Les liens entre bien-être au travail et productivité ne sont plus à prouver. Mais quelles sont concrètement les clés d'une expérience de travail épanouissante ? Selon JLL, elle se construit autour de trois points clés : l'engagement, l'empowerment et l'accomplissement.
À l'occasion de la semaine de la Qualité de Vie au Travail (QVT) qui débutera lundi prochain, JLL, société spécialisée en immobilier d’entreprise, a mené une étude auprès de 7000 salariés en Europe dont 1003 Français, dédiée à la façon dont les bureaux influent sur l’engagement des salariés. Leurs chiffres viennent conforter le constat (évident) de l’importance d’un cadre de travail sain et optimisé pour le bien-être des salariés. D'autant que celui-ci a un impact sur l'efficacité des employés : une étude menée par l’Université de Warwick a ainsi montré que les actifs sont 12% plus productifs lorsqu’ils évoluent dans un environnement de travail sain et agréable.
Le premier constat que dresse Flore Pradère, auteure de l'étude et responsable R&D France chez JLL, c'est que la France est à la traîne en termes d'expérience de travail. Culture d’entreprise, management par la vue, offre d’espaces alternatifs encore peu étoffée concourent à ce "décrochage" de l’Hexagone par rapport aux autres pays sondés.
Les espaces alternatifs au coeur de l'expérience
Ainsi, les espaces communautaires (espace café, lounges, tisaneries, terrasses), les espaces de travail collaboratif (espaces de coworking "internes" aménagés de façon informelle, war room) et les comptoirs de services (conciergerie, comptoir informatique, pressing...) sont certes plus répandus que chez nos voisins, mais les entreprises françaises sont loin derrière en termes d'accès aux salles de sport (19% des entreprises disposent d'une salle de sport), de crèches d'entreprise (17%) ou d'incubateurs (12%) pour ne citer qu'eux.
Or, ce que révèle l'étude, c'est que ces espaces agissent comme des boosters d'innovation, que le sentiment d’efficacité est significativement plus ancré auprès des salariés qui bénéficient d’un accès à des espaces collectifs variés et qualitatifs. C'est aussi vrai pour l'engagement : 38% des collaborateurs satisfaits de l’outil de travail mis à leur disposition se disent "très engagés". L'enquête souligne un rapport à l’entreprise très transactionnel en France, que les auteurs résument ainsi : “Je n’accepte de donner à mon organisation qu’à la mesure de ce que je reçois d’elle !”. D'où l'intérêt pour les entreprises de s'enquérir des besoins de leurs collaborateurs.
" Si l’environnement de travail peine aujourd’hui
à emporter la satisfaction des salariés français,
il a le pouvoir de changer la donne en se réinventant "
Flore Pradère, auteure de l'étude et responsable R&D France, JLL
Car sur le plan du management, la confiance et la bienveillance sont des valeurs qui remportent l'adhésion des collaborateurs. Ces derniers aspirent également à un modèle d’organisation qui les responsabilise et qui leur accorde le droit à l’erreur, les invitant à prendre des initiatives, sans les juger. En gros, ils veulent être cocoonés, mais réclament dans le même temps un management plus humain et plus d'autonomie. Et l'étude est formelle : l'espace de travail doit s'aligner sur cette nouvelle ligne managériale en permettant aux collaborateurs de se concentrer et de travailler efficacement - ce qui n'est actuellement le cas que pour la moitié d'entre eux.
L'étude rapporte une autre tendance, déjà identifiée par le passé : l'aspiration à un mode d'organisation plus entrepreneurial, qui séduit un salarié sur deux. 27% des salariés aspirent à un renouveau de la grande entreprise, 9% se voient autoentrepreneurs, 6% se rêvent en “intrapreneurs” conduisant un projet personnel au sein de leur organisation, et 6% aimeraient travailler dans une startup. La France se démarque de la dynamique mondiale dans son rapport à la grande entreprise : 72% des salariés français s’y projettent encore, contre seulement 61% ailleurs.
De façon intéressante, note l'étude, la refonte de l’environnement de travail s’avère être un puissant moyen de redorer le blason de la grande entreprise : cette dernière est davantage plébiscitée (55% à 65%) par les salariés dont la direction a investi dans des espaces propices aux nouveaux modes de travail et à la qualité de vie.