avec des roues, en collaboration avec D.A.T. Pangea. À ce titre, elle a reçu la 1ère mention d’honneur du concours organisé par le musée d’architecture finlandaise «From Border To Home», et a été exposée à la Biennale de Venise 2016 et sur les berges de Seine en 2016 dans le cadre de «Cap sur la COP22», organisée par la mairie de Paris.
La micro-maison de 20 mètres carrés a été dessinée pour permettre de vivre confortablement à deux. Équipée d’une cuisine, d’une salle de bain, d’un toilette et de différents espaces de vie, elle est conçue pour s’adapter à tous types de jardins. Elle se construit à partir de modules en bois préfabriqués en atelier, et se monte sans vis ni clou, grâce à un système d’assemblage issu de la charpente japonaise, sur un modèle open source réalisable en Fab Lab.
Après une campagne de crowdfunding réussie sur Les Petites Pierres, la première tiny house vient de voir le jour dans le jardin de Charlotte et Dominique, à Montreuil (Île-de-France), et le Samu Social de Paris examine actuellement les dossiers des futurs habitants.
" Notre objectif est de construire 50 petites maisons IMBY d'ici deux ans, avant d'ouvrir le modèle en open source pour permettre à d'autres organisations de répliquer le projet partout dans le monde "
Romain Minod, directeur de l'association Quatorze
Pour sécuriser le modèle de construction en série et le modèle économique des tiny houses IMBY, l'association a établi un business plan en deux volets : la reventes des petites maisons aux particuliers ou aux entreprises, et une offre de formation professionnelle à l'éco-construction financée par Pôle Emploi.