Un lieu de 7 500m² s’ouvrira en 2018 à Caen, dans l'ancienne usine Renault, pour réunir des populations venues du monde entier : étudiants, chercheurs, entrepreneurs, salariés de PME/ETI/grands groupes et citoyens. Leur objectif commun : collaborer, vivre ensemble pour innover et inventer le monde de demain.
Les challenges qui nous entourent ont rarement été aussi grands : le futur de la construction européenne Post-Brexit, les défis climatiques, les défis sociétaux, la crise des migrants, la montée des extrêmes et le risque du repli sur soi partout dans le monde.
Mais face à ces challenges, les jeunes n'ont jamais autant manifesté leur envie d’entreprendre. Pour autant, un fossé se créé entre des jeunes surdiplômés, qui souhaitent bousculer les codes, et une part encore importante de citoyens qui ont le sentiment de n'avoir aucune emprise sur le cours des événements.
C'est fort de ce constat qu'Olivier Cotinat (fondateur et CEO des startups Tapbuy et Flayr) a réuni autour de lui une équipe d’entrepreneurs pour impulser un "D-Day de l'entrepreneuriat et de l’innovation" sous la forme du MoHo, un lieu de 7500m2 à deux pas de la gare de Caen et surtout « à 2 heures porte-à porte du cœur du Sentier » rappelle l’entrepreneur.
Son équipe est constituée des entrepreneurs Jean-Claude Charlet (co-fondateur de Schoolab), Christophe Pennetier (INSEAD), Nicolas Geray (ancien directeur de l’incubation chez Synergia) ou encore Pierre Emmanuel de Saint Esprit, (CEO de HelloZack).
L’objectif ? Rassembler des entrepreneurs, des étudiants, des chercheurs, des salariés de grands groupes... et des citoyens, pour permettre à tout un chacun d'imaginer le futur de notre planète, et d'apporter sa pierre à l'édifice pour changer le monde, et ce quelle que soit son origine ou sa formation.
Le MoHo se présente ainsi comme le premier Collider d’Europe, ce terme anglo-saxons désignant justement un lieu qui a pour vocation de faire se rencontrer et travailler ensemble des populations très diverses.
Pourquoi la Normandie ?
Le choix de la Caen pour accueillir le MoHo est symbolique : la Normandie est la deuxième région la plus connue au monde (après la Californie, d’après une étude mondiale parue en 2008). Tout cela à cause des événements du 6 Juin 1944 : le jour du débarquement. A l’époque, 150.000 jeunes étaient venus de 15 pays pour fouler les plages de Normandie et rétablir la paix, initier la reconstruction en Europe et mettre la fin à la Shoah.
Si le D-Day de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation amorcé par le MoHo sera évidemment moins guerrier, son ambition est grande : mobiliser les forces vives économiques, académiques et citoyennes pour trouver des solutions aux défis que nous traversons.
L’inclusion de demandeurs d’emplois est également une originalité du projet pour « les mettre au cœur de l’activité économique, là où les choses se passent et multiplier leurs chances de retrouver un emploi voire une vocation » précise Nicolas Geray, entrepreneur normand également à l’origine du projet.
Le lieu a pour vocation à rester généraliste mais souhaite notamment accueillir des initiatives et projets autour de la Civictech (comment la technologie va renouveler l'engagement citoyen et la démocratie), l'Agritech (comment la technologie va aider à différents défis de l’agriculture), la Medtech (la Normandie disposant déjà d'un grand pôle sur la recherche d'un traitement contre le cancer) ou encore la Fintech/Assurtech (la région accueillant parmi les meilleurs formations dédiées à ces sujets).
MoHo : vers une ouverture en 2018
Les ambitions du MoHo sont immédiatement internationales avec de nombreux partenaires prestigieux (Européens, Américains, Africains ou Asiatiques) qui seront annoncés progressivement d’ici l’ouverture officielle fin 2018. Premier sur les lignes, l’Université de Berkeley a déjà confirmé qu’elle y emmènera étudiants, chercheurs et entrepreneurs.
Pour ouvrir ces 7500m2 d'espaces (dont 1500m2 seront en libre accès pour tout citoyen qui souhaiterait faire émerger un projet), l’équipe du MoHo a créé un fonds de dotation pour rassembler le résultat d’une campagne de mécénat : 30 millions d'euros réunis auprès de mécènes internationaux séduits par la mission d'intérêt général du lieu.
Les collectivités, la métropole Caen-la-mer et la Région Normandie soutiennent également le projet avec près 18 millions d’euros, l’ensemble visant à rénover cette ancienne succursale Renault construite à l’après-guerre.
Au final, si la France a offert une statue monumentale aux Etats-Unis en 1886 comme symbole de la liberté, le MoHo veut être un symbole de la liberté d'entreprendre, de tenter, de réussir, de se tromper, de recommencer et surtout d'impacter le monde d'aujourd'hui et de demain.