Le baromètre trimestriel de KPMG sur le financement des Fintech révèle qu'au niveau mondial, les investisseurs ont réduit la voilure d'un quart par rapport au dernier trimestre 2016. Mais l'Europe et la France s'en tirent bien, notamment grâce à des opérations phares qui tirent les chiffres vers le haut.
Après une année 2016 en demi-teinte, l'année 2017 s'annonce encore plus modeste pour les FinTech. La baromètre trimestriel FinTech Pulse de KPMG révèle que les startups financières ont rassemblé 3,2 milliards de dollars au premier trimestre de l'année, soit près d'un quart de moins (-23% pour être exact) qu'au dernier trimestre 2016. Il s'agit en fait d'une baisse du ticket moyen puisque le nombre d'opérations a, lui, beaucoup moins fortement baissé (-5%), avec 260 deals réalisés. "Les Fintech déjà établies et les investisseurs cherchent à faire croître le volume d’activité par une couverture géographique élargie ou le lancement de nouveaux services, analyse Fabrice Odent, associé KPMG et responsable des services financiers. Enfin, cette année, les alliances et les partenariats entre Fintech et acteurs traditionnels devraient également se poursuivre."
Cette tendance est particulièrement marquée en Asie, où ce sont clairement les géants du secteur qui ont porté l'investissement au premier trimestre, notamment avec la levée de 68 millions de dollars réalisée par Yongqianbao qui se classe 10ème du top des plus importantes opérations mondiales. L'Europe a elle aussi bénéficié de la traction de plusieurs méga-opérations, dont trois ont dépassé les 100 millions de dollars (iZettle, Atom Bank et Funding Circle) : les investissements dans les FinTech ont atteint un niveau record avec 880 millions de dollars injectés, dont 610 l'ont été par des fonds, là encore un niveau jamais atteint auparavant.
Un secteur en plein développement en France
Bien que la France ne recense aucune des 10 plus importantes opérations européennes du trimestre (contre cinq au Royaume-Uni et trois en Allemagne), elle a connu un trimestre florissant sur le front des FinTech. Qu'il s'agisse du nombre d'opérations (14) ou des montants investis (50 millions de dollars, un record), les indicateurs sont à la hausse et les voyants au vert. Pour autant et contrairement à la tendance mondiale, le secteur est encore loin de la maturité et donc de la consolidation. "Avec le deal annoncé en avril entre BNP Paribas et Compte-Nickel, preuve de l’intérêt toujours grandissant pour le secteur, les Fintech en France sont décidément loin d’avoir terminé leur montée en puissance", souligne Mikael Ptachek, senior manager KPMG et expert des FinTech.
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