“Si seulement je pouvais savoir ce que pensent les investisseurs…” Entrepreneurs, ne rêvez plus ! Les investisseurs du club d’entrepreneurs investisseurs Seed4Soft dévoilent les dessous de leur expérience et prodiguent leurs conseils à la nouvelle génération de startuppers. Cette semaine, Hervé Couturier.
Pouvez-vous me dire quelques mots concernant votre job actuel ?
Pour résumer mon parcours en quelques mots, j’ai débuté ma carrière chez IBM, j’ai continué chez S1, puis Business Objects -SAP, et enfin Amadeus où je suis resté directeur de la R&D pendant cinq ans. Actuellement je suis investisseur, conseil et administrateur dans différentes entreprises, notamment des startups logicielles. Au-delà de l’investissement, j’accompagne ces startups, en particulier sur les problématiques produits. Je prends beaucoup de plaisir à exercer ce métier où je rencontre énormément de jeunes qui ont envie de réussir et pleins d’idées… L’amorçage c’est le début de l’aventure !
Quelles ont été les key lessons learnt au cours de votre vie professionnelle ?
La vision et le leadership sont absolument essentiels. Donner une vision cela consiste à expliquer ce vers quoi on veut tendre, tout en laissant à ses collaborateurs la liberté de trouver comment le réaliser. Mais attention, liberté ne signifie pas absence de contrôle et il faut donner des feedbacks réguliers pour permettre à ses collaborateurs de pouvoir se corriger et s’améliorer. Enfin, j’ai toujours essayé de créer un climat d’entraide au sein de mes équipes car chacun en son temps a, a eu ou aura besoin d’aide pour résoudre un problème. Il est fascinant de voir que ces engineering principles fonctionnent pour toutes les nationalités, avec évidemment des nuances pour chacun. Par exemple, les Américains de la côte Ouest seront sensibles à la notion de vision contrairement aux Bulgares qui placeront la solidarité en premier.
Que pensez-vous du contexte actuel pour des startups de software en France ?
Cela a énormément bougé ces dernières années. Il y a 10 ans, les incubateurs sortaient à peine de terre. Aujourd’hui, les initiatives et les soutiens se multiplient, c’est un bon environnement pour le développement des startups. L’arrivée des fonds d'amorçage est l’un des signes de vitalité de l’écosystème français. Le problème en France, c’est le manque de gros tickets de financement. On ne voit jamais des startups lever autour de 500 millions d'euros dans l’Hexagone.
Quels sont les deux ou trois facteurs critiques de succès pour réussir dans le software ?
Pour réussir, il faut aimer résoudre des problèmes et rester à la pointe de la technologie. Tout change très vite dans le software et le changement crée des opportunités dont on ne peut profiter que si on est fondamentalement curieux. Aimer régler des problèmes cela veut aussi dire savoir faire des choix sur les vrais challenges à adresser. La demande sera toujours supérieure aux ressources financières et temporelles disponibles, il faut donc savoir prioriser pour apporter la meilleure solution.
En tant que mentor, comment et sur quels sujets pouvez-vous aider une jeune startup ?
Le sujet que j’affectionne particulièrement est le produit : j’aide les entreprises à bâtir une stratégie produit alignée sur la stratégie entreprise, à faire des choix, à développer leur solution, à la positionner et à la vendre correctement. Par exemple, je demande aux startuppers de me définir la valeur ajoutée de leur entreprise en 5 points et ensuite je les aide à trouver comment matérialiser ces points dans leur roadmap produit..