Les structures d’accompagnement se sont multipliées ces dernières années. Pépinières, incubateurs, accélérateurs, réseaux d’entrepreneurs, startup studios…Il suffit d’aller à Vivatech pour en avoir le tournis ! Cette explosion de l’offre est très encourageante pour l’écosystème, mais reste peu lisible pour les entrepreneurs. Nous avons tenté d’y voir clair en faisant un classement des accélérateurs pour le S1 2017, basé sur le nombre de levées de fonds réalisées.
Qu’est-ce qu’un accélérateur ?
Le site de la French Tech définit l’accélération comme :
“un programme offrant des services à haute valeur ajoutée aux startups, leur apportant des moyens « industriels » et parfois financiers pour leur permettre de croître plus vite et de réaliser leur ambition de devenir des champions mondiaux.”
Les variantes d’accélération sont bien sûr très nombreuses, mais on observe trois constantes :
- Programmes d’accompagnement approfondis
Les programmes durent entre 3 et 18 mois et consistent en un accompagnement sur tous les sujets, assuré à la fois par des startup managers et des mentors externes, souvent ex-entrepreneurs. Ils proposent le plus souvent des sessions de mentoring 1–1, des workshops thématiques, des entrainement au pitch…
- Objectif : accès au financement
L’objectif final de l’accélérateur est d’accompagner les fondateurs jusqu’à la levée de fonds. A la fin du programme, la startup, désormais prête à passer à l’échelle, tente de convaincre les investisseurs lors de l’ultime étape du demo day.
- Prise de participation au capital
En contrepartie d’une importante implication humaine et parfois financière, les accélérateurs prennent généralement des parts dans la startup accompagnée (entre 3% et 10%).
La liste des 21 accélérateurs correspondants à cette définition et retenus dans cette étude est disponible ici.
Quels sont les meilleurs programmes d’accélération français ?
A quelques exceptions près, un accompagnement de qualité doit déboucher sur une levée de fonds. C’est sur ce critère que nous avons fondé notre étude, en additionnant pour chaque accélérateur le nombre de startups ayant levé entre €0,5M et €5M au cours du S1 2017.
D’autres critères plus qualitatifs auraient bien sûr pu être retenus (sélectivité, nombre d’employés, nombre de startups accompagnées, budgets alloués…), mais avec le risque d’introduire des biais. Aucune méthode n’est parfaite, et surtout pas la nôtre !
Certaines structures ne sont pas présentes dans ce classement car elles ne répondent pas à notre définition d’un accélérateur. Il nous semble toutefois utile de mentionner des startup studios comme eFounders, Technofounders, Quattro Cento ainsi que d’autres structures telle que The Family et Scientipôle, qui contribuent très fortement à la réussite des startups.
Les meilleurs accélérateurs sont ceux qui maîtrisent parfaitement leur chaîne de valeur
Les 3 enjeux clé d’un accélérateur sont : la sélection, l’accompagnement et la mise à disposition d’un réseau. Les accélérateurs les mieux classés sont ceux qui excellent sur l’intégralité de cette chaîne de valeur.
- Une très forte sélectivité
Tous les accélérateurs présents dans ce classement sont très sollicités et affichent des taux de sélectivité entre 3% et 8%. En 2016, 50 Partners a retenu seulement 10 projets sur les 1200 candidatures reçues. Numa communique sur un taux de sélectivité proche des 3%. Le Launchpad BNP, quant à lui, est sélectif de par son modèle, car il chasse lui-même des startups pour répondre à des problématiques précises des corporates.
- Un accompagnement sur-mesure grâce à des ressources humaines et financières importantes
Les accélérateurs élargissent leurs équipes et souhaitent attirer les meilleurs talents. Depuis sa création en 2014, Numa Sprint (ex-Le Camping) a embauché plus de 30 personnes. L’accélérateur américain Plug and Play, tout fraîchement installé à Paris avec Lafayette Plug and Play (2016) et BNP Paribas Plug & Play (2017) s’est également entouré de plusieurs startup managers français pour soutenir sa croissance. La plupart des accélérateurs du top 10 ont des équipes d’accélération d’une dizaine d’employés, dédiés à 100% aux startups.
En termes de ressources financières, les accélérateurs déploient aujourd’hui des budgets importants. En témoignent les dernières levées de fonds du Numa (€3M en 2015) et d’Axeleo (€2,5M en 2015).
- Un réseau actif d’entrepreneurs, investisseurs, industriels et corporates
La plupart des accélérateurs du top 10 ont réussi à activer un réseau solide, exposant directement les startups à des experts et acteurs de l’écosystème. 50 Partners et Axeleo ont choisi le modèle de mentors ex-entrepreneurs, au nombre de 50 et 40 respectivement. Le Launchpad BNP Paribas s’est quant à lui entouré de 3 entrepreneurs en résidence, accompagnant quotidiennement les fondateurs sur tous les sujets. OrangeFab et Le Hub BPI s’appuient davantage sur un réseau mixant corporates et entrepreneurs.