Coup de chaud des startups françaises en septembre : ce sont plus de 433 millions d'euros qui ont été levés ce mois-ci. Soit plus de 20% de l'ensemble des levées de l'année dernière...
C'est du jamais vu ! Les startups françaises ont levé 433,369 millions d'euros en ce mois de septembre, à travers 86 opérations. Un montant record. À titre de comparaison, les jeunes pousses frenchies ont levé en un mois 20% de ce qu'elles ont levé sur l'ensemble de l'année dernière et près d'un quart de ce qui a été levé sur l'ensemble de l'année 2015 ! On se dirige donc une fois de plus vers une année plus prolifique que la précédente en matière de financement de l'innovation.
Il y a évidemment un effet saisonnier : de nombreuses opérations, finalisées durant l'été, n'ont été annoncées que ce mois-ci pour obtenir davantage de visibilité médiatique. Mais cela ne doit pas faire oublier que la principale explication à cette vague reste une grande disponibilité de capitaux. "Il n'y a jamais eu autant d'argent à déployer, constate Julien-David Nitlech, partner chez Iris Capital. De nombreux fonds ont levé et relevé récemment, les dispositifs publics ont été renforcés et les fonds de private equity sont très actifs."
" Il y a un anticyclone capitalistique au-dessus de la France "
Julien-David Nitlech
De quoi expliquer que les tickets augmentent : de nombreux premiers tours de table se négocient désormais au-delà du million d'euros. Doit-on s'inquiéter de cette profusion de moyens ? "Si on achète trop cher, il existe une menace de retour de bâton, de création d'une bulle", explique Philippe Hayat, cofondateur de Serena Capital. On peut aujourd'hui dire qu'il y a une bulle autour des tours de Série A, les entreprises étant valorisées très chères à ce stade de leur développement. A la première faillite, on constatera un réajustement de l'ensemble des valorisations."
Au contraire, Julien-David Nitlech veut croire que "les standards d'investissement ne baissent pas sous l'effet des capitaux disponibles". "On a effectivement constaté une baisse des valorisations des entreprises américaines et britanniques mais celles des entreprises françaises augmentent au contraire : c'est peut-être le signe que ces sociétés étaient jusque-là sous-valorisées."