Quatre jeunes pousses sur dix disent avoir du mal à trouver ou obtenir des financements, que ce soit auprès des banques, des fonds ou même des business angels. C'est le résultat du dernier baromètre publié par Syntec Numérique. Une pénurie de capitaux qui les encourage à se tourner vers les dispositifs publics et notamment le crédit impôt-recherche.
Devenir millionnaire, ça coûte cher. Si les success stories font rêver les entrepreneurs, ils sont vite ramenés à la réalité : en 2016, 40% d'entre eux estimaient encore avoir des difficultés à trouver ou obtenir des financements, selon le baromètre du financement des startups et PME du numérique réalisé par le syndicat Syntec Numérique. Certes, c'est bien moins qu'en 2015 (53%) ou en 2014 (43%) mais on reste loin du mythe de l'argent facile véhiculé par le mythe de certaines startups devenues licornes.
Parmi les mannes de financement, les banques restent l'interlocuteur privilégié pour 49% des jeunes pousses. Elles sont cependant jugées sévèrement par les entrepreneurs, qui ne sont que 24% à estimer leur action positive, contre 51% pour les business angels et 35% pour les fonds d'investissement. L'utile n'est donc pas toujours joint à l'agréable. Ce qui incite de plus en plus d'entrepreneurs à se tourner vers des financements publics.
Bpifrance, l'interlocuteur privilégié
Pas étonnant donc que 94% d'entre eux connaissent le crédit impôt-recherche et que 64% y ont recours. Encore plus représentatif : six startups sur dix ont déjà utilisé les services de bpifrance et la moitié d'entre elles jugent positivement son action, à quasi-égalité avec les business angels, loin devant les fonds. "Les startups et PME du numérique disent avoir moins de difficultés à trouver et obtenir des financements, notamment au travers des dispositifs publics, comme Bpifrance, et nous espérons que cette tendance sera confirmée dans les prochains mois", insiste Laurent Baudart, délégué général de Syntec Numérique.
En effet, cet apport de fonds publics permet aux startups françaises de renforcer leur R&D et de se développer sur de nouveaux marchés mais aussi à l'international, ce qui est synonyme d'emploi. Néanmoins, le financement n'est pas le seul frein à la croissance des startups et une perfusion publique ne permet pas de régler tous leurs maux : la concurrence sur les prix et le coût élevé du facteur travail restent problématiques.