AngelSquare, la communauté de référence des Business Angels, organise régulièrement des événements autour de l’investissement ou de l’entrepreneuriat en général. Nous vous proposons de découvrir 5 conseils de Emmanuel Dissoubray, cofondateur et CEO de la startup Makitoo, pour lever brillamment des fonds.
Fondée en décembre 2015 par Emmanuel Dissoubray, Yves Matton et Nicolas Petitprez, Makitoo, issue du startup studio Technofounders, est une solution SaaS aidant les équipes produit à savoir où et comment améliorer leur produit. En mars 2016, la start-up a clôturé une première levée de fonds de 450 000 euros auprès de Val’Angels et de Business Angels de la communauté AngelSquare.
Conseil n°1 : Choisir le bon timing
« On avait deux objectifs : partir directement sur une levée de fond et lancer le produit sur le marché. On a fait le choix de lever avant de lancer le produit et ça a marché. On savait que c’était un peu culotté, mais on n’avait pas grand-chose à perdre. Du coup, on avait une contrainte de taille : ne pas faire durer cette levée qui repoussait notre lancement. »
La remarque d’AngelSquare : chaque startup a son propre timing, qui est fonction du marché, de la traction et de l’offre notamment. Les technologies innovantes en Saas sont souvent repérées très tôt par les investisseurs, d’où la possibilité pour Makitoo de commencer sa levée sans même avoir lancé son produit sur le marché. Cependant, attention, rares sont les startups capables de lever sans avoir ni clients ni contrats.
Conseil n°2 : Solliciter ses réseaux personnels
« Pour commencer, il faut passer par des réseaux : des accélérateurs, des incubateurs, des communautés de Business Angels etc... Ce sont ces réseaux qui amènent les premiers contacts, puis investisseurs. On a sollicité nos réseaux personnels, ceux de nos écoles ou de nos derniers emplois. Avec ces réseaux et celui de Technofounders, on a pu rencontrer les premiers Business Angels qui croyaient en nous. Ça nous a permis de débloquer les choses rapidement. »
La remarque d’AngelSquare : En Seed notamment, lorsque la startup n’a pas encore sécurisé ses premiers invetisseurs, les réseaux personnels et les structures qui offrent de la visibilité aux startups ou qui réunissent des investisseurs permettent souvent d’initier la levée de fonds.
Conseil n°3 : Bien savoir à qui s’adresser
« En décembre 2015, on a fait une erreur. On a voulu balayer assez large et on a rencontré des fonds d’investissement. Ce qui nous a pris beaucoup de temps. C’était un mauvais choix : on n’était pas assez matures pour les fonds. Ils investissent quand il y a une réponse du marché, un Business Model clair et du CA. »
La remarque d’AngelSquare : Les fonds souhaiteront vous rencontrer dès votre première levée car c’est un moyen pour eux de vous repérer et de vous suivre. Vous entrez simplement dans leur « pipe » commercial. Ces rendez-vous prendre beaucoup de temps, et ce très souvent pour des résultats quasi nuls. Attention, donc, à ne pas vous disperser ?
« Fin décembre, on a coupé avec les fonds et on s’est focalisés sur les Business Angels. On a donc sollicité des réseaux spécifiques de Business Angels, tels qu’AngelSquare. À partir de là, c’est allé très vite. La sélection se faisait d’elle-même car pour s’intéresser à notre produit & à notre marché, il fallait les comprendre ! »
Conseil n°4 : Savoir être ferme
« On a débuté le roadshow en décembre et on l’a finalisé en février. On n’avait pas de bureau et on rencontrait les Business Angels dans un café, en enchaînant les rendez-vous. Résultat, les investisseurs potentiels se croisaient, ce qui a créé un sentiment d’urgence.
Début février, on avait reçu près de 300 000 euros en lettres d’intention. Beaucoup nous disait : « C’est intéressant, mais attendez un peu pour voir comment le marché réagit à votre produit ». On s’est réunis tous les trois et on a décidé de ne pas attendre. On a fixé la date de clôture à deux semaines puis prévenu tous les Business Angels intéressés. Les intentions ont largement dépassé le montant qu’on avait prévu de lever, au final on a pu choisir qui garder. »
La remarque d’AngelSquare : La levée classique de Seed ou de Serie A est en général prise en main par un investisseur, par un leader de tour qui tient les investisseurs informés. Dans le cas de Makitoo, ce sont donc les fondateurs qui ont dû gérer le tour. Et avec brio, leur dossier plaisait, c’était donc important de faire comprendre aux investisseurs qu’il fallait qu’ils se positionnent rapidement.
Conseil n°5 : Organiser le pool d’investisseurs post-levée
« On a monté un board avec nous 3 (les fondateurs ndlr) et 3 investisseurs clés, qui voulaient le rejoindre et qui sont proches de nous. On a également essayé de prendre 3 profils variés : un Business Angel qui connait très bien la partie technique et le milieu du soft, un commercial qui a longtemps travaillé dans des grands groupes de logiciel, et un troisième investisseur avec un profil financier. On les voit tous les deux mois. Les investisseurs qui ne font pas partie du Board reçoivent un reporting chaque trimestre dans lequel on indique ce que l’on a fait, nos chiffres clés et la direction prise. »
La remarque d’AngelSquare : C’est important de garder une relation saine et transparente avec ses investisseurs, si vous avez besoin d’un coup de main sur un sujet précis, pour préparer la prochaine levée ou tout simplement afin que ceux-ci ne vous freinent pas.